Ce n’est pas tant la « politiques politiciennes » qui me manque dans l’approche actuelle du sujet, mais les instruments de démocratie directe. Dans ma perception c’est tellement fondamental que je m’inquiète du peu de signaux dans cette direction dans le traitement actuellement visible du sujet.
Je rajoute un grand pan sur ce sujet qui n’a que très peu été abordé ou du moins qu’en surface sur ce forum.
Nous avons parlé de capitalisme et de démocratie, mais au final très peu d’exemples concrets!
Et pourtant, l’exemple le plus frappant du non-fonctionnement de la démocratie est l’exemple de la Grèce de nos jours, avec la crise de la dette grecque.
En clair, les décisions ne sont plus prises par les politiques grecques mais par des impératifs budgétaires, lié à d’autres personnes (notamment ici la banque centrale, les autres pays européens, les banques privés).
C’est donc ici une non-démocratie ! (un comble pour un pays qui l’a inventé) et c’est un fait (il n’y a pas d’idéologie ici, les décisions politiques sont bien prises par des non-citoyens de ce pays).
Donc oui, il y a un problème de démocratie
Pour le comprendre je mets ici quelques vidéos:
Un documentaire sur la dette:
Un débat sur le documentaire.
Le plus important à comprendre à mon avis , c’est que ce sont des intérêts privés qui détiennent le pouvoir de créer de l’argent: en effet ce sont les banques. L’argent est crée de nulle part par les banques. Ou l’argent, c’est de la dette crée par les banques qui vient de nulle part> . Et la responsabilité de là où va l’argent n’est donc pas du tout contrôlé par des décisions démocratiques (ni-même par les banques centrales). Or sans argent, difficile de vouloir réaliser tous les projets pour tout un chacun. Je prends un exemple simple: 82% des français semblent important de développer l’agriculture bio (selon agence bio), or pourtant ces personnes qui la développent manque d’argent (les aides pour l’agriculture bio vont disparaître). En effet, seule les développements les plus rentables sont financés.
Donc pour la dette publique qui n’est pas un investissement très rentable, les banques ne veulent plus créer d’argent pour elle: d’où la crise Grecque.
Un autre film est le suivant: « Quand les bulles éclatent » , qui est plus sur les crises économiques de 2008.
La crise économique est bien quelque chose de très en lien avec la démocratie, capable de ruiner des communes et quelques années plus tard des Etats, restreignant leur capacité de développement.
Une des solutions est celle évoquée dans l’épisode de Datagueule dans la financiarisation de l’économie: des banques publiques qui prêtent l’argent. Donc on parle bien de démocratie: la création monétaire et l’utilisation de cet argent (au moins en partie) devraient être confié au choix démocratique!
Je mets aussi une chaine pour mieux comprendre l’économie actuelle: Heu?reka:
TRès bonne vulgarisation (à voir peut-être même avant les documentaires ci-dessus).
Notamment voir aussi les épisodes sur la crises des subprimes qui explique de façon très simple (avec des sources) l’origine de la crise.
Merci en particulier pour le lien sur la chaîne Heu?reka. Je ne la connaissais pas et elle est vraiment très très bien. Pas encore le temps de tout regarder, mais celle sur l’utilité de différentes monnaies montre à merveille l’origine du problème politique de la construction Européenne:
Avec une monnaie unique, les pays qui l’utilisent sont forcés d’avoir la même compétitivité que le pays le plus compétitif sinon ils deviennent immanquablement des boulets à qui le pays compétitif demande sa cesse de réduire les dépenses sans jamais avoir de nouveau investissements et donc sans jamais pouvoir devenir compétitif. Par ce mécanisme l’économie du plus fort supplante la démocratie des plus faibles.
Ce qui est incroyable c’est qu’il a fallu des décennies aux « spécialiste de l’Euro » pour admettre que le problème existe et réaliser qu’il faut un mécanisme de redistribution pour compenser l’effet d’équilibre qui existait avec des monnais différentes.
Oui c’est sûr cette vidéo explique très bien ce qui se passe avec une monnaie unique. Mais je vous invite malgré tout à regarder les vidéos sur le pourquoi de l’euro (selon Heu?reka) et donc ses avantages et d’une quatrième vidéo (qui n’existe pas encore ) sur la crise de l’euro. Enfin si cela decrit une réalité, qui est aussi lié à d’autres phénomènes (comme le libre-échange), c’est aussi lié à une volonté politique qui pourrait réaliser un système compensatoire, (comme vous l’avez expliqué)… Mon avis est le suivant:l’euro est un outil et c’est aussi la façon dont il est utilisé qui fait si c’est bien ou non: à la base l’euro sert juste à échanger des marchandises.
