Suisse: Départ et remplacement de 2 Conseillers Fédéraux

Si la fracassante démission du Ministre Nicolas Hulot du gouvernement Français a été reprise par la presse mondiale, je doute que les démissions des 2 Ministres et Conseillers Fédéraux du gouvernement Suisse soient même mentionnées dans la presse des pays voisins de la Suisse. La presse locale s’en délecte, et ça va continuer jusqu’à leur remplacement, normalement en décembre. Les détails de cette procédure mettent en lumière des différences fondamentales entre les systèmes politiques Français et Suisse.

En France le Premier Ministre et les Ministres (pour simplifier) sont nommés sans élection par le Président, lui-même élu directement par le peuple. Le peuple Français élit donc la tête de son exécutif, sans aucune intervention du législatif, et lui confie l’entier du pouvoir sur la nomination des Ministres, là encore sans aucune intervention du législatif. Ce système provoque une très forte polarisation politique de l’exécutif alignée sur celle du président élu, avec pour conséquence une frustration conséquente pour les autres formations politiques.

En Suisse les Conseillers Fédéraux (qui sont les Ministres) sont élus par le législatif, lui-même proportionnellement directement élu par le peuple (pour simplifier).Il n’y a pas en Suisse de fonction politique qui soit l’objet d’une nomination. Ce système politique permet de conserver une proportionnalité des formations politiques à tous les niveaux en conservant tant ce peut les sensibilités politiques du peuple, avec pour conséquence une relativement faible frustration pour les autres formations politiques puisqu’elles participent proportionnellement à tous les niveaux du gouvernement.

L’exécutif Suisse est vu avant tout comme étant l’organe nécessaire pour exécuter les décisions politiques, décisions politiques prisent majoritairement par le législatif et parfois le peuple. Il semble donc logique que ce soit surtout le législatif et un peu le peuple qui élisent un exécutif prêt à appliquer les décisions politiques. Cette logique est respectée en confiant l’élection des membres de l’exécutif (les Conseillers Fédéraux également Ministres) au législatif, lui-même élu proportionnellement directement par le peuple.

L’élection d’un Conseiller Fédéral fait l’objet de multiples considérations. Si son parti politique est normalement déjà définit par la proportionnalité des partis représentés au législatif, ses compétences, sa langue, sa région d’origine et son genre font l’objet de débats entre les partis pour tenter de trouver un compromis. Ce jeu des successions est l’objet de l’article suivant:

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