C’est le principe des études traitant des apprentissages, études qui existent depuis environ les années 60 et qui ne commencent à être plébiscitées que maintenant au sein du grand public.
La vérité, c’est qu’il n’y a pas une unique façon de procéder, mais que s’adapter aux élèves devrait être une priorité dans l’enseignement, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et ne peut pas pas l’être lorsqu’on est face à plus de 15 élèves… C’est la réalité du terrain.
Bref, dans l’idée, Blanquer avait pas faux de s’intéresser ça, mais dans les faits, ça ne remplace ni une véritable formation dispensée aux enseignants qui sont lâchés dans la nature sans rien, ni des postes et des infrastructures…
Je m’égare.
Je vais revenir au sujet principal.
Je vous ai lu en diagonale, et je voudrais quand même, puisque j’évolue régulièrement au sein des écoles et surtout au milieu des enfants qui ont des difficultés d’apprentissage, dire un petit mot de l’enseignement aujourd’hui, et de ce qui fait l’accès ou non à l’esprit critique.
Déjà, y a un souci avec les programmes et le temps qui est alloué à chaque matière. Je ne suis pas partisante de « multiplier les heures de français » ou encore « multiplier les heures de math », mais les programmes ne sont actuellement pas conçus pour la remise en question, ni pour le débat, ou tout du monde le sont-ils « faussement ». Les enseignants n’ont pas le temps de mettre en place des actions qui favorisent ce genre de réflexions, nécessaire à l’émergence de l’esprit critique.
Parce que c’est ça aussi l’esprit critique : de la flexibilité dans sa réflexion, un droit à son opinion, une comparaison de son opinion avec celle des autres, la capacité à réfléchir avec du recul et sans jugement, de la bienveillance pour ce que vit son prochain… Bref, c’est beaucoup de choses qui ne sont malheureusement pas encouragées par le système scolaire actuel.
Vous avez bien des passionnés qui essaient (et que je salue !) mais actuellement, ce n’est pas fait et pensé pour ça.
Et ça l’est d’autant moins que je parlais de recul, de bienveillance, de respect aussi… Choses qui ne sont pas favorisées par la société aujourd’hui qui joue sur des réflexes archaïques, comme par exemple être incapable de résister à la frustration et avoir tout, tout de suite. Et là, vous pouvez remercier les GAFAM ainsi que le marketinf publicitaire qui encouragent très largement à ce type de comportement.
A partir de là, il faut réfléchir à la manière dont on considère l’école.
L’école est-elle supposée former des consommateurs ? des travailleurs ? des citoyens ?
Perso, en démocratie, pour moi, elle est supposée former des citoyens capables d’identifier dans la mesure de leurs moyens les besoins de leur société et de faire perdurer la question démocratique (notamment par la séparation des pouvoirs et la remise en question, donc l’investissement de l’esprit critique).
Actuellement, on perd les citoyens qui sont à peine capable de s’apercevoir que la séparation des pouvoir n’est tout bonnement pas effective…
Et en plus, on nous répète à longueur de temps que l’école ne forme pas assez bien les travailleurs de demain… Est-ce vraiment ce que l’on veut ?
Moi pas, mais c’est mon opinion