La démocratie avec ceux qui n'existent pas officiellement ?

L’article ci-après relate les observations suite aux actions des autorités du Royaume Uni pour reprendre le contrôle officiel de la population vivant sur son territoire. Ce contrôle avait été perdu à leur adhésion à l’Union Européenne impliquant la libre circulation des personnes. Cette libre circulation a provoqué des effets perçus comme des désavantages par assez de citoyens pour motiver le retentissant BREXIT. Le débat fait encore rage maintenant sur le bien fondé de cette perception, avec des arguments très opposés. Les observations faites actuellement permettent enfin d’avoir des données d’une qualité acceptable pour faire avancer le débat.

  • La libre circulation a provoqué une perte de contrôle officiel auquel le BREXIT a mis fin: « Car depuis que le Royaume-Uni a définitivement quitté l’orbite de l’Union européenne le 1er janvier, il n’est plus possible de s’y installer librement ou de continuer à y résider sans démarches particulières, comme c’était le cas avant. »

  • Les autorités n’arrivaient même pas à estimer correctement le nombre de personne vivant sur leur territoire sans existence officielle: « avec quelque 5 millions de permis de résidence temporaires ou définitifs octroyés – bien plus que le nombre de ressortissants européens auparavant estimé à plus de 3 millions. Mais il a aussi ses laissés-pour-compte. »

  • Le déficit de contrôle officiel causé par la libre circulation a ouvert la porte à une immigration incontrôlée extra-européenne. Voir les exemples de l’article. « Beaucoup ne se rendent même pas compte qu’ils ne sont pas Britanniques »

  • Les autorités n’ont pas d’outils permettant de contrôler leur population: « Difficile de connaître leur nombre exact, les nationalités des enfants placés n’étant pas recueillies au Royaume-Uni, où la carte d’identité n’existe pas. » Ce dernier point n’est pas la faute de la libre circulation, mais son absence n’était certainement pas un problème aussi grave avant le libre circulation.

Je vis en Suisse où la carte d’identité est obligatoire et ne peut s’obtenir qu’en s’enregistrant dans une commune, qui avise le canton, qui lui-même rend compte à la confédération. Les changements de commune doivent obligatoirement être déclaré dans les 2 semaines. Malgré cela, depuis environ trois décennies on voit un peu partout augmenter des incidents avec des personnes sans existence officielle. Le plus visible récemment a été les centaines de personnes laissées pour compte à Genève lorsque le confinement de a pandémie du SARS-Cov-2 les a expulsés de leur travail illégal.

Pragmatiquement, il existera toujours des cas compliqués demandant quelques souplesses, mais cela n’est pas une excuse pour progressivement abandonner le contrôle officiel de la population. On ne peut pas demander à l’état et donc au processus démocratique de gérer efficacement une population qu’il ne connait pas. Or la structure de la population est le critère le plus critique qui va déterminer la quasi totalité des échanges et donc de l’avenir. Cette situation en déséquilibre provoque des réactions déverses: de la remise en cause de la notion de citoyen en donnant le droit de vote à tous sans distinction, à l’expulsion de toute personne sans existence officielle. La solution la plus raisonnable est certainement en moyenne plus modérée et demande donc une gestion éclairée, avec des données fiables et et actions efficaces. Le problème de la libre circulation telle que pratiquée actuellement par l’UE réside dans les limites qu’elle pose à la gestion possible par les états, provoquant invariablement une dégradation de la situation pour une part substantielle de ses citoyens. Le bilan tiré par l’UK devrait être pris bien plus au sérieux.

Le chiffre totale pour l’UK des personnes concernées atteint 6 millions en tout selon cet article:

SI on transpose ce chiffre à la population de l’UE, on parle ainsi de plusieurs dizaines de millions de personnes !

Les actions politiques visant à gérer l’immigration tentent de s’organiser, alors que les autorités en place continuent à ignorer le besoin de changement. L’appauvrissement progressif de la majorité des citoyens va rendre chaque position de plus en plus conflictuelle. L’agressivité de la Chine ne fait que accélérer le processus.