Qu'est ce que la démocratie ?

La démocratie est un mot qu’on entend beaucoup et pourtant lorsqu’on parle de démocratie et qu’on demande aux personnes de définir ce terme, chacun le décrit d’une façon différente.

On peut voir la démocratie comme une notion juridique, défini comme « Régime politique dans lequel le pouvoir suprême est attribué au peuple qui l’exerce lui-même ou par l’intermédiaire des représentants qu’il élit » Vocabulaire juridique Gérard Cornu.

Mais ce n’est pas un peu réducteur de voir la démocratie que comme un régime politique ?

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Je trouve aussi que mettre sur le même plan « Royaume », « Empire » et « Démocratie » pose un problème : les trois sont des systèmes d’organisation de la société par la distribution du pouvoir, mais la démocratie est forte d’un idéal.

Selon moi cette notion d’idéal est primordiale dans la différentiation de la démocratie d’avec un régime politique, en effet nous ne sommes pas et nous ne serons jamais en démocratie parfaite, tandis qu’ un empire par exemple est toujours « parfait » dans le sens qu’il ne se remet pas de lui-même en question.

La démocratie doit sans cesse se renouveler car ses valeurs entraînent des problématiques différentes selon les époques, le mœurs, les techniques, le réchauffement climatique :wink:… C’est pour cela que la démocratie ne peut pas être une utopie que l’on atteint un jour et qui marche pour l’éternité, qu’elle ne peut pas reposer seulement sur une morale puissante et fixe.

Bref pour moi la démocratie c’est la corde tendue entre la bête et le surhomme, entre le tas inorganisé de chair que nous sommes et l’idéal démocratique que nous visons, sa faiblesse est certes sa fragilité mais elle possède une force qu’aucun régime n’a : elle est inscrite en nous.

(PS : ce pavé était d’inspiration Nietzschéenne, même s’il paraît qu’il était royaliste, ça je ne l’explique pas)

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La définition que l’on donne à un mot ne change malheureusement pas l’usage que l’on en fait.

L’élection à l’unanimité d’un unique candidat au poste de présidant par un partit unique suffit à certains pour décrire leur pays de démocratique. La définition, si elle doit les satisfaire, sera forcément très très générale… A contrario, une définition trop stricte risque de ne satisfaire personne. La seule solution pour éviter le problème est de créer des catégories de démocraties avec à chaque fois une nuance différente.

Je vis en Suisse et sans surprise ma définition de la démocratie sera différente, car mon expérience est différente. Mon point de vue est que le mot démocratie ne définit par grand chose de directement utile à la vie d’un pays. C’est plutôt une caractéristique que l’on peut utilisé à propos de certains systèmes politiques. Une analogie est le terme « individuel » lorsque l’on parle de moyen de transport. Certain transports, tel que le vélo ou la voiture, sont majoritairement individuels, mais cela n’empêche pas d’autres situations et surtout le mot « individuel » ne définit rien sur le moyen de transport en question.

A mon sens, un système politique démocratique requière au minimum une constitution qui en décrit le fonctionnement. Ensuite je dirai que les différentes constitutions donnent un nombre de droits différents à l’utilisation de processus démocratiques. Par exemple bien des pays ont une constitution qui donne le droit démocratique aux citoyens d’élire un président et/ou un premier ministre, mais ce n’est pas le cas en Suisse où il n’y a pas de poste équivalent mais un conseil fédéral élu par le parlement. Certaines constitutions donnent le droits démocratique au peuple de s’opposer à une modification par un référendum. D’autres constitutions donnent le droit démocratique au peuple de lancer une initiative populaire.Et dans chaque pays ces outils démocratiques ont leurs particularités.

Peut-être devrait-on commencer par compter le nombre d’outils démocratiques dans les constitutions de chaque pays pour avoir une meilleure vue de là où elle est quasiment qu’un prétexte et là où elle donne réellement du pouvoir aux peuples.

