Le monde de demain

Bonjour à tous,
Si je voulais écrire ce post, c’est pour se demander comment vous voyez l’avenir de la démocratie?
Bon bien-sûr, pas très simple de construire un avis sur l’avenir, dépasser la simple opinion.
Donc parlons de faits scientifiques sur notre monde présent et essayons d’avoir quelques hypothèses fortes sur la situation:
Premièrement, le réchauffement climatique. Datagueule a déjà évoqué la question dans son film sur le réchauffement climatique, où vers la fin du film une séquence sur la démocratie est donnée:

Car oui, à part quelques incrédules qui ne croient pas au réchauffement climatique, il y a bien un gros problème du climat, et des changements considérables sont à prévoir.
Certains diront que nous pourrions nous en sortir avec des nouvelles technologies, sauf qu’il y a un petit problème qui entre en compte (et cela sans tenir compte du problème climatique): la fin des ressources non-renouvelables:
Que ce soit pour le pétrole, les métaux, le phosphore, etc…

En combinant tous ces facteurs, (et beaucoup d’autres, tel que la disparition de nombreuses espèces (abeilles, poissons), ou dans certaines régions l’eau), on peut se rendre compte que ces facteurs en fait se combinent et vont s’amplifier les uns les autres. Et cela sans compter les problèmes sociaux, tel que l’explosion de la démographie,etc…
Bien-sûr je ne suis pas le premier à écrire ce genre de ligne: les premiers rapports sur la fin des ressources apparaissent il y a 50 ans : En 1972 paraît le rapport Meadows publié par le club de Rome (Club de Rome — Wikipédia). Après des simulations sur le monde en prenant pour paramètre la population, les ressources et de nombreuses autres, leur modèle montre un effondrement de tous les paramètres. Si vous voulez essayer, vous pouvez utiliser ce genre de modèle ici:
The World3 Model: Classic World Simulation | Insight Maker

Depuis quelques temps, la question de l’effondrement refait surface avec de nombreux intervenants en France:
Jancovici: Jancovici : A quand la rupture énergétique ? - Cité des Sciences - 21/11/2017 - YouTube
Pablo Servigne : Effondrement de la civilisation ? Pablo Servigne [EN DIRECT] - YouTube
Etc…

Jusqu’ici je n’ai parlé que de faits pour ce qui est de la question des ressources sur Terre, et de quelques hypothèses assez simples. Mon discours essaye de rester le moins politique possible en retenant que le point de vue de scientifiques.
Mais les questions qui viennent ensuite sont: qu’est ce qu’on fait? Sommes nous condamné? etc…
Celles-ci restent difficile à répondre mais j’ai l’intime conviction que ce qui fait notre bonheur aujourd’hui est totalement différent de ce qui fera notre bonheur demain. On va s’habituer à ces nouvelles conditions (que nous ne connaissons pas précisément d’ailleurs).
Certains pensent que ce qui pourra adoucir cet effondrement, c’est la coopération. Et démocratie et coopération sont des notions très proches. Mes questions sont donc les suivantes:
Comment voyez vous l’avenir de la démocratie? Sous quelle forme pourra t-elle subsister à ces bouleversements futurs?

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Une autre façon de voir la situation :

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Ah bon ? Moi j’ai l’impression que la dictature chinoise est bien plus avancée que les démocraties occidentales dans la préparation de l’effondrement.

Je suis assez pessimiste. On constate avec la COP que les méthodes démocratiques sont inefficaces pour traiter des enjeux à moyen/long terme. Je pense que les démocraties, sous la pression croissante des crises, vont rapidement se transformer, soit dans un sens plus participatif où les citoyens pourraient plus facilement faire émerger des solutions, soit dans un sens plus autoritaire où on va de plus en plus se reposer sur un président tout-puissant à qui on laissera tous les pouvoirs pour prendre les décisions difficiles.

