Qu'est-ce que la liberté?

Dans la crise de la culture, Hannah Arendt essaye d’analyser les problèmes politiques qui font encore actualité (publié en 1961). En 8 cours essais, elle essaye de montrer les défis du siècle, en rupture par rapport aux siècles précédents. Elle y analyse certaines choses comme la tradition, l’histoire, l’autorité, la liberté, l’éducation, la vérité.

Je vais essayer de parler de l’essai : « Qu’est-ce que la liberté ? » , très importante pour la démocratie (et pour toute politique), et parce qu’elle y découvre le rapport à la liberté dans la Grèce antique. Car dans cet essai, il est donné une idée de la liberté bien différente de ce que l’on entend communément. En Grèce antique, avec la démocratie athénienne , la liberté n’est pas individuelle mais seulement politique !

Ainsi, la liberté en politique n’est pas: « pouvoir faire ce que je veux », (qui est un concept philosophique).

Pour les citoyens athéniens, la liberté ne définissait pas un concept mais un statut du citoyen « le citoyen libre » et l’expérience qu’avaient ces citoyens dans la cité dans un rapport d’égalité entre les citoyens en commençant quelque chose de nouveau parmi les hommes.
La liberté vue de cette façon a presque été réduite à néant par la tradition philosophique, réduite au niveau individuel à la capacité vouloir et pouvoir ce que l’on veut. Et c’est exactement cette idée qui fait consensus partout : le libéralisme économique en est l’exemple même : chacun peut créer une entreprise s’il le veut (avec le moins d’Etat, de règles possibles). Or pour pouvoir ce que je veux, il faut que j’arrive à me contrôler, être souverain de moi-même : la liberté devient un rapport de domination, sur moi-même dans un premier temps, puis sur les autres puisque on est jamais seuls.
Ainsi un peuple libre est un peuple souverain, qui peut se contrôler, s’imposer des règles (légales). La liberté devient alors notre capacité à nous soumettre, et donc à ne pas être libre.

D’où l’intérêt de montrer un autre type de liberté, qui est la capacité de commencer quelque chose de nouveau. Pour que cela puisse avoir lieu, il faut qu’une certaine égalité entre les hommes pour que chaque commencement ne puisse pas être réprimé par la domination.

Je mets quelques liens pour ceux qui veulent creuser (mais lire le livre est mieux :slight_smile: ) .

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