Beaucoup de problèmes dans la définition donnée dans le premier message, en plus du problème de régime politique. Que veut dire pouvoir suprême ? Que veut dire « exercer un pouvoir » ? Que veut dire peuple ? Si chacun des termes semblent courant d’utilisation, ils ne sont que difficilement utilisables sans prendre des précautions.
Car oui, ce « peuple » semble indéfini, car comme le souligne titou, il change selon l’époque, les mœurs, les défis, etc…, n’est jamais uni dans son opinion (et heureusement) ou par son pays.
Ainsi, si la démocratie est le « pouvoir du peuple », alors c’est aux citoyens de ce pays de cette époque de lui donner sens.
Je m’explique : si une majorité de citoyens ne veut pas s’impliquer politiquement, celui-ci peut confier le pouvoir au représentant. Si une majorité veut plus de pouvoir direct, alors on donne plus de pouvoir direct. Un outil démocratique ne serait pas plus démocratique qu’un autre, car dépendant de la volonté politique des citoyens. Il donnerait juste plus de pouvoir aux citoyens directement ou non.
Le seul point problématique ici se trouve à savoir si le désir des citoyens est pris en compte ou non par ceux au pouvoir, et si le pouvoir en place veut refréner ou augmenter ce désir de pouvoir plus direct. A ce moment proposer les différents outils démocratiques pour informer le citoyen semble utile.
Ps: je n’ai rien dit du pouvoir ici, car nous n’avons pas idée de son mode et de son étendue. Exemple: actuellement le pouvoir financier appartient à qui?
(@titou : Nietzsche a fait une critique politique de tous les courants (démocratique, aristocratique, royauté, etc…) et n’est surtout pas royaliste.)

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Débat très intéressant! J’ai tenté de répondre à cette question avec ce texte: Urgence Démocratique: Politique sociétale. Késako? Proposition de définition

Ci joint la définition que j’en ai faite:

« La société tente d’organiser la cité, le vivre ensemble. La démocratie donne le pouvoir de légiférer sur les questions de société à tous, individuellement. »

J’entends société par sa définition wikipedia: « Le terme société, en sciences sociales, désigne un ensemble d’individus qui partagent des normes, des comportements et une culture, et qui interagissent en coopération pour former un groupe ou une communauté. »

Effectivement donné le « pouvoir au peuple » ne veut strictement rien dire! En effet " le peuple" n’est pas une entité! Elle est la combinaison d’un ensemble d’être pensant tous différemment! Donner le pouvoir au peuple (j’entends pouvoir par la possibilité de sexprimer et d’agir sur les questions de société, voir ma définition de societales dans le texte que j’ai ecrit), c’est donner le pouvoir à chacun d’agir. Et je rejoint titou quand il dit: [quote=« titou, post:2, topic:2206 »]
nous ne sommes pas et nous ne serons jamais en démocratie parfaite
[/quote]. En effet, satisfaire chacun est utopique. Mais nous pouvons nous en approcher. N’est pas démocratique la société qui se le revendique. Mais celle qui fait en sorte de mettre des outils en place qui permet de sexprimer tout à chacun.

Intéressant ce que tu dit jguignie:

Mais j’irai plus loin. Tu parles de faire ce que veux la majorité (si elle désire « plus de democratie » ou si elle souhaite le laisser à des tierces personnes les representant). Je souhaite quant à moi que toutes personnes soit libre de sexprimer ou non à n’importe quel moment, et qu’elle est une plate forme pour intervenir. Comme vous le dites, la démocratie est vivante, elle bouge et doit sans cesse se renouveler.

Et je rajouterai que dans une démocratie: le pouvoir appartient à tous.

Très intéressant ce débat, en effet. Je me permets juste de discuter d’un point, sans reprendre l’argumentaire en entier.

