Non seulement le peuple n’a pas son mot à dire entre les élections, mais la tendance semble aller dans la direction où les représentants du peuple (le parlement) ont de moins en moins leur mot à dire vis-à-vis de la volonté du président (et de sa sélection de ministres). L’idée de la séparation entre le législatif et l’exécutif est que le législatif décide (légifère) et que l’exécutif applique (exécute), mais dans plus en plus de pays le système s’inverse vers un régime présidentiel:
J’observe en Suisse que les instruments de démocratie directe sont très efficaces pour forcer le gouvernement à traiter des sujets qu’il n’aborde pas volontiers lui-même. Les temps de traitements maximaux des différentes étapes étant définis dans les lois, ils influences largement l’agenda du gouvernement et des votations populaires. De façon générale, les référendums ont tendance à allonger le temps pour qu’une réforme soit appliquée (il faut refaire un version en cas de refus), alors que les initiatives populaires ont tendance à raccourcir le temps pour qu’une réforme soit appliquée (le gouvernement ne peut plus éviter le sujet).
Je pense qu’il est toujours positif de s’informer sur les choix politiques et qu’on le fait d’autant plus que l’on est concerné. En ce sens, les instruments de démocratie directe efficaces, avec des votations populaires régulières, tendent à renforcer le sentiment à se sentir concerné. Le temps à y consacrer est a mon avis assez relatif: C’est certain, il faut consacrer un peu de temps pour prendre une décision constructive, mais je soupçonne que si ces votations populaires n’existaient pas, à peu près le même temps serait utilisé pour critiquer le gouvernement. Cet agora le démontre: les peuples veulent du pouvoir. Cela demande du temps, que ce soit pour critiquer le fait de ne pas avoir assez de pouvoir, gagner du pouvoir, mais aussi pour exercer le pouvoir.
On va justement voter ce dimanche 24 septembre en Suisse, vous pouvez vous amuser à cet exercice avec le matériel de vote que j’ai mis en ligne dans le sujet suivant (lien sur le PDF) et vous faire une idée du temps que cela vous prends:
A partir du moment où on accepte l’idée que le peuple a du pouvoir, il faut accepter l’idée que le peuple peut se tromper, apprendre de ses erreurs, et changer d’avis.