Je me permets de rajouter ce lien à vos références : The Crash Course par ChrisMartenson.com

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Pour le coup, pas vraiment, même si ça dépend avec quelle démocratie occidentale on parle (on parlera plus de pays européen que les Etats Unis…) (je note aussi que lorsque je parle de coopération, je ne parle pas forcément des démocraties représentatives actuelles).
En Chine, le gouvernement essaye dans la plupart des cas à donner satisfaction le plus possible dans le confort matériel en échange du contrôle du pouvoir. La philosophie du porc de Liu Xiaobo, qui amène à une consommation frénétique que le gouvernement est obligé de laisser faire sous menace de révolte.

Ainsi, la Chine a augmenté de façon considérable ses importations agricoles ces dernières années,alors que dans le même temps ses surfaces agricoles locales sont en diminution constante (urbanisation, désertification, ressource en eau en diminution constante, pollution). Leur gouvernement décide donc l’intensification agricole (dépendante aux engrais phosphatés), pas vraiment un choix judicieux en cas de crise des ressources de phosphore.
En ce qui concerne l’utilisation de pétrole, l’un des plus grands marchés de véhicule en terme de croissance est la Chine, augmentant de plus en plus la dépendance au pétrole. On peut continuer ainsi sur de nombreux points. Le seul point positif semble être malgré tout la stagnation en démographie, mais cela aurait pu se faire de façon moins violente comme dans d’autres pays (par exmple la Corée du sud). Donc si la Chine se prépare, elle se prépare mal , je crois surtout qu’elle ne prépare pas de peur de faire monter le mécontentement général.

Merci pour le lien. Pour ce qui concerne le caractère plus participatif, c’est pour moi aussi le seul moyen par laquelle la démocratie va subsister. Et même, une démocratie serait à mon avis plus rapide à s’adapter: s’il suffit à quelques personnes pour lancer une votation populaire, prendre conscience des enjeux futurs en prenant part au vote semble (au moins en théorie) plus facile.
Pour ce qui concerne des méthodes démocratiques inefficaces, ne serait pas lié au fait qu’actuellement, la démocratie représentative fait plus représenter les intérêts particuliers que l’intérêt général?

Et pour se passer du pessimisme, il suffit de ne pas avoir d’attentes, accepter que le monde va changer en prenant part au changement.

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Ce n’est certainement pas que théorique, à la condition que la constitution garantisse l’efficacité du processus d’initiative populaire.

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Cette article trouvé aujourd’hui détaille un cas concert de vitesse d’adaptation entre les travaux d’un parlement législatif et une initiative populaire:

https://www.lematin.ch/suisse/L-initiative-aurait-pu-etre-sous-toit-en-2004-deja-/story/14807344

https://www.bk.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis376.html

https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20120076

2004: Initiative parlementaire (législatif), refusée en raison de guerre de partis et de personnes.
2009: Début de la récolte de signature de l’initiative populaire pour la durée constitutionnelle de 18 mois.
2011: Fin de la récolte de signature et dépôt officiel de la l’initiative populaire.
2012: Le conseil fédéral (exécutif) soumet un contre-projet indirect en grande partie adopté par le parlement (législatif)
2013: Le comité juge le contre-projet insuffisant et maintient l’initiative populaire. Le parlement (législatif) tente 4 nouveaux projets mais échue à entrer en matière.
2014: Votation populaire sur l’initiative, adoption par le peuple, et entrée en vigueur.
2018: Adoption de la loi d’application de l’initiative populaire.

On remarque dans cette affaire, une incapacité du législatif à produire une loi par lui-même. L’initiative populaire a motivé l’exécutif à proposer une solution au législatif qui l’a accepté, mais sans satisfaire les initiants. C’est donc sous la contrainte d’une constitution modifiée de fait par le peuple que le législatif a été obligé de produire une loi adaptée. Pour ce cas, cette dernière étape a pris beaucoup de temps. Mais laissé à lui-même, le législatif n’aurai vraisemblablement rien produit du tout.

Donc oui, in fine, une initiative populaire peut provoquer une adaptation plus rapide que le parlement législatif.

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En fait je ne voulais pas parler d’efficacité du processus en général. J’ai bien conscience et votre exemple est révélateur de l’efficacité du processus démocratique dans les cas où il y a conflit idéologique ou de personnes.
Mais lorsque j’écris :

c’est que j’insiste sur le « prendre conscience », notamment d’un problème qui est déclaré par à peu près tous les scientifiques/ comme un problème qui va affecter à tous notre façon de vivre. J’interprète « prendre conscience » comme étant une acceptation d’une loi pour la gestion des ressources et un détachement à la dépendance au pétrole.