La question de la « majorité » est très importante, selon moi. Car quand on dit qu’une majorité de citoyens ne veut pas s’impliquer politiquement, on peut parfois omettre que c’est l’éducation à la « politique » qui ici ferait défaut. Si on ne pense pas à donner les outils nécessaires aux citoyens pour connaitre notre système démocratique, et les encourager à la réflexion, alors oui, là on va voir une forte majorité numéraire déléguer à un mandataire.

Enfin voilà, pour conclure, si cette majorité aujourd’hui est « désintéressée », c’est peut-être par manque d’une culture politique, non ? Dès lors, comment prétendre que le pouvoir appartient à tous, si ce « tous » ne sait comment s’en saisir…

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« Eveiller » ou « reveiller » une conscience politique. Tout à fait. Sensibiliser les gens aux questions de société. Ne pas laisser le débat politique mobiliser à un groupe de personne. Toute la difficulté est la!

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La motivation de chaque citoyen à s’intéresser à la politique dépend en tout premier lieu de ses intérêts personnels pour chacune des questions politiques existantes. Un citoyen peut être très motivé par une question politique pour laquelle il se sent particulièrement concernée et en même temps ne pas avoir d’avis sur une autre question politique qu’il perçois comme insignifiante. Ce n’est pas un défaut des citoyens, c’est juste une simple réalité naturelle, mais elle pose des limites importantes dans ce qui peut être délégué par le citoyen à une représentation. En particulier il devient très difficile, voir impossible de trouver une représentation qui a à la fois assez de force et qui va défendre toutes les questions politiques dans les mêmes directions que le citoyen qui lui donne son suffrage. Une solution qui existe et qui fonctionne est que la représentation est utilisée pour le législatif qui va créer et négocier des textes, mais que l’adoption des textes et faite directement par une votation des citoyens. Ainsi il est possible à chaque citoyens de donner son suffrage à la représentation qui correspond au mieux aux questions qu’il perçois comme les plus importantes, mais il peut à chaque votation décider librement l’adoption ou non d’une texte selon ses propres perceptions, sur chacune des questions politiques.

Nous sommes bien d’accord, concernant l’intérêt personnel du citoyen vis à vis de la question, du degré de sensibilité par rapport au sujet (si en plus cela nous touche personnellement).
Mais je voulais parler de l’éducation à la citoyenneté, de manière générale. Certes, il faut de l’intérêt, mais pour cela, il doit être attisé, favorisé, enrichi. Ce n’est pas forcément inné. D’où l’importance fondamentale d’éduquer les citoyens (a fortiori les jeunes) à se forger une culture politique (en découlera l’opinion). Et cela… C’est quasi inexistant dans les programmes scolaires, voir même en forte diminution dans les matières fondamentales (ex : suppression de l’étude des grands régimes politiques en Histoire). C’est un des problèmes à résoudre, à mon sens.

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Entièrement d’accord. La démagogie résulte d’un peuple gardé dans l’ignorance. Une idée qui me semble constructive est d’éduquer le peuple (les jeunes et moins jeunes sous peine de fracture) aux différents systèmes politiques qui existent dans les pays du monde. Savoir que l’on peut faire autrement est un puissant moteur de changement.

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C’est exactement ce que je disais dans "Le seul point problématique ici se trouve à savoir si le désir des citoyens est pris en compte ou non par ceux au pouvoir, et si le pouvoir en place veut refréner ou augmenter ce désir de pouvoir plus direct. A ce moment proposer les différents outils démocratiques pour informer le citoyen semble utile. " Et c’est d’ailleurs pourquoi le film de Datagueule a une importance capitale pour informer, ou sensibiliser, réveiller…

Mais il ne faut pas confondre deux débats ici: On peut être très intéressé politiquement, et ne pas vouloir s’impliquer dans la vie politique, et élire un représentant, ou même vouloir ne rien choisir. Dans mon texte, je ne parlais que d’implication, c’est-à-dire, effectuer des actions politiques, des décisions . Exemple: je ne me sens pas légitime de prendre une décision sur les stations de ski, si je n’ai jamais été au ski.

