Égalité oui mais laquelle?

Hier soir lors du débat il a été soulevé la question de l’égalité.
Cette notion pouvant être appliquée à plusieurs choses j’en resterai à celle des moyens.
A mon sens, il ne peut y avoir de débat et de démocratie si les individus ne disposent pas d’une égalité dans les moyens qu’ils peuvent allouer à des décisions communes (temps, argent, information etc).

J’ai également trouvé très mignonne l’intervention d’une autre personne qui parlait du vote par la consommation. C’est très beau mais lorsqu’il faut 1000000 personnes pour voter pour acheter autre chose que du nutela, il suffit d’une seule pour investir 1000000 € dans la société Ferrero (ou autre ce n’est qu’un exemple).
Je me pose donc la question de savoir si, face à ces moyens totalement différents, on peut vraiment espérer avoir un début de « démocratie ».

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Merci de relayer cette question :).

Tu pourrais expliquer un peu plus en détail ce que tu entends par « le vote par la consommation » ?

C’est une autre façon de dire boycott mais dans le sens positif du terme: j’achète certains produits (auquel je crois) et pas d’autres. Ce choix peut avoir la signification d’un vote.
Par exemple, si une grande majorité de personne achète seulement de l’agriculture bio, les agriculteurs seront obligés de se convertir à l’agriculture biologique.
Ce raisonnement fonctionne premièrement seulement si un grand nombre l’adopte. Or peu de personne pense à la façon « vote de consommation », et d’autres n’ont pas les moyens.
De plus, on ne peut pas acheter des produits qui n’existent pas. Si je veux acheter des fraises biologiques mais que personne n’en vends ou qu’il n’y en a pas assez pour tout le monde, difficile de faire ce vote par la consommation.
En définitive, c’est bien la production qui guide les produits qui sont vendus. Le vote par la consommation peut juste donner une dynamique à long terme dans un sens ou dans l’autre ( à ne pas sous estimer malgré tout).

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Je ne sous estime pas la réorientation de la production par la consommation. Je dis juste qu’au jour d’aujourd’hui elle est aussi une marque de déséquilibre et n’est clairement pas un outil démocratique dans le sens où tout le monde n’a pas le même nombre de voix et que les voix peuvent avoir des portées différentes selon qu’il s’agit d’argent investi dans la consommation (achat du produit) ou dans les actions de la société (achats de titres).

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En fait je ne voulais pas du tout vous critiquer, ma phrase avait un sens général. Et vos remarques sur le nombre de voix et la porté des voix (même si l’achat d’action me semble être un soutien à la production) sont tout à fait pertinentes .
Ensuite, je ne sais pas vraiment d’accord sur le sens d’égalité qui y est décrit:
Parler d’égalité en terme de moyens, c’est inévitablement passer par un jugement des autres, de la valeurs qu’ont les autres. Or ce jugement est quelque chose de subjectif (donc différent pour chaque personne), et à terme mène à se culpabiliser et à moraliser les autres (qui est une forme de violence).
Si on met la phrase en entier (c’est à dire avec la finalité), c’est à dire égalité de moyens pour participer à la vie politique, toute personne qui en particpant à la politique reussira à se démarquer pourra en retour être attaqué par tricherie sur les moyens qu’il a employé, ce qui ne pourra jamais être prouvé totalement car le jugement est subjectif.Cela entraine donc de la dissension.

Pour ce qui concerne les démocraties primitives, c’est à dire celles de certains chasseurs cueilleurs, elles ont aussi un fonctionnement égalitaire.
Je vais écrire un texte frappant sur ce qu’est ce principe d’égalité pour eux:
Ce sont les paroles d’un chasseur cueilleur esquimau repris par un danois dans « Livre de l’Esquimau »:
Ce chasseur reste bredouille d’une chasse au morse et en rentrant affamé de sa chasse voit un autre chasseur déposer plusieurs centaines de livres de viande. Le premier chasseur affamé le remercie. L’autre lui répond, indigné:
« Dans notre pays, nous sommes humains! dit le chasseur.Et puisque nous sommes humains, nous nous entraidons. Nous n’aimons pas entendre quelqu’un dire merci pour cela. Ce que j’ai aujourd’hui, tu peux l’avoir demain. Ici, nous disons qu’avec les cadeaux on fait des esclaves et qu’avec les fouets on fait les chiens! »
Nous sommes à l’opposé du jugement de valeur. Dire merci à un cadeau, c’est comme reconnaitre une dette à ce voisin. Ce qui fait ici le sentiment d’égalité, c’est au contraire le respect mutuel de chacun, le partage, l’entraide. C’est le commun et non l’individu.
Appliqué à la démocratie, je dirais donc un espace de débats commun, des règles communes

Très bien dit.

La démocratie est un est système politique où le peuple a le pouvoir. La votation populaire reste à l’heure actuelle la solution la plus pratique pour connaître l’avis du peuple, objet par objet. Il y a malheureusement pas beaucoup de pays qui l’implémentent correctement et systématiquement.

Si le choix des consommateurs a une influence, elle est effectivement largement biaisée par des investissements massifs de capitaux pour produire une qualité inférieure et couler la concurrence, pour après augmenter les prix. Il n’y a rien de démocratique dans ce processus. Ceux qui tentent d’y voir quelque chose de démocratiques font fausse route. Le consommateur est pris dans un piège qu’il ne maîtrise pas, ou si peu. Les associations de consommateur ont encore de longs jours devant eux…

Une réaction démocratique à ce problème est l’adoption par le peule d’une législation suffisamment bien faîte et complète pour stopper de façon applicable et efficace des comportements d’investissement nuisibles à presque tous sauf quelques individus. Il n’y a certainement pas qu’une méthode pour y parvenir.

Après environ un demi-siècle de privatisation, je ne serai pas étonné que le levier arrive en bout de course et entame le mouvement inverse dans les secteurs les plus vitaux. L’Eau de Paris démontre bien le processus.

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Je mets ça là ÉCONOMIE DE MARCHÉ, POUVOIR DU CONSOMMATEUR ET BOYCOTT ? - YouTube

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