Mais je pense que ce sujet reste malgré tout assez éloigné de sujet démocratie: après tout, la mise en place de l’euro a été choisi par référendum.
A vrai dire, je pense que le problème de création monétaire est bien plus important mon idée est la suivante: la création des banques démocratiques:
Chacun peut mettre de l’argent sur un compte, et chacune des personnes qui a un compte peut choisir par un vote les projets qui peuvent être financés, que ce soit sur le fond propre ou par des prêts (c’est-à-dire par la création monétaire).
Si vous voulez, c’est à la manière de kiss kiss bank bank, sauf qu’à la place que ce soit des dons, aucun épargnant ne dépense rien: la banque démocratique fait un prêt pour le projet en question, (avec pourquoi pas très peu d’intérêts (juste pour le fonctionnement du système), en fonctionnement associatifs, etc…).
Or on peut imaginer que soutenir l’état par des prêts serait un nouveau moyen de contrôle du citoyen sur l’Etat et que la crise grecque ne serait jamais arrivée avec ce genre de banque: ce n’est plus le revenu à court terme que l’on peut en tirer qui est regarder mais bien l’intérêt à long terme qui est regarder! (comme l’éducation).
J’attends aussi avec impatience le future épisode sur la crise de l’Euro
Je ne partage pas l’avis que le sujet de l’Euro est éloigné de la démocratie, bien au contraire. En éliminant l’équilibre naturel automatique des taux de change, le système doit dorénavant être géré artificiellement de façon manuel, ce qui donne de fait un pouvoir énorme à ceux qui ont le mandat de cette gestion. La politique de cette gestion est un problème démocratique de la plus haute importance, ce qui explique sa place prépondérante depuis si longtemps (Portugal, Grèce, Brexit).
Il est intéressant de constater que le processus d’élection des commissions sont démocratiques et que leur fonctionnement est aussi démocratique entre les représentants, mais qu’au final le peuple de l’UE est très découplé des décisions des commissions (ce que faisait systématiquement observer avec virulence Nigel Farage). Dans ce système les gestionnaires, confiné dans leur confortable microcosme élitiste, peuvent trop facilement ignorer les conséquences sociales, politiques et idéologiques de leurs décisions, en particulier à long termes. Le fait que leurs négociations s’opposent à des référendums ne fait que renforcer cette perception auprès de la population et démontre bien le lien inévitable qu’il y a avec la démocratie. Étant moi-même convaincu de l’utilité des instruments de démocratie directe, j’identifie très clairement que ces instruments sont justement les derniers arguments efficaces utilisés par les gouvernement qui tentent de négocier avec les commissions de l’UE. Selon moi ce n’est de très loin pas un hasard…
Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle entre les cantons Suisse et les pays de l’Euro: En Suisse il existe un système de péréquation financière qui tente de redistribuer l’argent entres les cantons pour les aider à équilibrer leurs finances:
https://www.efd.admin.ch/efd/fr/home/themen/finanzpolitik/perequation-financiere-nationale.html
https://www.efd.admin.ch/efd/fr/home/themen/finanzpolitik/perequation-financiere-nationale/fb-nationaler-finanzausgleich.html
C’est un système en constante amélioration car il y a beaucoup de paramètres à gérer. Je n’ai aucun doute que l’UE devra forcément se diriger vers quelques chose de similaire tôt ou tard. A ce titre le fait que l’UE rechigne tant à diminuer la dette de la Grèce alors qu’elle fait en même temps un assouplissement quantitatif massif qui favorise principalement le rachat de dettes pour les plus grand groupes financiers démontre à quel point l’UE est très loin d’être dans la direction d’entamer les changements structurels menant sur le chemin de la cohésion. Pourtant l’UE a mit en place depuis longtemps un dispositif d’aide pour les pays de l’est de l’UE, bien que modeste, donc tout espoir n’est pas perdu. Pourquoi tant de sociétés ont délocalisé pour produire en Chine au point de contribuer (avec les USA) à en faire une superpuissance exportatrice alors qu’il y a tant de pays en Europe qui attendent de tels investissements ? Si leur ancienne monnaie respective avait perdu de la valeur, alors nul doute que les investissements seraient venu plus tôt. Finalement, je trouve bien curieux que l’Allemagne avait parfaitement compris qu’il fallait investir massivement dans les régions défavorisées lors de sa réunification, mais ne comprend pas qu’il faut faire la même chose dans le cadre de l’UE. De quoi se poser quelques questions sur la balance sociale, politique et psychologique entre une identité nationale et une identité européenne…
