Des gens sans convictions, j'en ai quasiment jamais rencontré. Tout le monde à ses convictions. Alors peut être pas sur quel serait le taux et l'assiette la plus pertinente de la taxe carbone, mais un avis sur le travail, le salaire, l'impôt, le service public, les OGM (même si on entend de grosses conneries), le nucléaire, la santé, les minima sociaux.
Par ailleurs, la plus part des politiques sont aussi des incompétents dans le détail que vous réfutez aux autres : des députés qui sont experts en bio-ingéniérie, j'en ai pas vu des masses. D'ailleurs, dans des domaines aussi techniques, les textes de lois et amendements leur sont bien souvent fourni clé en main par les lobbies.
Cette vision qu'un lambda est plus facilement corrompu et influençable qu'un politicien de carrière ne repose que sur de l'empirique. Ou alors j'ai du raté quelques études sociologiques sur le sujet, mais à ma connaissance ce sont deux choses qui n'ont jamais été démontrées. Ce sont des conceptions philosophiques et empiriques. Comme par exemple le niveau de revenu. Un des président les plus incorruptibles et avec la probité la plus exemplaire que je connaisse c'est José Mujica. Il a accepté que le salaire médian de son pays comme revenu, vivait dans sa ferme (et pas le palais présidentiel) et n'avait comme bien que sa voiture. Ce fut un maquisard communiste qui lutta contre la dictature en Uruguay. Il vient d'une famille de fermier et ne finit même pas ses études.
A contrario, vous avez des Dassault, qui ont l'argent, le pouvoir et qui sont corrompu et corrupteurs.
Donc, en fait l'idée que vous défendez souffre de tellement d'exception, que je me demande si la règle n'est pas l'exception.
On peut rajouter, par ailleurs, que ce sont dans les initiatives les plus horizontales (libertaires), que la corruption semble moindre. Une explication, certes empirique, c'est que le taux de gens qui ne recherchent pas la gloire, le pouvoir ou l'enrichissement malhonnête est inférieur au taux des assemblées élues. Une explication que je donne, c'est que se présenter, donne plus de chance d'être élu (surtout si on a fait les partis politiques) et donc donne plus de chance d'avoir le pouvoir. Ceux qui le recherche de façon égoïste vont donc même plus d'effort que ceux qui ont des convictions mais pas de soif de pouvoir. De ce fait, les dés sont pipés et vous avez à mon sens plus de chance d'avoir des corrompu au pouvoir (plus de moyen, plus de volonté, plus d'ardeur). Je ne parle même pas de leur différence de moralité qui est très déconnectée de ce qu'ils réclament aux autres : Wauquiez qui estime qu'il ne gagnait pas assez et qu'il n'a pas à justifier son salaire, mais va dire que le RSA est trop élevé et que RSiste doivent justifier de leur recherche d'emploi.
Nombre de ces idées ont un train de retard du fait de leur manque de caisse de résonances. L'allocation universelle par exemple est une idée très vieille mais qui fait surface de façon audible qu'aujourd'hui. Pourtant, nombre de gens en avait connaissance. Là encore, c'est une sorte d'effet de groupe : il faut dépasser un certains seuils de "popularité" pour que le sujet soit abordé par le reste de la population (l'effet de seuil). Avoir ces idées au parlement donne tout un autre écho que de l'entendre dans une soirée entre pote à refaire le monde.
Je rejoins sdm94, en France (je ne sais pas en Suisse) c'est vote et laisse faire les experts. Autrement dit, on affirme, on conditionne (même en éducation civique ou en Histoire) à ce mode de pensé élitiste qui veut que le peuple soit con (c'est ça le pendant de dire qu'ils savent mieux que nous, c'est affirmer qu'on est trop bête) et que pour éviter la décadence par des décisions stupides il faut que les élus gouvernent. Et par élu, si on en croit ceux qui ont rédigé les traités sur les élections dans nos systèmes, faut entendre, gens de pouvoir et de fortune ayant le temps et l'argent pour réfléchir. La promesse de victoire de n'importe qui doit exister mais être illusoire. Les manants ne doivent pas pouvoir par le jeu des institutions, ou si peu, gagner les élections. Ainsi, le pouvoir reste dans les mains des élus, seuls habilités à connaitre l'intérêt commun.
Vous en avez une analyse de ces auteurs avec une chronologie (Qui pourrait servir à Data Gueule au passage, il a mis toutes ses sources et les donne dans la vidéo), dans cette vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=VAk3aBMaWE4). Il assez étonnant voir même effarant de voir le nombre qui pense le peuple trop bête et à qui il ne faut donner qu'illusion de choix et illusion de pouvoir : rôle qu'on attribue aux élections.