Suisse: votations fédérales du 28 novembre

2 Initiatives populaires, sur les soins infirmiers et le tirage au sort des juges fédéraux, et un référendum facultatif sur la dernière modification de la loi COVID.

La participation est très élevée avec environ 65% des citoyens aux urnes. C’est le 4e meilleur «score» depuis 1971. Le record date de 1992. Cette année-là, 78,7% des Suisses avaient voté sur l’entrée de la Suisse dans l’espace économique européen. En 1974, l’initiative sur l’immigration avait fait voter plus de 70% des Suisses. Et en 1989, 69% des Suisses avaient déposé un bulletin sur la votation pour une Suisse sans armée.

Cela démontre doublement l’efficacité des instruments de démocratie directe de la politique Suisse. Premièrement du fait que c’est déjà la seconde fois que le peuple se prononce sur la loi COVID depuis le début de la pandémie, ce qui est probablement inégalé dans les autres pays et prouve que la démocratie direct peut être rapide. Deuxièmement, le taux de participation élevé démontre à nouveau que la démocratie direct continue à fonctionner parfaitement en temps de crise.

La large acceptation de l’initiative sur les soins infirmiers est une surprise pour le gouvernement. Il y a pourtant une immense frustration contre les cantons qui encore récemment limitaient l’accès aux formations médicales sous prétexte de ne par créer un marché et qui en pratique engageaient de très nombreux frontaliers ou migrants. La politique de l’autruche a atteint ses limites en étant sanctionnée par le peuple qui a constaté l’ampleur du problème avec la crise du COVID.

L’initiative pour tirer au sort les juges fédéraux a probablement été refusée à cause de la création d’une obscure commission spécialisée mandatée pour 12 ans par le conseil fédéral pour décider de l’admission au tirage au sort. Un tel filtre est trop important pour que le tirage au sort procure l’indépendance espérée. Le comité d’initiative est furieux et annonce qu’il lancera une nouvelle initiative.

La large acceptation de la dernière modification de la loi COVID est assez logique maintenant que les vaccins à ARN ont démontrés leurs potentiels pour réduire les cas graves sans présenter un nombre de complications pouvant affecter le bénéfice de tout le processus. Le fait que l’on est quasiment au pic de contamination de la variante delta et l’annonce de l’OMS à propos de la variante omicron, a certainement ruiné les arguments des antivax. Les plus contestataires annoncent qu’ils vont continuer leurs actions avec des recours et des initiatives. Pragmatiquement c’est probablement très bien qu’ils puissent accéder ainsi à des instruments politiques leur donnant des résultats populaires. D’une part cela montre que ce n’est pas seulement la volonté du gouvernement mais aussi celle de la majorité du peuple. D’autre part cela oblige le gouvernement à présenter un travail législatif acceptable, car il sait qu’en cas de défaut le peuple ne va pas l’accepter.

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