Votre idée de « banque démocratique » existe déjà sous la forme des actions et des obligations: cela vous donne un certain choix du type d’activité que vous souhaitez financer, cela dit, c’est un outil hautement capitaliste car seul ceux qui ont de l’argent en trop peuvent l’utiliser. Les financements participatifs sont dans l’immense majorité un moyen alternatif de faire de la consommation: il n’y a pas d’autre retour que le bien qui a été acheté, du reste ce type de contrat est similaire à un contrat de vente, mais avec moins de protection. Le budget d’un état est un point central du débat politique et donc de la démocratie. Votre proposition va dans le sens d’un contrôle directe de cette politique par la population. Je pense que c’est une forme de démocratie très (trop ?) directe qui pourrait être expérimentée dans certain cas: cela pourrait rendre plus de citoyens attentifs à combien un budget est compliqué. Mais c’est tellement directe (il n’y a pas besoin de majorité) que l’on peut craindre que cela provoque trop rapidement un déséquilibre structurel particulièrement stressant. A noter que cela ne permet que de contrôler les dépenses de l’état et aucunement ses recettes, ce qui pose un problème d’équilibre absolument essentiel.
Quand je dis que le sujet de l’Euro est éloigné de la démocratie, ce n’est pas pour dire que l’Euro n’a pas d’importance dans nos politiques, je dis juste que c’est un sujet qui, si des outils de démocratie plus directe ou plus représentatifs de la population étaient utilisés alors certains problèmes pourraient être résolus. Un problème de seconde zone vis-à-vis de la démocratie, des institutions politiques. Donc je vous rejoins totalement pour dire que les commissions peuvent prendre des décisions aux conséquences désastreuses, et que seul des outils plus démocratiques pourraient donner un second souffle à cette institution.
Très intéressant le développement sur les finances suisse.
Le budget de l’UE sert à investir dans les pays les plus pauvres. Mais les délocalisations sont un problème qui vient de plus loin que l’Euro ou de l’Union européenne: c’est l’application d’une idéologie économique depuis de nombreuses années par les politiques: le libéralisme, et l’application de la concurrence aux travailleurs d’un pays, dont le but est le suivant:
Alors mon idée de banque démocratique ne ressemble en rien aux actions ou aux obligations: dans le cas des actions ou des obligations, ce qui donne le pouvoir c’est la quantité d’argent qui est sur le compte. Dans mon idée, il suffit d’avoir un compte et quasiment toute la population à un compte bancaire (au moins pour recevoir les aides de l’Etat par exemple). Dans le cas des banques démocratique, une personne égale un vote. Dans le cas des actions et des obligations : Quantité d’argent = nombre de vote. Ce qui est totalement différent.
Et ce problème est un problème qui ne peut pas se résoudre avec un point de vue seulement politique. C’est introduire la démocratie dans l’économie, et la création monétaire est la base de l’économie, pourquoi ne pas lui donner un contrôle démocratique? (c’est ici le thème du sujet).
Et oui, c’est un outil de contrôle en plus! En aucun cas, il peut se substituer aux outils démocratiques que l’on peut créer pour les institutions politiques. Je n’ai pas vraiment compris vos arguments avec le contrôle direct du budget: ne voyez vous pas que le système bancaire actuel est extrêmement stressant pour les Etats (cas de la Grece), et cela pour des raisons qui ne sont pas souvent justifiés… Au lieu d’avoir des décisions qui sont prises de façon opaque, il y aurait ici une transparence de la décision.
Ok, mais cela non seulement n’empêche pas de réguler à quel point les états sont libérales, mais rend surtout indispensable un moyen de rééquilibrage de la concurrence, sinon c’est comme au jeu du monopoly: un seul joueur accumule in fine la totalité des biens des autres joueurs.
Ok, je n’avais pas compris que chaque citoyen dispose dans ce cas du même montant.
