Peut-être, ce nouveau sujet est superflu mais je trouve intéressant d’entendre chacun sur la relation entre ces trois éléments / dimensions
En effet je pense que l’école à une place primordiale en démocratie. J’ai également beaucoup de questionnements à ce sujet. Aujourd’hui derrière une prétendue objectivité, beaucoup d’enseignants laissent néanmoins transparaître une vision du monde libérale (économique), et un certain patriotisme. Toutes idées allant à l’encontre de celles du prof passent alors comme inacceptable. L’élève lui-même qui peut encore être très influençable et qui n’a pas forcément de moyens d’information autre que l’école, réfutera parfois sa propre opinion, car elle sera peut-être perçue comme intolérable, si le prof qui est vu comme « objectif » lui a dit qu’elle était sans valeurs.
L’école forme les élèves à une vision qui reste souvent très orthodoxe; s’il peut être nécessaire qu’on en ressorte avec des valeurs communes, nous permettant d’avoir une cohésion entre les individus, et de limiter la violence dans notre société; je pense que l’on doit aussi à travers l’éducation que nous donne l’école, apprendre à remettre en question ce qui semble le plus évident, même pourquoi pas la démocratie elle-même, et ne pas arriver à la constitution d’un dogme auquel on ne pourrait pas toucher.
La démocratie doit être formée d’une pluralité, et s’il est peut être plus simple de formater les individus à un modèle de pensée unique, cela n’est surement pas souhaitable; pour avancer vers un monde meilleur.
Peut-être, pour commencer, accepter que l’enseignant n’est pas objectif pourrait déjà permettre aux élèves de prendre plus de recul sur ce qu’ils leur est enseigné, et de ne plus voir la parole du prof comme la seule vérité qui soit…
Sinon ce n’est pas directement en rapport avec ce que je viens de dire, mais ça rejoint le thème du débat, vous pouvez aller regarder cette interview, c’est vraiment intéressant: L'école à l'épreuve d'une révolution conservatrice - YouTube
Pour répondre à votre question, un livre très intéressant est paru récemment " Où en sommes-nous?" d’Emmanuel Todd
Celui-ci décrit l’évolution d’un certain homo sapiens originel à nos jours sur le thème des systèmes familiaux, de l’éducation, et de la démocratie (avec les derniers éléments en date que sont les élections de Trump, etc…). Ce livre offre donc une description anthropologique de cette évolution.
Je vais essayer de faire une sorte de résumer du livre (même si le mieux reste de le lire):
Dans ce livre, la société est représentée comme une superposition de couches conscientes, subconscientes, inconscientes, qui vont déterminer (de façon statistique et non individuelle) l’évolution de la société.
La couche consciente est de l’ordre économique (avec un rythme possible de changement de 50 ans). La couche subconsciente est de l’ordre de l’éducation (avec un rythme de changement de 500 ans). Et la couche inconsciente vient de la religion et de la structure familiale (rythme de changement plus lent 1000ans à 5000ans).
En effectuant des relations statistiques entre les types de structure familiale, l’éducation, et l’économie, on peut alors expliquer certaines évolutions qui semblent à première vue étonnantes.
En premier lieu, il y a une typologie des structures familiales: la France (pas entièrement) a pour structure une famille nucléaire égalitaire qui contient essentiellement le couple et les enfants avec partage de l"héritage de façon égalitaire., l’Allemagne est famille souche, c’est à dire héritier ainée unique et cohabitation (plsu ou moins étroite) du jeune couple avec les parents du mari. Et famille nucléaire absolue pour pays anglosaxons (pareil que France mais héritage inégalitaire). D’autres systèmes…
Il y a ensuite la description de l’apparition de l’alphabétisation (de la totalité de la population) en Europe (avec les liens avec le type familiale): Celle-ci est donc apparu en Allemagne avec deux évènements majeurs: l’invention de l’imprimerie (1457) et la reforme prostestante (1517). A cette époque 20% de la population est alphabétisé, mais la création d’école pour pouvoir lire la bible a permis cette alphabétisation. Ce mouvement d’alphabétisation se poursuit ensuite dans toute l’Europe mais plus lentement. Actuellement, la quasi totalité de la population est alphabétisé dans le monde.(un progrès considérable pour homo sapiens qui se caractérise souvent par ces capacités intellectuelles).
Crise de la religion qui a pour origine la France, avec une mise en doute de la foi par certaines élites et l’éducation rationnel.
Vient ensuite le décollage économique qui se situe aux alentours de 1780 en Angleterre (alphabétisé alors) , notamment permis par la forte mobilité du système familiale (le jeune couple n’a pas besoin de cohabiter avec les parents), permettant une urbanisation de la population. Celui s’étend ensuite dans toute l’Europe.
Ensuite vient de nombreux paragraphes sur la democratie: Quelles sont les origines de la démocratie?
L’auteur fait référence à des origines plus anciennes de la démocratie que grecques, notamment avec ce livre:
Dans ce livre, il est décrit des formes démocratiques qui ont eu lieu avant l’apparition de l’Etat autoritaire, décrit de cette façon: possibilité aux membres masculin et adultes de se réunir en assemblé et prendre des décisions collectives. Cela fut ensuite institutionnaliser chez les grecques.
Son apparition en Europe de l’angleterre et de la france est permis par la souplesse de structure familial.
Vient ensuite le développement de l’éducation secondaire et supérieur: leur développement a permis l’apparition du classe sociale plus riche et éduqué. Dans un premier temps, celle-ci est compensé par un pouvoir fort de l’Etat pour une redistribution des richesse. Mais depuis 1980 (élection de Reagan et la libéralisation du marché), cette classe plus riche et éduqué a la possibilité de de s’enrichir au depens des plus pauvres. Cette classe moins éduquée de plus en plus pauvre (baisse de 20% du revenu médian pour les sans diplome du lycée aux etats unis entre1990et 2010 ), accompagné parfois par de la xénophobie, n’est plus écouté par l’intelligentsia, ou de façon plus claire, totalement méprisé.
C’est la crise actuelle de la démocratie représentative.
Voilà mon résumé essaye de synthétiser presque 500 pages bien plus détaillées avec des tableaux des cartes donc bien plus facile à lire.