Médias et démocratie

Nous sommes donc bien d’accord! :slight_smile: Mais indépendant des pouvoirs ne signifie pas uniquement les pouvoirs politiques et c’est là qu’il peut parfois y avoir confusion, mais comme tu l’as dis aussi les pouvoirs économiques.

L’ensemble du débat est très intéressant et je pense aussi que la place des médias est prépondérantes dans les processus démocratique. Car les médias sont le filtre entre les actions politiques de nos dirigeants et le retour d’information qu’obtient la population sur ces actions politiques. Chaque action de leur part influence l’opinion de ceux qui les consommes. J’entends par là que la quasi totalité de la population se nourrit des médias, il en découle directement leur importance et leur puissance. Mais au delà des prises de positions de certain média, ou de certain journaliste, il y a quelque chose de plus subtil, je dirais même de plus malsain dans la manière qu’ils ont de traiter l’information. Car c’est à l’aide de vocabulaire, de silence, et de petite chose répétées des centaines de fois qui fini par influencer sur la manière de penser de la population entière. Pour cela je vous conseil de regarder le film documentaire « Les nouveaux chiens de garde » sortie en 2012. Je ne l’ai pas trouvé en libre accès sur internet, mais plusieurs extraits sont disponibles sur YouTube. Ce film est vraiment intéressant et pointe du doigt les médias, mais aussi la complexité des relations entre dirigeants des médias, dirigeants politiques, industriels… Au final, la conclusion que j’en tire, c’est que les médias parfaits sont difficilement réalisables, je dirai utopistes. Bien que les médias actuels peuvent être plus honnêtes, plus détachés des propos qu’ils traitent. Cependant pour réduire les biais que les médias peuvent avoir sur l’opinion publique une solution me parait évidente : la curiosité. Donner aux jeunes, la curiosité de comprendre le monde qui les entoure, les encourager à se poser des questions, à se cultiver. Afin de leur donner les outils pour avoir du recul, pour pouvoir analyser ce qu’ils reçoivent des médias. J’entends par là revoir complètement notre système et mode éducatif, pour ne pas fournir une école de la république, mais des écoles de la république. Ne plus donner un seul et unique chemin de penser, mais donner les outils d’analyses, de réflexion et de curiosité nécessaire pour que chacun puisse avoir le recul suffisant et se créer son propre opinion.

2 « J'aime »

Voici la bande annonce du film, pour vous mettre l’eau à la bouche.

2 « J'aime »

C’est drôle, je croyais quelqu’un l’avait déjà cité! Et bien-sûr ce documentaire est indispensable pour avoir une vue pour comprendre comment la pluralité des opinions a été détruite (sauf exceptions) et la proximité de nombreux journalistes avec les politiques.
On peut le trouver assez facilement en streaming normalement (streamay, bizstreaming, etc…)

2 « J'aime »

Il y a deux posts qui se ressemblent, celui-ci et

Pour ne pas doublonner, j’imagine que les liens vidéos, ouvrages etc… doivent surtout être mis dans l’autre post.

Bref, j’avais une question particulière, après le visionnage des Nouveaux chiens de garde , qui fait la critique des médias privées & d’une pensée uniforme :

Comment jugez vous, en général, le paysage médiatique public français ? (télé & radio)
Que faut-il en penser ?

Je n’ai pas de réponses et d’avis spécifiques sur cette question, j’attends surtout vos éclairages.

Merci!

La question que tu poses est extrêmement large!
Car l’on peut aussi considérer l’aspect loisir de la télévision ou de la radio, qui est largement plus important en quantité que le côté information, et réflexion. Cette aspect loisir reproduit le plus souvent les codes et stéréotype d’une époque: gagner une voiture, de l’argent…
Mon point de vue sur la situation actuelle du côté information, c’est que le débat d’idée télévisuelle est très réduit. La plupart du temps, les idées qui sont décrites comme non-conventionnelles sont faiblement présentées, sous un aspect peu valorisant. Elles restent malgré tout visibles.

Pour ce qui est de l’indépendance, les journalistes eux-même se défendent de toute prise de positions dépendantes.
Un article très intéressant du monde montre la pensée dans ce milieu:

Une phrase très intéressante dans cet article:
« L’information prime toujours. Ce qui ne nous empêche évidemment pas de défendre un certain nombre de valeurs, telles que la défense des libertés publiques, la justice sociale ou l’avènement d’un projet européen ambitieux – des valeurs en opposition avec ce que défendent Marine Le Pen et le Front national. »

Justement ces valeurs sont celles partagées par une classe politique particulière, d’où cette fuite en avant vers le non-débat. Mais dire que la pensée est uniforme, c’est pas correcte. La critique des médias reste présente même à la télé!

Enfin, internet a ouvert un formidable terrain pour les idées non-retenus par les médias de masses: d’où la popularité de personnalité comme Alain Soral ou Lordon sur internet.

Merci de ta réponse, c’est sur qu’au niveau des médias privés, l’indépendance prônée n’est pas toujours très présente…

Ma question portait plus sur le service public : France 2, France 3, franceinfo:, France Inter etc…
Est ce que les critiques générales sur les médias français portent également sur les chaines publiques ?
Ou est-ce que l’information est en général très fiable et neutre ?