Et vous avez raison @SolalLA , et @Sinkwes , la majorité ne fait pas partie de la définition de la démocratie. Elle fait partie des modes d’utilisation de la démocratie. Mais je mettrai aussi l’accent sur le fait que s’il faut l’unanimité des citoyens pour faire une décision, nous sommes aussi dans un mode d’utilisation de la démocratie (ou outil démocratique pour certains).

Je voulais donner avec mon message précédant, une première base qui peut se résumer par cette phrase: « Si la démocratie est le « pouvoir du peuple », alors c’est aux citoyens de ce pays de cette époque de lui donner sens ».
A chaque fois que l’on essaye de définir la démocratie avec plus de précisions, on tombe dans un jugement qui nie les citoyens eux-même, qui ont une autre opinion/ culture par exemple face à une circonstance. Si par exemple je préfère avoir un dirigeant fort, avec beaucoup d’autorité pour se préparer à une guerre mondiale (c’est ce qui s’est passé à l’époque de la première guerre mondiale), je ne voudrais surement pas que la démocratie soit directe, légiférer sur l’utilisation des armes alors que je risque ma vie. La démocratie est vivante, changeante, et il n’y a donc pas de démocratie parfaite, ni un idéal de démocratie parfaite.

Les principales questions qu’il faut se poser alors sont: est-ce que les citoyens ont les moyens de donner sens à la « démocratie »? J’ai donné quelques pistes en montrant que ce qui ont l’autorité (un représentant par exmple dans le cas d’une démocratie représentative), un penseur influant, un média, ne vont pas forcément écouter ou transmettre ce que pensent, ressentent les citoyens et même peuvent diriger, guider la pensée dans un sens comme dans l’autre. Quand je dis les citoyens, il faut comprendre surtout « même les plus faibles ».

En deuxième question, il faut savoir où s’arrête le pouvoir (ou même l’autorité) par rapport à la liberté de chacun ? Je ne veux pas forcément participer à certaines normes en cours dans la société par exemple. Et quel pouvoir reste sous contrôle des citoyens: Actuellement par exemple, le pouvoir financier a un grand pouvoir qui reste parfois en dehors du contrôle des dirigeants élus (d’où la crise de l’euro par exemple).

Dans tous les cas, si la démocratie est vivante, c’est à nous aujourd’hui d’en donner un aperçu par rapport à nos envies, nos raisonnements, nos idées et la situation actuelle. Ce qui a été avant n’est pas forcément à rejeter mais il est sûr que la situation a changé depuis 1958 : éducation permise à un plus grand nombre, facilité de l’information (et aussi tous les désavantages qui s’y cachent) avec de nombreux médias, internet, et puis une certaine paix. Il ne faut pas aussi perdre à l’esprit que notre pouvoir est limité d’une certaine manière par le pouvoir d’autres citoyens (ou dictateurs) dans d’autres pays. C’est donc un état des lieux sur la situation et sur ce qu’est la politique actuelle (je me limite pas ici seulement au pouvoir politique) qu’il faut donner et en proposer des réponses, des modes d’utilisation de la démocratie, des outils.
Définir alors notre démocratie.

Au risque d’être un peu brutal, pourquoi douter que le pouvoir doit être contrôlé par le peuple ? Les instruments ou outils politiques n’ont leur utilité que par le fait que les humains qui composent le peuple sont limités dans leurs capacités à s’impliquer dans tout les sujets en même temps. La démagogie n’est pas une situation normale, inutile de tenter de la justifier. La démagogie est un problème qui a émergé en utilisant les failles d’un système politique qui manque d’instruments assez efficace pour l’éviter.

La démocratie est avant tout un outil civil, avec des temps de traitement longs afin que les échanges et les négociations puissent aboutir à des compromis. Il me semble que tout les pays prévoient la transition vers un commandement militaire en cas de nécessité. Tenter de tester des instruments démocratiques sur des situations militaires n’a pas se sens.

