(Pour penser une démocratie plus égalitaire)
Où l’on dénonce un joyeux paradoxe : « liberté, égalité, fraternité » devrait promettre une situation équivalente à chaque citoyen, à ceci près que, selon l’auteure, la fraternité n’est pensée qu’entre hommes blancs. Impossible, donc, d’intégrer cette communauté fraternelle si l’on est différent (femme, issu.e.s de minorités). Ou alors, seulement, pour hériter d’une condition de performance dans cette égalité. « Je suis ton égale mais je dois rester féminine », comprendra la femme, « je suis ton égal.e mais ma couleur de peau me notifie comme différent », comprendra la personne racisée, et pour ces raisons tous devront prouver qu’ils ont gagné le droit d’être égaux. Alors que les hommes blancs, eux, le sont simplement.
Une vidéo où elle résume son idée :
Les mots sont importants, les concepts aussi : la fraternité, comme elle est pensée, est excluante, et Réjane Sénac propose dans son dernier livre Les non-frères au pays de l’égalité de la remplacer par l’adelphité. Une idée qu’elle développait dans un Datagueule, d’ailleurs :
