Malheureusement s’il fallait réduire le problème seulement au problème éducatif, cela semblerait simple à résoudre.
Je vais essayer d’expliquer mon point de vue sur la question tout en essayant de montrer que ce que je dis est incomplet (et ce n’est sans doute pas la vérité mais des vérités) :
Il faut d’abord comprendre que nous sommes dans un monde de l’instantanéité : les communications sont les plus rapides possibles et sont extrêmement nombreuses : mail, sms, puis facebook, snapchat, twitter ,etc… tous ces outils vont vites/ rapides. Or pour réfléchir en profondeur, il faut que je fasse un texte long. Vous dîtes que la politique ce n’est pas compliqué, eh bien hélas si, au moins un minimum : lire Le capital et la richesse des Nations demande énormément de temps par exemple, et ensuite il faut les comprendre ! Et rien que ces deux livres ne suffisent pas à comprendre notre économie en profondeur (pas seulement les mécanismes).
Le temps (pas physique/ physiologique) est devenu plus rapide !
Oui mais c’est quoi « ces communications » ? Ce sont pour la plupart des représentations les plus simples : il faut en effet que celle-ci soit la plus simple possible pour qu’elle soit assimilée (par le plus grand monde). Car oui, ces communications se partagent, se propagent. Par exemple, si je partage la photo terrible d’une inondation dans la rue, celle-ci brut sans analyse, la personne qui la recevra la partagera plus facilement. Si c’est un long texte, il faudra que la personne ait la motivation de le lire, or on l’a vu juste avant les communications sont plus rapides, le temps physiologique aussi : difficile de rester concentrer (pleins d’autres messages vont arriver), d’avoir le temps, alors encore moins de partager à nouveau ce texte long et fastidieux.
« Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation [simple]. »
En conséquence, la politique est aussi devenue un spectacle. Bienvenue dans le monde post-vérité ! Car cette image d’inondation est peut-être fausse ! Les informations sont devenues un spectacle. La plupart des individus veulent participer à ce spectacle et être au centre de la scène. Les marques, les selfies, la mode … Ils se mentent à eux-même pour ne pas penser à leur réalité, leur vie concrète.
ET les débats deviennent stériles, perdant leur nuance, car la gloire est à porter de ceux qui ont raison. Se remettre en cause, accepter que l’autre peut avoir raison ? Non bien-sûr, sinon je perdrai toute gloire lors du débat. « La façon dont on raconte l’Histoire contemporaine ressemble à un grand concert où l’on présenterait d’affilée les cent trente-huit opus de Beethoven mais en jouant seulement les huit premières mesures de chacun d’eux. » Et plus on va vite, plus on oublie.
Mais pourquoi tout ça ? Pourquoi toute cette vitesse ? Car il faut consommer toujours plus ! Comme produire quelque chose de réel ne va pas assez vite, ceux qui veulent gagner de l’argent le font dans le virtuel. 1000$ pour un portable fabriqué 200$ : la différence : la représentation, la marque, la pub. Et ceux qui veulent trouver un travail vont aussi dans ces secteurs car pour consommer il faut travailler. Cycle infini.
Dans cette fuite du temps en avant, seuls certains sont éveillés, mais n’ont aucunement les moyens d’agir. Ceux qui ont le pouvoir veulent cette accélération : moins de chômage signifie plus de travail, signifie plus de choses dans la représentation, l’inutilité…
Et si nous donnions aux gens du temps. De réfléchir, de se parler franchement ? Car juste donner le droit de vote pour des référendums ne résoudra pas tous les problèmes. C’est toute une mentalité qu’il faut apprendre (donc oui l’éducation peut se trouver ici). Et même si j’ai grossi le trait, le temps coule toujours plus rapidement…
Entre temps @jcamdr70 a répondu , je répondrai un autre moment.