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Guerre et démocratie. Sujet à débat cela aussi. Qui déclare les guerres? Le peuple ou les gouvernants? Pour quelles raisons? Par contre je comprend lorsque tu parles que la démocratie est compliqué à mettre en place en temps de guerre. Car la situation impose des décisions rapide. On peut comparer cela a un chauffeur de bus. Le peuple serait les passagers. Ils choisiraient la direction ensemble, grâce à différents outils democratiques, afin que chacun puisse s’exprimer. Mais lors d’une urgence sur la route, comme éviter une collision, la responsabilité n’en reviendra qu’au pilote.

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Je crois que vous vous trompez sur la signification de mon raisonnement. La démagogie, c’est-à-dire la manipulation des citoyens, reste et restera toujours un problème: il fait parti de la problématique[quote=« jguignie, post:11, topic:2206 »]
ce qui ont l’autorité […] peuvent diriger, guider la pensée dans un sens comme dans l’autre.
[/quote]
Et je suis donc tout à fait d’accord, celle-ci arrive lorsque les instruments sont inefficaces. Et je ne doute pas que le pouvoir doit être contrôlé par le peuple. Ce que je trouve illusoire, c’est de savoir la forme que doit prendre la démocratie en générale.
Mais raisonnement est le suivant: le « peuple » est quelque chose d’indéfini (selon l’époque, culture, situation géopolitique, etc…) → Les citoyens de ce peuple n’ont donc selon ces paramètres pas la même vision, idée de la démocratie → Pas de forme générale de la démocratie.
Il reste tout de même qu’il y a une forme démocratique propre à chaque époque, culture ,etc: Et l’on construit cette forme démocratique sur les semblables dans cette vision.

Je n’ai pas contesté le fait que c’est un outil civil. La 3ième république n’a pas arrêté de fonctionner pendant la 1ière guerre mondiale avec à sa tête (présidents du conseil et président) des civils.

Ce que j’essayais de formuler par cet exemple de la guerre, c’est de trouver la limite de la démocratie. Dans quelle mesure peut-on dire que nous sommes en démocratie?
Expérience de pensée avec la guerre: tous les citoyens (par ailleurs très bien informés sur la question) d’un commun accord décident de prêter les pouvoirs pendant la guerre à une autorité forte, cette autorité prenant toujours en compte les besoins de ce peuple (on peut par exemple imaginons que les pouvoirs en questions sont renouvelés tous les ans par les citoyens). Vous avez l’air de dire que c’est une situation militaire et que nous sommes forcément pas dans une démocratie. Je suis plus d’avis de dire que nous sommes dans une forme de démocratie particulière face à une situation particulière. Libre à toi de penser que si l’unanimité des citoyens votent pour une décision, et que cette décision ait effectivement lieu, nous ne sommes pas en démocratie.

Mais alors où est la limite? C’est ce que j’ai essayé d’expliquer par le paragraphe problématique.
Comment prenons nous des décisions, choix politiques? Il y a le thème des médias (Médias et démocratie ), c’est-à-dire en s’informant (mais pas que cela…). Mais on peut prendre une décision aussi par expérience personnelle et plus généralement, c’est par une mise en relation du général et du personnel.
Médias, penseurs, idées: On suit d’une certaine manière des autorités diverses, ou des idées diverses en s’en libérant parfois (et cela même dans le cas idéal d’une démocratie directe).
Si les citoyens ont le pouvoir, alors ils peuvent influencer le débat politique et donner leur avis. Si seulement certains arrivent à se faire entendre, en ignorant la parole, la volonté politique d’autres personnes, alors cette démocratie montre ses limites. (je note que la démagogie est un des cas hors limites.)