Actuellement il me semble que les budgets des états démocratiques sont décidés par leur instances politique alors que les politiques monétaires sont gérées par des institutions plus indépendantes de la politique (ce que cache ironiquement bien le terme « politique monétaire »). Si je comprend bien vous proposer de rendre les décisions monétaires plus démocratique. Est-ce que ça correspond en partie à cet exemple ?
« L’initiative populaire demande l’élaboration d’un nouveau cadre pour le système monétaire suisse. Elle propose qu’un nouvel article 99 de la Constitution confère à la BNS le monopole de la création de monnaie scripturale. Ainsi, les banques commerciales ne pourraient plus octroyer de crédits financés par des dépôts à vue (comptes courants). L’initiative prévoit également que la BNS crée de la monnaie sans dette, c’est-à-dire qu’elle la transfère directement aux administrations publiques et aux citoyens. Selon les auteurs de l’initiative, cette réforme accroîtra la stabilité du système bancaire et financier. »:
https://www.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis453t.html
Comme vous pouvez le constater, le démocratie directe est un instrument efficace pour créer des débats intéressants…
J’ai mal compris votre argumentation en pensant que le sujet était le budget alors que vous parliez de monnaie.
Ce que j’ai appris en observant le fonctionnement d’une banque national, c’est qu’il y a chaque jour des situations qui exigent des actions rapides, ce qui les rends incompatibles avec une gestion démocratique fondamentalement trop lente. Quelqu’un sur cet agora avait utilisé l’analogie d’un bus à propos d’un autre sujet: les passagers d’un bus peuvent démocratiquement prendre la décision de la destination en discutant entre eux, mais pour conduire correctement il faut un conducteur réactif et attentif à la route.
Ah mais je suis tout à fait d’accord avec vous, l’Etat devrait avoir pour but de réguler la concurrence…
Non je crois que je me suis mal exprimé. Imaginons une banque privée normale: elle dispose de nombreux comptes bancaires crées par des personnes particulières/ des entreprises, avec un montant différent sur chaque compte. Pour l’instant, rien ne change avec une banque privée normale.
Actuellement les banques vont proposer plusieurs types de compte épargne avec différents taux de rémunération. Dans le même temps, ces banques vont réaliser des prêts à des projets (entreprises, particuliers) avec un taux d’intérêt. Ou même des obligations.
La différence entre les banques privées actuelles et les banques démocratiques est que le choix des prêts réalisés pour des projets est choisi pour l’ensemble des personnes possédant un compte bancaire dans cette banque (avec un système de vote: une personne = un vote). Ce choix pourrait se faire de la façon suivante: les personnes voulant obtenir un prêt doivent poster un détailler du projet de type kiss kissBank bank ( avec aussi des détails sur la solvabilité) et un vote est organisé pour savoir ceux qui sont choisis/ acceptés par exemple toutes les semaines/ mois. Ce n’est bien-sûr quelque chose auquel je n’ai pas tous les détails: l’idée principale est de permettre un contrôle du citoyen sur la création monétaire des banques privés (et non des banques centrales: je rappelle ici que les banques centrales n’ont qu’un second rôle dans la création monétaire , un rôle d’ajustement par rapport à la création monétaire des banques privés. C’est d’abord la monnaie secondaire (ou bancaire/ des banques privés) qui est émise par des prêts, puis des prêts (ou création de monnaie scripturale) sont effectués par la banque centrale à ces banques privés (avec une limite max du money multiplier): mais le contrôle de la masse monétaire est effectué par les banques commerciales/ privés, pas par les banques centrales). J’espère que j’ai été plus claire cette fois-ci! Je tiens à marque le fait que ce n’est pas un contrôle étatique qui est derrière ce genre de banque. (Donc pas une banque centrale).
Le système par monnaie pleine décrit par l’initiative semble différent: il semble très difficile, car très administratif avec un contrôle centrale. Bon je n’ai pas cherché à creuser mais il se positionne vraiment à l’opposé de ce qui se fait en ce moment.
Comment voulez-vous convaincre une personnes qui risque une grosse épargne qu’elle n’a qu’un vote de la même valeur que toutes les personnes qui risquent des épargnes peu importantes ?
