Pas nécessairement. Je vais faire un parallèle un peu éloigné : les 30h. En Suède, une ville est passée aux 30, et des entreprises ont joués le jeu dont l’usine d’assemblage de Toyota (article ici : Politics and society | ARTE in English). L’expérience se fait à salaire constant évidemment.
Il s’est avéré de prime abord que cela augmente le coût de production : 2h par jour de perdu, des salariés à recruter et à former, bref, une expérience qui devait tourner cours. Après un an, la production a augmenté et la rentabilité elle a… explosé de 25%. Diantre, comment ce fait-ce que cela ait augmenté alors qu’intuitivement cela coûte ?
La réponse est dans les détails.
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Niveau production l’usine tourne 12h au lieu de 8h (deux services de 6h), donc ça explique sont augmentations de production. Par ailleurs, jeu de l’économie d’échelle, cela diminue les charges fixes par produit et donc augmente la marge (in fine le bénéfice espéré).
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Ils ont profité pour horizontalisés les choses : des postes de cadres ont disparut et ont créé des réunions du personnel pour trouver des choses à améliorer (ça rejoins le lien posté par sdm94 avec l’exemple de la solution marketing et technique trouvé par les employés de la chaine). Ce qui a augmenté la productivité horaire et fait disparaitre des postes non productifs économiquement parlant, ce qui compense la hausse du personnel productif.
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Les salariés n’ont pas perdu 2h de production. Les 2 dernières heures étant les moins productives, ils ont du perdre 1h15~1h30 dont la perte fut moindre.
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Moins d’arrêt maladie, de dépression, de congé pour les maladies des enfants (on a une demi journée pour s’en occuper) et aussi moins de jour posé à l’improviste pour faire les papiers ou les courses. Bref, bien moins de stress dont du travail efficace.
Voilà comment moins de travail qui devait coûter cher, à finit par rapporter beaucoup. Dites vous que le directeur a même augmenté les salaires (qui étaient déjà au dessus de ceux des concurrents).
Conclusion, les gains espérés ne se voient directement : nombre ce sont fait indirectement : Moins de charge pour les arrêts maladies, dépression, enfants, papiers, ou encore sur la hausse de productivité grâce aux améliorations continues, innovations et la baisse du stress.
Pour en revenir à nos moutons, une telle structure de l’entreprise (même si je vois pas bien l’utilité du bi-caméral), permet d’une part d’augmenter le sentiment d’adhésion et d’intérêt pour l’entreprise. Or il a été démontré que de tels sentiments augmentent la productivité horaire. Cela apporte des idées nouvelles souvent farfelus mais parfois géniales qui permettent donc de gagner en compétitivité hors prix et prix (amélioration de process ou nouveau process). Là encore on peut contrer donc le manque de « compétitivité ».
En ce qui concerne les délocalisations, c’est plutôt du côté du coup du capital, donc du rendement attendu que du côté du coup de production qu’il faut chercher pour les expliquer. On peut très bien produire français et rentable, le soucis est plutôt que le capital attend un rendement qu’il est impossible à tenir avec nos coûts à nous. Donc c’est plutôt du côté de faire concurrence aux capitaux standards (développement du petit actionnaire) et de se passer d’eux qu’il faut chercher une hausse de compétitivité. D’ailleurs Data Gueule à fait une très bonne vidéo (là : https://www.youtube.com/watch?v=OcNftI9gKHI&t=184s) et le Monde diplomatique a fait un article sur la chose (ici : Coût du capital, la question qui change tout, par Laurent Cordonnier (Le Monde diplomatique, juillet 2013)).