Oui, la démagogie est un problème. Mon raisonnement n’est pas philosophique mais simplement pragmatique: en observant différentes démocraties, on observe différents niveaux de démagogie. Il n’y a pas de recette magique contre la démagogie, mais il y a certainement des combinaisons d’instruments démocratiques qui sont plus ou moins efficaces pour limiter la démagogie. Une amélioration est à prendre comme elle est: c’est mieux avec que sans, mais ce n’est pas constructif de la refuser sous prétexte qu’elle ne résout pas définitivement tout les problèmes, en particulier si il n’y a pas de meilleur choix identifié. Donc non, désolé, je ne prétend par savoir quelle forme doit prendre la démocratie en général, j’observe pragmatiquement que des améliorations sont possibles.

Dire que le peuple est indéfini m’interpelle violemment. Les définitions trouvées par une simple recherche varie légèrement, mais franchement c’est tout de même assez précis. Je ne peux adhérer à un raisonnement qui est basé sur une énoncée aussi absurde. Je ne souhaite pas non plus entrer en matière sur les limites de la démocratie car d’une part c’est évident que ce n’est pas un système adapté à toutes les situations possibles, mais d’autres part ce n’est pas un prétexte pour refuser des améliorations qui sont utiles dans les cas où la démocratie est le système en application.

Je terminerai pas mon observation du fait que vous utilisez si souvent le mot « autorité » qui à mon sens n’a absolument rien à voir avec le processus politique. L’autorité c’est faire respecter la loi à ceux qui ne l’on pas respectée. L’autorité est définie par des textes résultants du processus politique, mais ce n’est pas correcte de dire que l’autorité, par définition, « peuvent diriger, guider la pensée dans un sens comme dans l’autre. », ou alors cette autorité là va au delà de sa fonction initiale.

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Bon, donc on est d’accord sur le fait que la démagogie est un problème et que des outils existent pour l’éviter, et qu’aucun de nous deux ne veut/peut donner une définition générale de la démocratie.

L’autorité. Oui j’ai utilisé ce mot dans le sens le plus général du terme. Et donc cela ne se limite pas à « faire respecter la loi à ceux qui ne l’on pas respectée ». Je l’ai pris dans le sens : pouvoir de s’imposer à autrui, de se faire obéir, de commander, par d’autre moyens que l’exhibition ou l’utilisation de la force, ou la contrainte (cela peut même s’étendre à la contrainte argumentaire: là où il y a débat « neutre », il n’y a pas d’autorité).
D’où l’utilisation de l’expression « argument d’autorité », de l’autorité parentale, pédagogique, religieuse,etc…
Ainsi l’autorité est quelque chose de très important en politique, il n’y a aucun doute. C’est ce qui fait qu’actuellement les lois sont souvent suivies. Exemple: je n’ai jamais débattu (avec moi-même au minimum) pourquoi je respecte le feu rouge même s’il n’y a personne sur la route. Si je respecte le feu, c’est que je respecte l’autorité de la loi (sauf cas du policier). Il y a aussi des valeurs qui font figure d’autorité, comme par exemple la vérité, le respect de la république, de la démocratie. Je te conseille l’article d’Hannah Arendt « Qu’est ce que l’autorité? » (ou le livre La Crise de la culture où se trouve cet article).

Les médias font ainsi preuve d’autorité lorsqu’ils donnent l’information: ils donnent une version du monde (certains faits), leur vision de la réalité (idéologique) sans qu’on se pose trop de question (sauf esprit critique) . Au contraire, trouver des informations que détaillent la vie, les désirs, problèmes des citoyens les plus pauvres ou autres minorités s’avère parfois difficile actuellement (et cela même si on a cet esprit critique). D’où un problème démocratique. C’est ce que je voulais dire par " peuvent diriger, guider la pensée dans un sens comme dans l’autre."

