Le paragraphe sur "le peuple" tente de désamorcer les confits résultants des différentes perceptions possible du "peuple". Le débat sur le même sujet avait déjà été très animé sur cet agora. Ça m'a donnée envie de divaguer un peu sur le sujet. C'est pas forcément très bien construit, mais ouvert à la critique.
Une fois retiré les perceptions qui catégorisent des citoyens comme faisant partie du peuple et d'autre pas, la seule conclusion possible est que le peuple est bien l'ensemble de tous les citoyens, quelque soit leur situation et quelque soit leur perception. Mais alors comment nommer les différentes parties actuellement en conflit ? SI on tente d'éviter de présenter "le peuple" contre "l'élite" (ou schémas similaires), comment présenter avec respect les légitimes revendications actuelles ?
La solution est dans l'équité du pouvoir politique de chaque citoyen. L'élection est un moyen qui tend à respecter ce principe pour sélectionner des représentants, mais qui (comme en France) en même temps annule l'équité du pouvoir politique si c'est pour le confier exclusivement à cette minorité de représentants. Les deux notions ne sont pourtant pas liées: il est possible d'élire (comme en Suisse) des représentants qui travaillent à trouver des compromis acceptables et en même temps de garder l'équité du pouvoir politique de chaque citoyen. Le peuple souverain tire avantage des négociations entre ses représentants tant qu'il ne lui confie pas aveuglément son pouvoir politique souverain.
Le problème est donc de déplacer la souveraineté politique depuis les représentants jusqu'au peuple. Le peuple reste l'ensemble de tout les citoyens et ses représentants continus à être élus (avec quelques améliorations tout de même). Ce qui change c'est qui est le souverain. Le paradoxe est que l'exécutif Français actuel semble aussi d'accord pour que le parlement perde de sa souveraineté, mais c'est simplement par ce que c'est là qu'elle se trouve encore en partie. Or le déplacement ne doit pas aller encore plus à l'exécutif, mais bien au peuple.
Au final il y a bien les revendications du peuple pour détenir la souveraineté politique, mais ce peuple est bien l'ensemble de tout les citoyens et non pas certains citoyens contre d'autres. Le peuple, constitué de l'ensemble de ses orientations politiques, décide majoritairement que le processus de décision politique doit changer. Cela ne veut pas dire que les orientations politiques vont s’affaiblir. Cela veux dire que se construit un processus où les orientations politiques vont négocier entre elles dans un cadre plus approprié et constructif car le but est de convaincre le peuple du bien fondé de chacunes de leurs propositions. Pour cela il faut que le peuple soit souverain de ses décision politique.
je compare volontiers le processus de décision prise par le peuple au processus de décision prise par notre cerveau. Il n'est pas rare que notre cerveau soit confronté à un choix difficile entre plusieurs options avec de multiples contraintes. Différentes parties s'activent avec potentiellement des signaux opposées. Mais au final il y a bien une décision qui est prise par le cerveau dans son ensemble et qu'il est préférable d'assumer comme tel pour ne pas devenir fou, quitte à apprendre des conséquences et à changer d'avis plus tard.