Je n’ai pas la même analyse concernant la première partie de l’initiative qui consiste à gérer hors bilan les trafics des payements pour éviter tout risques liés à l’activité des prêts. Il y a clairement une volonté pour aller dans cette direction. Paypal, bitcoin, et les même la gestion des cartes de crédits sont découplée de l’épargne. Les garanties données par les gouvernements en cas de faillite d’une banque vont dans le même sens: protéger le circuit primaire de l’économie. La seconde partie de l’initiative sur la création de monnaie sans dette est un débat plus compliqué et incertain.
Comment voulez vous convaincre des personnes qui ont un certain pouvoir (économique par exemple, ou même politique, c’est-à-dire avec le système de représentation actuelle en France) de vouloir une démocratie semi-directe à la Suisse? De n’avoir qu’un vote pour des choix qui peuvent avoir une incidence grave sur son entreprise (ou sa carrière politique).
Car c’est ça l’idée: mettre en place ce même système d’organisation (semi-directe) mais pour une banque.
Voilà une excellente question que je trouve tout-à-fait centrale
J’avoue que l’une de mes motivations principales en participant à ce projet est d’observer un débat sur cette question. Pas lu beaucoup de messages dans ce sens pour l’instant, mais le projet n’est pas fini…
Cet agora m’a permis de découvrir (avec une certaine surprise) des documents du gouvernement Français qui analysent les instruments de démocratie directe utilisés en Suisse de façon que j’ai perçue comme plutôt positive. Le fait que ce type d’instruments suscite de l’intérêt dans l’électorat semble établit, mais leurs mise en oeuvre n’est envisagée qu’à long termes, sans réels arguments selon moi. Il y a donc un équilibre qui entre en jeu: contrôle du pouvoir vs démocratie directe.
La solution est techniquement que le gouvernement propose lui-même la modification de la constitution pour y inclure les instruments de démocratie directe. La difficulté réside dans la motivation qui pousserait un gouvernement trouver un avantage en agissant sans ce sens. Selon la logique de la démocratie représentative, cet avantage serait d’avoir été élu en proposant lesdits instruments de démocratie directe. On sens vite arriver le spectre de la promesse électorale et de l’incertitude de sa mise en oeuvre une fois l’élection terminée, sans compter l’inévitable dilution de ce sujet parmi les innombrables autres sujets politiques…
J’observe que les Français, dans leur ensemble, ont démontrés une grande capacité à prendre des risques politiques à la dernière élection (en votant pour un parti totalement nouveau, des partis extrêmes, ou en ne votant pas). Cette observation me laisse penser qui existe une possibilité grandissante pour que la promesse électorale d’instruments de démocratie directe devienne un argument capable de permettre de remporter une élection. J’imagine qu’un parti qui fait l’effort de présenter un texte rédigé (directement applicable pour modifier la constitution) disposerait ainsi d’un argument solide auprès de l’électorat, mais cela reste en partie de la spéculation.
J’espère sincèrement que ce projet va permettre de débattre de cette question avec plus de monde que les quelques derniers contributeurs qui sont encore actifs sur cet agora.
Je pense avoir compris l’idée et peut⁻être bien que certaines personnes pourraient y adhérer quelque soit le montant qu’il vont risquer. Mais je pense que d’autre feront des choix d’épargne différentes pour avoir des gestions des risques différents.
Je crois que vous avez bien raison: un gouvernement ne proposera rien de lui-même car il voudra toujours garder le pouvoir et donc, pour créer un tel système semi-directe, il faudrait un candidat qui trouve un intérêt: arriver au pouvoir. Un peu comme dans cette vidéo ou rule for rulers.
Mais celui-ci devrait ensuite perdre une partie de ce pouvoir acquis, pas forcément facile donc.
Avoir moins de pouvoir une fois élu, c’est tout de même avoir beaucoup plus de pouvoir que si pas élu !
Pour un élu en activité, perdre un peu de pouvoir au profit du peuple peut permettre de rester en place plus longtemps comme c’est du reste expliqué dans la vidéo que vous avez mise en lien.
Dans les deux cas il faut que le sujet soit perçus par le politicien comme une préoccupation assez important dans la population, au point d’avoir une contribution significative dans les choix lors de l’élection. Si ce raisonnement est correcte, le peuple a la capacité d’orienter les sujets des programmes politiques en fonction de ses préoccupations.
