Merci @sdm94 pour tous ces liens 
Voici mes observations:
Dans le premier article, @datagueule déclare ceci:
Quand nous préparions ce docu, beaucoup de personnes à qui nous en parlions pensaient tout de suite que nous irions creuser du côté des référendums, du tirage au sort, de la proportionnelle, etc. Autant de mécanismes qui éloignent les citoyen·ne·s de la participation aux débats.
Je fait partie des personnes en question et je suis très étonné par l’affirmation que les référendums font partie des mécanismes qui éloignent les citoyens de la participations aux débats. Mon expérience des votations en Suisse me démontre exactement le contraire. @datagueule argumente sa position ainsi:
Il n’y a pas des cadres réservés où on pourrait faire ces choix et d’autres où ça serait interdit. Une entreprise, un quartier, un immeuble ou même une famille peuvent être des lieux démocratiques
Il y a là une confusion entre la méthode et le cadre. Si les mécanismes très formels d’un référendum obligatoire ou facultatif, ou d’une initiative populaire, sont probablement trop lourds dans le cadre d’une démocratie impliquant un petit groupe de personnes, ce sont des mécanismes (instruments) démocratiques très efficaces dans le cadre d’une démocratie impliquant un nombre important de personnes (grandes communes, régions, pays). Les votes populaires sur des objets génèrent constamment un grand nombre de débats dans la population, ce qui augmente son expérience politique avec le temps. Je ne vois pas en quoi ces mécanismes « interdisent » d’autres façon de faire de la démocratie. En Suisse ce sont des instruments qui ont été développés justement pour augmenter l’efficacité de la démocratie dans le cadre des politiques cantonales et fédérale. Je ne vois vraiment pas en quoi cela influence quoi que ce soit un niveau d’un immeuble, d’un quartier, d’une association ou d’une entreprise. Chaque cadre et libre d’utiliser ou pas les instruments de démocratie directe (méthodes) qu’il souhaite.
[…] celles et ceux qui expérimentent <
la démocratie>
font “des trous dans le présent”.
En Suisse on réalise du coup que l’on est depuis très longtemps au fond du trou… 
Dans le troisième article:
Voilà une définition de la démocratie : vivre avec des gens avec qui on est pas d’accord.
Réduit à ça ce n’est pas très engageant. Je pense que la démocratie c’est avant tout négocier pour trouver des compromis acceptables. Ces compromis ne sont jamais parfaits pour chaque personne et chaque sujet. Mais la diversité des sujets permet de mitiger les inévitables frustrations résiduelles. Si on ne peut trouver d’accord ou de compromit sur aucun sujet, la négociation et donc la démocratie, ne sert à rien.
[…] on est coincé car on a plus l’habitude, on n’a pas les lieux, on a pas le temps, et c’est un vrai problème
Bingo. C’est une observation assez similaire au constat des politiciens Suisse après la guerre civile de 1847. Et c’est précisément pour tenter de résoudre ce gros problème qu’ils ont développé les bases du système politique tel qu’il existe en Suisse encore actuellement (Il a été amélioré depuis, mais sans changement fondamental). Les votations populaires sur les référendums obligatoires et facultatifs font partie intégrante de la constitution fédérale depuis 1848 (l’initiative populaire fédérale depuis 1891). Ces instruments de démocraties directs créent un espace publique pour les débats, car toute la population (ou presque) en parle. Ils créent aussi une habitude politique. Franchement, j’ai bien de la peine à comprendre pourquoi de tels instruments sont écartés si arbitrairement (voir plus haut) alors qu’ils ont été développés précisément pour résoudre plus efficacement les problèmes que constate @datagueule.
Durant votre périple, vous vous rendez en Islande : c’est « la seule expérience démocratique » faite à l’échelle d’un pays
La seule, vraiment ? Vous êtes sérieux là ? Je vis sur une autre planète alors… Peut-être qu’il faut restreindre l’énoncée à ce qui a été présenté dans le film. Dans ce cas, utiliser l’échec de l’Islande comme « « la seule expérience démocratique » faite à l’échelle d’un pays » semble un choix délibérément très contre-productif, en particulier après avoir présenté que des exemples positifs dans le reste du film.
Ça ne sert à rien de se projeter dans ce que sera la démocratie si on ne la vit pas maintenant, parce qu’on n’aura jamais la réponse.
Et pourtant c’est ce qui a été fait à chaque fois qu’une constitution a été écrite, quelque soit l’époque ou le pays. Si les résultats sont plus ou moins satisfaisants, il faut à chaque fois être capable de se projeter dans le future pour entrevoir les situations qui vont découler de chaque article de la constitution à concevoir. Vous pouvez prendre le cas récent de l’Islande, ou reprendre par exemple le cas plus ancien de la Suisse (imaginez en 1848 les types qui viennent tout juste de se faire la guerre et qui conçoivent ensemble une constitution). Ne me dites pas que dans ces situations ils ne se sont pas projetés dans ce que sera la démocratie. C’est absurde.
Après avoir lu ces articles, je perçois un sentiment étrange. Comme si le fait qu’une démocratie idéale est probablement impossible, tout comme le fait qu’une société idéalement libre et égalitaire est probablement impossible, sont finalement de bons prétextes pour refuser toute amélioration du système politique.