Pour ce qui concerne les initiatives, il y a en une qui existe pour une gestion des ressources:

Or justement elle a été rejeté. Est-ce que ce texte n’était pas forcément optimal? Peut-être.
Une autre initiative concernant la sécurité alimentaire (ou plutôt son contre projet ) a elle été voté et accepté.
Donc concernant les initiatives, on est plutôt sur une efficacité en demi teinte sur ce sujet en particulier.

C’est le gouvernement qui a ensuite lancé un référendum sur l’énergie et qui a été voté en 2017:
https://www.uvek.admin.ch/uvek/fr/home/energie/strategie-energetique-2050/efficience-energetique.html
Résultat favorable. C’est un texte à peu près équivalent à la loi Grenelle de l’environnement en France.
Il y a aussi une taxe sur le co2 (j’ai pas trop compris qui l’a fait).
Donc pour moi, j’ai plus l’impression que la prise de conscience n’est pas réelle pour toute une partie de la population qui cherche plus à préserver son niveau de vie non soutenable à moyen terme.

Après vous pouvez avoir un avis différent sur la prise de conscience, mais ce qui est sûr, c’est que la Suisse sera durement affecté par la crise climatique , notamment sur le secteur du tourisme (neige), de l’élévation des prix alimentaires (https://agrarbericht.ch/fr/marche/developpement-du-marche/commerce-exterieur : importation agricole fortes), gestion de l’eau (fonte des glacier moins d’eau à terme), etc…
Pour avoir une idée de l’impact seulement climatique en Suisse, vous pouvez regarder:
Coup de projecteur sur le climat suisse
Mais ce rapport ne parle pas ni de la chute des ressources qui vont diminuer la capacité à faire du renouvelable, ni de l’impact bien réel de diminution de la consommation de pétrole dans nos sociétés.

De ce que je me souviens de l’initiative de la votation 402. le texte était trop général pour être applicable. Le rejet de l’initiative fait suite au contre-projet indirect du Conseil Fédéral. L’efficacité d’une initiative populaire ne se mesure pas uniquement par son acceptation par le peuple. Il y a à chaque fois un large débat qui peut déboucher sur des actions différentes de celle proposées par le texte de l’initiative.

C’'est certain que la prise de conscience est différente parmi la population. Une votation populaire reste tout de même un moyen intéressant pour créer des débats et augmenter quelque peu le niveau de conscience. Ce n’est pas un instrument magique et parfait, mais il n’est pas inutile non plus, et n’empêche pas l’utilisation d’autres instruments d’informations.

Si vous écoutez les débats depuis quelques années, les changements que vous évoquez sont régulièrement évoqués. Il y a manifestement une très grosse inertie dans les comportements. Le sujet est complexe et couvre de nombreux domaines. Je souhaite citer l’acceptation par le peuple de la loi l’aménagement du territoire qui a tout de même été un signal important pour limiter le gaspillage du sol et la dispersion des constructions. Il y a donc des prises de consciences dans certains domaines et pas encore pour d’autres.

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Oui peut-être que c’était ça que je voulais souligner par mon précédent message:
les outils initiatives et de référendum ne permettent pas forcément la prise de conscience et c’est en partie normale, même s’il y a un effet bénéfique derrière (débat + autres actions en dehors de la loi).

Savoir si la population saura limiter sa consommation, (ou changer son mode) par elle-même et non au moment où elle sera obliger de le faire (dans la douleur) est sans doute la question qui se pose actuellement. Si à mon avis, il y a inertie dans les comportements, ,c’est je crois parce que cette question reste encore tabou: un trop fort décalage entre les enjeux et les moyens d’actions possibles (surtout en France). Le débat est donc ici primordiale.

FYI: Probablement une nouvelle initiative populaire écologique (je ne serai pas surpris que leur nombre augmente ces prochaines années).

Bien que le texte ne soit pas encore rédigé, il semble que l’objectif volontairement extrémiste ne soit pas en priorité d’obtenir une adoption par votation populaire, mais de provoquer un débat publique mettant la pression sur les travaux législatifs.