Si une définition vous convient, partagez la ! Pour ma part je connais quelques différentes manières de le définir habituellement: Soit comme un ensemble d’être humains qui partagent certaines choses, soit comme ceux qui ne gouvernent pas, comme a pu le faire @Sinkwes : [quote=« Sinkwes, post:13, topic:2206 »]
Le peuple ou les gouvernants?
[/quote]
Pour la seconde, difficile de l’appliquer dans le cas d’une démocratie directe, ça voudrait dire qu’il n’y a pas de peuple :confused: .
Pour la première, on ne sait jamais où sont les limites de cet ensemble, ni ce qui est partagé exactement.
Et même si c’était le cas, ce qui est partagé change, en partie à cause de la politique.
Ainsi pour moi, difficile de rester sur ce terrain de la définition du peuple, je la laisse indéfini, et je préfère raisonner à l’échelon en dessous, sur les citoyens d’un pays. Peut-être une erreur de ma part.

Ensuite, il est écrit: « Je ne souhaite pas non plus entrer en matière sur les limites de la démocratie » et juste après « ce n’est pas un système adapté à toutes les situations possibles »: si vous ne posez pas de limites à la démocratie, vous ne pouvez pas dire que face à certaines situations ce n’est pas un système adapté (Il faut des limites pour le faire). En l’occurrence, vous répondez non à ma question: si le système où " l’unanimité des citoyens [« informés »] votent pour une décision, et que cette décision ait effectivement lieu," dans le cas d’une guerre alors c’est une démocratie.
Et pour poser des limites, il ne fallait pas seulement comprendre face à une situation mais aussi en terme de système politique mis en place. A quel moment une constitution (en comprenant aussi toutes les actions politiques en dehors de celle-ci) est démocratique ou non?
Et donc au contraire, améliorer la démocratie actuelle est au coeur de ce que je propose. Par la prise de conscience des limites actuelles de certains aspects de notre démocratie notamment. Et pour ne pas forcément dénigrer ce qui a été fait avant, faisant face à des situations différentes.

Petite précision, je n’ai pas défini le peuple [quote=« jguignie, post:17, topic:2206 »]
comme ceux qui ne gouvernent pas
[/quote]

Ce que je sous entendais comme question lorsque je posais la question [quote=« Sinkwes, post:13, topic:2206 »]
Qui déclare les guerres? Le peuple ou les gouvernants?
[/quote]
c’étais « est ce que les guerres sont d’essence démocratiques ? ».

Ci joint la définition du peuple que j’ai donné plus haut, lorsque j’avais donné celle de la démocratie.

A ma connaissance, aucun peuple n’a déclaré de guerre, ce sont les gouvernants, que ce soit dans les pays dit « démocratique », ou dans d’autres formes de société qui les déclarent.

Et je pense que c’est au contraire l’obéissance et l’autorité qui permet et sans doute crée les guerres et les tensions. En effet, Apprends à un homme à obéir et il n’aura que deux choix, obéir ou se rebeller. Apprends à un homme à décider, et il choisira. Cela permet de responsabiliser chaque personne. Donner sa « voix » à une autorité c’est se déresponsabiliser. Et ceci est très dangereux.

Exemple de soumission à l’autorité: Procés de Nuremberg, des personnes ont acheminé à la mort des millions de gens. Quand on leur a posé la question de « Comment avez vous pu faire ca? », ils ont répondu: " C’étais facile, on suivait les ordres".

Lorsque tu dit [quote=« jguignie, post:16, topic:2206 »]
pourquoi je respecte le feu rouge même s’il n’y a personne sur la route. Si je respecte le feu, c’est que je respecte l’autorité de la loi (sauf cas du policier).
[/quote]

Je réponds que moi: non. Je ne respecte pas l’autorité de la loi. Peut être certains le font, par peur de l’amende ou autres. Moi je respecte le feu que je sois en voiture ou à pied car je prends mes responsabilités, et je ne souhaite pas écraser ou mourir par mégarde. Et quelque fois même… il m’arrive à certains endroits de ne pas respecter les indications (Je traverse à pied malgré que le feu soit rouge car j’ai vérifié qu’il n’y avait personne; zone bleue, il m’arrive de me garer sans payer, quelque fois j’ai des amendes, quelque fois non, j’en prends la responsabilité).