Par exemple, les critiques faites à Pujadas, ou les relations entre la gouvernance France télé et les politiques …

Le problème vient du mot neutre: qu’est ce qu’une information neutre?
Mon point de vue est le suivant: il n’y a pas d’information neutre ou objective et c’est exactement ce qui fait au croire au Monde qu’ils ne sont pas un journal d’opinion. Un journaliste aura toujours des valeurs qui ressortiront dans sa façon d’écrire, de présenter, de choisir un sujet plutôt qu’un autre,etc … C’était l’un des messages de la discussion. Je peux parler d’une manifestation en parlant plus du sujet contesté, ou plus des casseurs, ou plus sur les effets des blocages (retard de trains). Ce n’est donc pas la neutralité qu’il faut rechercher, mais l’expression de multiples points de vue.

Le service public donnera presque toujours des informations considérées comme vrai, ou vérifié. Pour la pluralité des points de vue, elle reste à démontrer. Surtout que l’information n’est donnée souvent sans analyse!

1 « J'aime »

Je suis d’accord avec l’article. Il manque toutefois d’analyser que plus une génération est jeune moins elle regarde la télévision ou lit les journaux. J’ai fait la même transition avec mes enfants: la TV c’est just un moyen d’enregistrer quelques films inédits ou une des rares émissions intéressantes de façon à couper la publicité insupportable. Dès qu’une information manque, c’est internet qui fournit le plus de sources intéressantes. L’orientation de l’information est donc devenu bien plus compliquée pour ceux qui veulent contrôler les médias, et je pense que ce n’est qu’un début. Ce projet #Datagueule s’inscrit bien dans ce contexte et j’espère qu’en plus d’informer, il proposera aussi des solutions.

Je crois que la première question à se poser avant tout à propos des médias est: Quel est l’influence des médias sur les résultats d’une élection, et comment la mesurer ?

En d’autres termes, est-ce que gagner une élection consiste à maximiser sa visibilité ?
Si on découvre une corrélation forte entre le temps d’antenne et le score aux élection (ce qui semble être le cas), alors la question de l’indépendance des médias, ainsi que celle de la représentativité des médias, deviennent critique, et un état des lieux serait le bienvenue.

On pourra aussi s’étendre sur l’évolution des nouvelles plateformes médiatiques (Youtube, etc) et se poser les mêmes questions vis-à-vis d’elles.

Avez-vous des éléments de réponses à partager sur ces questions là ?

  • Je n’aime pas trop l’article de Mediapart, enfin l’analyse qu’ils tirent de leurs calculs mathématiques. Oui il y a corrélation au sens mathématique, mais je pense qu’il y a trop de facteurs pour donner une réponse précise, comme eux l’affirment.

  • Les Décodeurs du Monde m’énervent souvent, mais l’article ci-dessous est de qualité.
    Beaucoup de graphiques un peu dans tous les sens, mais le ton est neutre.

Je le cite surtout pour la base de données utilisée, qui est disponible tout en bas de l’article (surement disponible sur un site officiel, c’est de l’Open Data).

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/visuel/2017/05/26/presidentielle-2017-visualisez-80-jours-de-temps-de-parole_5134202_4355770.html

CI-dessous, les résultats cumulés (en secondes) du 1er Février au 21 Avril.
Par exemple, Hamon est haut en temps de parole, il était bas dans les résultats…

Mais en tout cas :

Pour moi ce sont deux questions complétement différentes : maximiser sa visibilité peut être bénéfique ou non à un candidat (coucou Fillon), donc ce n’est pas, selon moi, primordial, par contre l’influence des médias est IMMENSE.

2 « J'aime »

Vous avez très certainement raison de prendre vos distances vis-à-vis de mediapart et des décodeurs du monde.

En revanche, après avoir lu l’article des décodeurs, je ne crois pas qu’on puisse en tirer des conclusions si vite, car il n’y a aucune différentiation entre les différents types de temps de parole. Le passage dans la matinale de France 2 n’ayant pas la même valeur qu’être invité du 20h de la même chaîne, et encore, même dans les jours de la semaine on pourrait éventuellement constater des différences drastiques d’audimat. Pour vraiment comparer, il faudrait rapporter les temps de paroles à l’audimat, ou à défaut (car certains zapperont immédiatement en voyant parler Mme Le Pen), à l’audimat moyen de la chaîne sur ce créneau horaire / cette émission.

En encore, on ne rentre pas dans l’analyse même de l’audimat, la part belle du gateau étant probablement le créneau ou le plus d’indécis regardent ou écoutent.

La conclusion parait juste en revanche: Mr Hamon a probablement disposé de bien plus de temps de parole qu’il n’en fallait pour justifier un meilleur score que le sien. Il y a donc d’autres facteurs qui rentrent en jeu (bien joué sherlock: qui est le parti sortant, quel est le message associé à la visibilité, quels sont les résultats des sondages, l’objectif affiché du candidat, etc).

La 1e question allait peut-être un peu plus loin, dans le sens ou l’influence des médias ne s’expriment pas forcément uniquement par la quantité de visibilité apportée, mais par la nature même de cette visibilité: les candidats qui passent leur temps à se défendre des attaques de journalistes ne jouissent peut-être pas de la même portée que ceux qui peuvent exposer tranquillement leur programme sans répondre aux questions clés de celui-ci.

2 « J'aime »

Big up à Barbier ! Expert en tout et rien !