Est-ce que cela contribue selon vous à rendre la question moins tabou ?

Bonjour à tous.

Personnellement, je vois le monde de demain, avec des référendums à différentes possibilités, local, national, mondial, secteur d’expertise, etc…

Rassembler tout le monde, toutes nos compétences en 1 entité forte mais surtout viable qui se souhaite fédérateur.

[Nous], nous serions le propriétaire, actionnaire, état de notre planète.

Fiducratie.com

Cela demande une bonne dose d’imagination, et d '« oublier » un minimum de ce qu’on connait aujourd’hui.

Un nouveau monde par nous.

Comment fait t-on, en réalisant une charte de signatures, En créant notre propre groupe secret avec un sondage suis je démocrate ou fiducrate. inviter tout le monde à imaginer le monde de demain.?
En réussissant à se rassembler, nous choisirons facilement demain.

C’est un simple choix. Majoritaire = gagnant . voila la vrai démocratie.

Je suis fiducratique.

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J’ai lu récemment le livre de Servigne et Stevens sur l’effondrement et j’ai écouté de nombreux podcasts de J.-M. Jancovici (il a une chaine Youtube où il recense ses interventions). Servigne et Jancovici ont par ailleurs été interviewé par la chaine Thinkerview (Datagueule aussi).

Je recommande à tout le monde ces interventions.

Dans ces conférences, Jancovici montre par des calculs inspirés par la thermodynamique, que même le plus pauvre des français, comparé au pauvre de l’époque pré-industrielle, dispose de 200 « esclaves énergétiques », qui correspondent au travail fournit par les machines qu’il utilise tous les jours, même sans s’en rendre compte. Jancovici extrapole d’ailleurs que l’esclavage a pris fin parce que l’énergie est devenue moins chère et très disponible et non parce que l’Homme serait devenu plus moral.

Cette constatation dois nous faire réfléchir au monde de demain. Que se passera-t-il si nous disposons de moins d’énergie par personne ? Quelles constructions sociétales sont en réalité permises par de l’énergie peu chère et disponible en grande quantité ? La démocratie que nous connaissons, si imparfaite soit-elle, en fait-elle partie ?
(Autre exemple : le véganisme est rendu envisageable par le recours à des machines plutôt qu’à la traction animale, des textiles synthétiques plutôt que des fibres animales, etc. On pourrait s’amuser à recenser tout ce que permettent l’énergie facilement disponible et les ressources pétrolières en général).

Ce sont des questions parce que, même si on parvient à démontrer :
Énergie disponible et peu chère et … => Démocratie
Cela ne veux pas forcément dire que :
Manque d’énergie => Fin de la démocratie.

Par contre, si on considère les républiques qui ont existé dans l’Histoire, avant la révolution industrielle, comme Athènes, Rome, Venise, … on s’aperçoit que souvent, les membres qui participent aux assemblées sont souvent riches et peuvent se permettre la participation au pouvoir législatif parce qu’ils possèdent sinon des esclaves, une domesticité importante. Ce qui abonde dans le sens de la thèse : « la démocratie a besoin d’énergie ».

Peut-être trouverons-nous le moyen de découpler la démocratie et l’énergie mais ne sera-ce pas alors un tout nouveau concept ?

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Ce n’est pas un raisonnement valable: énergie => esclave => riche => pouvoir => démocratie. Le fait que les démocraties que vous citez considéraient comme citoyen qu’une partie des habitants n’implique en aucun cas qu’une catégorisation entre citoyens et habitants soit requise pour que la démocratie existe. Dès lors, annoncer arbitrairement un des critères de la catégorisation comme requis pour que la démocratie existe n’a aucun sens.

Je ne vois pas le rapport. La démocratie en Suisse n’a pas vraiment changé depuis 1848, alors que l’utilisation de l’énergie a totalement été bouleversée plusieurs fois depuis.

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à propos de ce qui sera mon demain

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sur le sujet je rajouterai la web-série next sur avec entre autre pablo servigne et yves cochet.

https://www.youtube.com/channel/UC0i7t1CC7T0xheeBahaWZYQ/videos

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