Je n’analyse pas de la même façon les votes qui ont été fait. D’une part, environ 80% des votes exprimés ont été pour des partis qui proposent aucun nouvel outil de démocratie (EM, LR, FN). 2 partis qu’on a pas mal entendu ont souhaité de changer la constitution pour ces outils : FI et UPR. Les deux avaient des textes précis et des outils précis à insérer. Le premier finis 4 ième, le second fait un score anecdotique. Donc, je ne suis pas si sur que cela soit une vague de fond même si l’intérêt est grand.
Par ailleurs, comme l’indique la dernière vidéo de Data Gueule sur la démocratie, il est difficile de contester ou de proposer un outil sous prétexte que cela manque sans se faire copieusement contester (pour pas dire insulter d’inculte, de partisan de la dictature, etc.). Donc je dirais que l’attrait est pour l’instant surtout de la curiosité plutôt qu’une réelle adhésion (et j’espère me tromper).
Si, les outils démocratiques vous intéresse, je vous recommande la lecture de la constitution Vénézuélienne (oui, à force d’entendre divers argument sur la constitutionnalité ou l’inconstitutionnalité de telle ou telle chose, j’ai fini par la lire).
Vous pouvez la retrouver ici, sur le site de l’université de Perpignan (PDF).
Allez directement à la section pouvoir des référendums, cela devrait vous donner d’autres exemples d’outils.
Pour en revenir au sujet, il n’est pas impossible de voir la démocratie dans l’économie. Les expériences anarchistes l’ont démontré, et ce qui se fait en SCOOP & cie en est aussi une preuve. En fait, je pense que la démocratie peut se retrouver dans toute organisation, même l’armée (c’est dire) mais elle doit par contre s’adapter : On ne peut pas tout le temps discuter et parfois, au vu de la circonstance se résumer à un vote de confiance. Il est évident que cela ne doit pas perdurer.
Je ne sais pas top pourquoi, mais je n’arrive pas à faire fonctionner le lien.
Apparemment la balise url déconne. : mjp.univ-perp.fr/constit/ve1999.pdf
J’ai lu « Chapitre IV, Des Droits Politiques et du Référendum Populaire ». La structure utilisée est très différente de celle utilisée dans la constitution Suisse: https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19995395/index.html#id-4-2
Avez-vous un avis sur leurs avantages et inconvénients respectifs ?
Bon apparemment c’est sur mon ordinateur que ça ne fonctionne pas. Surement le soucis SSL encore.
Pour ce que j’ai pu lire sur le téléphone, ce qui m’a sauté aux yeux à la lecture rapide, c’est que je me demande « qu’est ce que le canton » ? Si ce sont les parlements des cantons, alors, j’ai l’impression qu’en Suisse on garde une certaine défiance vis à vis du choix du peuple et on tente de le tempéré par le vote des élites.
??? Un peu rapide comme conclusion…
Il faut garder à l’esprit que le document que vous lisez est la constitution fédérale et que chaque canton dispose de sa propre constitution, par exemple celle du canton de Vaud:
La confédération Suisse est composée de cantons indépendants qui choisissent de déléguer certaines tâches en commun à la confédération. Les citoyens élisent directement autant le parlement de leur canton que le parlement de la confédération, il n’y a donc pas d’élitisme. Les instruments de démocraties directe sont aussi quasiment les mêmes dans les cantons et dans la confédération. Une des chambres du parlement fédérale est composée de 2 représentants par canton (conseil des états), l’autre chambre est proportionnelle à la population de chaque canton (conseil national). Cette structure assure que les décisions du parlement fédéral sont acceptées par la majorité du peuple et la majorité des cantons afin d’éviter des déséquilibres entre les cantons qui ont une grande différence de population. Mais les parlementaires des deux chambres sont directement élus par le peuple.
Oui, ce fut rapide, j’avais averti.
S’il y a élection, pour moi, de facto, il y a élitisme. Je suis partisan que tout système représentatif dont le choix des représentants n’est pas du tirage au sort, fera forcément émerger une élite qui a un moule écartant de facto tout ce qui en est trop différent. Je serai d’ailleurs curieux de la composition en terme de CSP de vos chambres.
Enfin, le fait que dans des votes serrés le politique puisse décider que non, le choix du peuple ne s’appliquera pas, est pour moi une défiance envers des décisions populaires dont la réponse divise grandement.
En cela, le système vénézuélien me parait plus « démocratique » car il n’y a nul contre pouvoir à la décision qui peut faire changer la balance.