Dans mon commentaire initial, j’avais confondu Dominique Bourg et Dominique Rousseau, je suis totalement confus et désolé de cette erreur. J’ai corrigé mon commentaire depuis, donc si vous lisez cette phrase, mon commentaire précédent est la version corrigée.
Pour enlever tout doute: mon intention était bien de mettre en avant Dominique Bourg.
Si il est évident que le numérique va se développer dans la politique, le système politique lui-même en est indépendant. Tant que le peuple n’a pas constitutionnellement la garantie d’instrument de démocratie directe accessible et efficace, la hiérarchie du pouvoir restera la même. Numérique ou pas. Le premier objectif reste donc le changement des constitutions pour que les peuples obtiennent plus de pouvoir. Le numérique peut toutefois aider à créer les pressions qui provoquent ce changement de constitution, mais il ne crée pas directement un pouvoir politique.
Les groupes de travail viennent de présenter leurs rapports au bureau de l’assemblée ce matin.
Les propositions sont indigentes et n’engagent à rien, si l’on prends les 7 propositions du groupe de travail « démocratie numérique et nouvelles formes de participation citoyenne », à part l’inscription à l’article 1 de la constitution du principe « La loi garantit la participation des citoyens à à l’édiction des normes publiques et à l’élaboration des politiques publiques » les autres propositions sont minimalistes.
On peut citer le rôle des parlementaire à « favoriser la participation des citoyens à la vie publique », « l’accès libre, égal et universel à des réseaux numériques ouverts et la formation des citoyens à leur utilisation », l’accès des citoyens aux informations « utiles à un débat d’intérêt public, dans les limites et les conditions fixées par la loi. », le droit de pétition où « Le règlement de chaque assemblée détermine les conditions dans lesquelles des pétitions font l’objet d’un examen de l’assemblée saisie et d’une réponse publiée au Journal officiel. »
Mais là où l’on voit qu’il ne veulent surtout pas lâcher leur pouvoir est la proposition où « Une proposition de loi, une proposition de résolution ou un débat est inscrit à l’ordre du jour d’une assemblée à la demande des électeurs soutenus par des membres du Parlement, dans les conditions fixées par une loi organique. »
Et last but not least le simple renvoi des conditions d’organisation du fameux référendum d’initiative partagé vers une loi organique sans remettre en cause son principe d’initiative par les parlementaires !!!
Les citoyens sont toujours considérés comme des mineurs sous tutelle !
J’ai trouvé particulièrement intéressant la première annexe « Consultation CERDP sur la participation des citoyens à l’élaboration et à l’évaluation de la mise en œuvre de la loi » à partir de la page numérotée 363 (correspondant à la page 368 du PDF). Cette annexe explique:
La présente note s’appuie sur les réponses reçues de 10 Parlements (Allemagne, Belgique, Canada, Danemark, Estonie, Finlande, Géorgie, Royaume-Uni, Suède, Suisse), dans le cadre de la consultation CERDP (1) sur la participation des citoyens.
(1) Le CERDP (Centre européen de recherche et de documentation parlementaires) est géré par le Conseil de l’Europe et l’Union européenne.
Le résumé du système de votation Suisse en page numérotée 347 (352 dans le PDF) est trop approximatif et mélange des notions différentes (initiative / pétition / référendum / votation) . Les données dans l’annexe sont beaucoup plus exactes.
J’y ai mis en commentaire un état des lieux des propositions en cours :
"Pourtant, au delà des propositions de la C6R, des réflexions sur les modifications constitutionnelles souhaitables il y en a eu ces dernières années ! :
Pour ceux qui ne souhaitent pas écouter de rugy pendant 35’ il y a un résumé ici : Actualités - Présidence de l'Assemblée nationale
La semaine prochaine c’est Larcher qui devrait remettre un rapport sur le sujet à Jupiter.
Intéressant de voir les arguments pour le cumul des mandats (de différents types et dans le temps):
"La loi sur le non cumul des mandats a déjà entamé le lien entre le parlementaire et le territoire au quotidien. Vient s’ajouter le non cumul des mandats dans le temps des élus locaux et des parlementaires qui ne paraît pas acceptable en l’état pour une majorité du groupe de travail.
À mes yeux, à ceux de notre rapporteur François Pillet, il porte atteinte à la liberté de choix des électeurs qui découle des principes de l’article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ;
Il ne trouve pas d’équivalent dans la plupart des grandes démocraties ;
Et il serait de fait inutile car le renouvellement des assemblées n’a pas attendu cette réforme pour s’opérer (à ce titre 7 sénateurs sur 348 seraient aujourd’hui concernés par la disposition)."