Cette question m’ai venue à l’esprit après avoir lu cette nouvelle:
J’apprécie tant les instruments de démocratie directe que pour moi la réponse est clairement: non. Et pourtant le renforcement du pouvoir central me semble en ce moment perceptible dans bien d’autres pays de l’UE, qui est lui-même un système largement découplé du(des) peuple(s).
Après avoir lu tant de messages remettant en cause la définition de la démocratie (et le dernier épisode de #datagueule renforce ce sentiment), je tente ma propre définition:
« La démocratie est un système politique qui s’oppose à la centralisation du pouvoir. »
L’intérêt de cette définition est qu’une simple élection, bien que nécessaire (et si on inclut le tirage au sort), n’est alors pas assez pour qualifier un système politique de démocratique.
J’aime beaucoup ce sujet et pour faire un parallèle avec les réformes françaises à venir je vous propose une réflexion sur la diminution de la taxe d’habitation compensée par une dotation de l’Etat.
Enfin compensée mais pas complètement il est prévu une baisse de 8 milliards (sur les 22 milliards que rapporte la taxe d’habitation) et 13 milliards devront être économisées par les collectivités.
Je crois qu’on est face à une captation des moyens économiques des collectivités par le pouvoir central mais ce n’est qu’un sentiment.
Je crois donc que si les institutions centrales décentralisent mais ne donnent pas les moyens aux collectivités de faire face à leurs obligations, alors ces même institutions (sous un autre gouvernement) se font un plaisir de dire : « regardez, ça ne fonctionne pas, il faut recentraliser! »
J’ai très peur des conséquences de la diminution de la taxe d’habitation car pour vous donner une idée (à la louche et au doigt mouillé) : ceux qui vont être exonérés sont dans des petites communes et plutôt en milieu rural alors qu’à paris et dans les grandes villes (là où la taxe est moins lourde car il y a une plus grande mutualisation des dépenses) les contribuables ne seront que très peu concernés par la diminution de ladite taxe.
Je crois que cette réforme peut avoir pour conséquence une diminution des moyens des villes et communes ayant peu d’habitants. Ainsi une telle centralisation risque d’avoir des conséquences très lourdes pour l’aménagement de notre territoire et notre démocratie mais bon après ce n’est qu’un sentiment.
Il est marrant Macron, il veut décentraliser mais il dit aux maires démerdez-vous. ça se voit que c’est pas lui vit dans les petits villages avec des petits moyens, très peu de transports en commun et très peu d’emplois.
Autre exemple : le retour de la semaine des 4 jours. 1/3 des communes de mon département reviennent à la semaine des 4 jours en plein été et sans concertation avec les parents d’élèves.
La décentralisation selon Macron : dire aux maires démerdez-vous en baissant les dotations aux communes et en supprimant la taxe d’habitation.
J’y trouve au moins un contre exemple : Le système féodal.
Avant l’avènement du domaine royale et que son armée soit si conséquente qu’il puisse écraser n’importe quel vassal, le Roy de France a très peu de pouvoir, le pouvoir est très décentralisé. Chaque Suzerain n’a de pouvoir que sur son ban et pas son arrière ban.
Pourtant nous appellerons pas ce système, un système démocratique.
@jcamdr70 : Ce n’est pas ça le reproche. C’est si on donne une définition d’une chose, alors tout ce qui respecte la définition devient cette chose. Par exemple l’eau est une molécule composé de deux hydrogènes et un oxygène. Tout ce qui a H2O est de l’eau. Si tu n’as pas ça, tu n’es pas de l’eau.
Ben c’est la même remarque. Dans la définition donnée, on peut y rentrer des systèmes politiques qui n’ont rien à voir avec l’idée que l’on a de démocratie. Le système féodal qui est décentralisé n’a rien d’un système démocratique.
Il faudrait donc étoffer, avec d’autres paramètres, qui puissent être compatible avec la démocratie directe ou représentative.
Votre remarque a du sens. Notez que j’ai créé ce sujet un peu sur un coup de tête, donc c’est clair que ça n’avait pas pour vocation de tenir à une quelconque analyse. Cela dit, amusons-nous un peu à tester comment s’en sortir…
Dans ma définition j’indique bien « un système politique », donc une défense un peu facile est de mettre en doute qu’un système féodale est un système politique., sauf que que la première recherche retourne Wikipédia qui dit en premier « La féodalité est un système politique […] ». Donc vous avez totalement raison sur ce point.
Comme ma définition est courte, il ne reste que la notion d’opposition à mettre sur la table, mais en fait je ne vois pas trop comment. La partie centralisée du pouvoir féodale n’était pas assez forte pour s’opposer à une entité locale sans s’attirer des conséquences négatives, et chaque entité locale a un intérêt à déléguer à la partie centrale, en commun avec les autres entités locales, certaines tâches d’intérêt plus large que locale. Il y a là un équilibre qui s’oppose à la centralisation.
Donc je vous rejoins sur le fait qu’il faut compléter ma tentative de définition. Une stratégie et de tenter d’identifier une notion pertinente qui différencie la démocratie de la féodalité. En effectuant une recherche j’ai été surpris de trouver pas mal de documents qui interrogent cette question à propos de l’UE actuelle ! Je n’avais pas vu la chose comme cela avant, mais après avoir lu la page Système politique — Wikipédia et en particulier la partie sur la féodalité, je n’ai pu me retenir de sourire en réalisant que ça y ressemble quand même un peu. Bon je vais me servir de la même page pour compléter la définition avec ce qu’elle propose « l’appartenance du pouvoir par le peuple » (note: c’est aussi un peu léger comme définition car dans certaines démocraties le peuple n’a juste qu’un pouvoir électoral chaque X années)
« La démocratie est un système politique qui s’oppose à la centralisation du pouvoir détenu par le peuple. »
Comme tous les systèmes fédéraux ressemble au système féodal. C’est d’ailleurs assez cocasse de les voir critiquer le féodalisme et défendre des systèmes qui fonctionnent sur la même base.
« La démocratie est un système politique qui est fait par le peuple et pour le peuple. Elle peut être fait par l’intermédiaire de représentant, si et seulement à tout moment le peuple peut se saisir de l’objet politique et de prendre une décision souveraine, révocable uniquement par lui-même. Cette décision est par vote directe sans représentant. »
Certes, la notion explicite de centralisme/décentralisme disparait, mais l’ajout de la souveraineté du peuple ainsi que ce vote ne peut pas être délégué à des représentants enterre de facto le centralisme.
Après faut pas se leurrer même les anarchies centralisent certaines questions car il faut s’entendre sur des grands sujets.