Le feu est une indication, elle permet d’organiser la circulation. Il est dangereux de ne pas la respecter car cela peut entraîné la mort ou des blessures (ainsi que des sanctions, certes). Mais je ne suivrai pas bêtement cette loi même si elle est le symbole d’une autorité, si des pompiers ont besoin de passer, je grille le feu prudemment pour les laisser passer.

L’autorité est très dangereuse, et est même un frein à la démocratie.

La démocratie n’est pas autorité. Elle est décision, choix et responsabilité.

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Effectivement et ça semble bien de le rappeler car j’ai lu plusieurs messages qui font cette confusion. Une autorité peut résulter d’une décision démocratique pour permettre l’exécution d’une loi. Mais l’autorité n’a pas à agir dans le processus politique normal d’une démocratie. Je dis bien normal, car malheureusement il y a des pays que se déclarent démocratiques mais qui utilisent l’autorité pour contrôler l’opposition dans son exercice de la politique. Ça existe, mais ce n’est ni normal, ni une remise en cause de la séparation entre l’autorité et la politique dans leur définitions.

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Oui, l’autorité, et l’obéissance qui en suit est très dangereuse. Cette autorité ne permet pas le débat, et est donc contraire à la démocratie.

Mais que veux tu dire par:

Dans un système démocratique, il y a débat et prise de décision, selon les outils démocratiques mis en place (et nous avons vu que celles ci peuvent toujours être améliorés, ceci afin que tous citoyens puissent s’exprimer et avoir le pouvoir d’influer sur la décision, d’être pris en considération, dans un système démocratique nous cherchons à ce que chaque partie soit satisfaite). Il y a donc débat et prise de décision.
J’ai l’impression que tu parles qu’une autorité (laquelle?) résulte de cette décision. Si le débat a été correctement mis en place, que le débat a permis un consensus, et que chaque partie est satisfait, alors pourquoi chercher à exécuter une loi d’une manière autoritaire? Si les personnes ne souhaitent pas suivre la décision prise, alors le débat n’est pas finie. Et un débat dans une démocratie n’est jamais terminé. Les décisions peuvent être modifiées voir carrément changées.

Prenons un exemple: Dans un bus, chaque passager ainsi que le pilote (chacun est une voix à part entière, tout le monde est égaux), décident de la direction ou aller. Chacun s’exprime et nous nous accordons un temps délimité pour prendre une décision. En attendant le débat s’anime, et nous nous organisons pour que chacun puisse s’exprimer librement (temps de paroles, présentations des sujets, etc). Puis lorsque vient la décision, soit tous on trouvai un consensus et dans ce cas la pas besoin de voter, soit des groupes ou des idées se sont formés et un système de vote (de manière préférentielle, afin d’éviter un maximum d’insatisfaction) peut être installé. La décision prise avec ce système de vote peut être acceptés unanimement. Et la point d’autre débat. Ou alors une certaine partie s’oppose à cette décision, et ainsi le débat continue.
Et même après que la décision ait été prise, rien n’empêche d’y revenir.

La démocratie est certes plus longue qu’une décision prise d’une manière autoritaire. Mais elle permet d’éviter le conflit. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle nous nous intéressons à la démocratie!

Le pilote aujourd’hui peut être représenté par les hommes politiques, qui organisent et mettent en place les décisions prises. Lorsqu’ils mettent en place, nous leur donnons une responsabilité. Et nous pouvons leur demander des comptes s’ils agissent de manière à profiter de leurs situations pour le « profit de quelques uns ». Mais heureusement, grâce à nos expériences politiques, technologique et de communication, nous nous rendons compte qu’il est possible de se passer du pilote… et d’avoir un système entièrement automatisé, qui allie sécurité et automatisme dans ce bus…