Démocratie Liquide

Si c’est vraiment injuste, il y aura des signataire pour soutenir la contestation. Un système politique ne résout pas tout les problèmes. Dans le cas que vous exposez, il serait certainement important d’attirer l’attention d’associations traitant de la défense des malades ou des consommateurs par exemple. La richesse des associations et autres organismes est un élément important dans nos sociétés un peu facilement dépassées par les industries et autres acteurs financier. Je pense que ce n’est pas un hasard si de plus en plus de pays avec des politiques concentrant le pouvoir au delà du raisonnable mettent en place des lois pour limiter et contrôler les organismes indépendants, presse comprise. La démocratie est un outil politique important pour un pays, mais ce n’est de très loin pas le seul outil nécessaire pour la bonne marche d’un pays. La démocratie ne résout pas tout, même sa forme liquide.

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Je réagis à plusieurs remarques très intéressantes que j’ai lues :

  • l’anonymisation des délégations est très important effectivement, mais je pense qu’il peut être résolu sur des considérations informatiques (on rejoint le débat du vote/système électronique, qui lève bien d’autres problèmes, bref). Je parle bien ici uniquement de restreindre l’accès de l’information : "Qui a délégué sa voix à qui ? "

  • le coup des moyens de pressions de délégations, j’avoue ne pas vraiment saisir le débat. Pour moi un délégué ne doit pas savoir qui lui a donné sa voix, et ne doit même pas savoir combien de personnes il représente.

  • Pour les questions nécessitant plusieurs « domaines », j’imagine qu’un domaine préférentiel peut être décidé, et si l’on juge que ça n’est pas correct, on ne délègue pas et on vote personnellement.


Plus globalement, la remarque concernant le fait de voter selon « les recommandations de son délégué » (soulevée par @jcamdr70) est une bonne remarque, (lorsque l’on sait effectivement ce que pense telle ou telle entité).
Mais suivre les recommandations peut s’avérer laborieux si le nombre de votations augmentent fortement. Le système Suisse a l’air vraiment très intéressant, mais parce que les consultations restent limitées encore en nombre.
Le concept de réelle délégation (et non plus suivre les recommandations) n’apparait que si le nombre de consultations devient trop important (ou alors se serait complexifier inutilement un système qui fonctionne, comme en Suisse).

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Si il ne sait pas combien de voix il représente, comment peut-il prétendre à une quelconque légitimité pour négocier ?

Pour le vote une préférence est plausiblement gérable, mais du coup une votation directe reste plus simple. Pour la délégation de la négociation, j’ai du mal à voir comment les préférences individuelles des citoyens peuvent être prise en compte entre les sujets, en particulier de façon simple.

Exactement. Le nombre de consultations restent limités par le conseil fédéral, alors même qu’on y vote le plus au monde au niveau national. Comme quoi c’est un système qui tient la route.:slight_smile:

Ah je pense qu’on soulève un point important du concept, auquel je n’avais pas réellement pensé.
Si le délégué sait combien de personnes il représente, j’ai peur qu’il finisse par user de démagogie pour séduire un plus grand nombre…
Et de plus, on entendrait dans les médias les délégués avec le plus grand nombre de voix. Ça ne serait pas très sain je pense.

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Négocier avec qui ? Le délégué ne fait lui-même que voter sur les propositions.

Assez d’accord avec le fait que le délégué ne devrait pas connaître le nombre de délégations qui lui sont attribuées.

Un projet de loi touche généralement à plusieurs domaines. La clef pour ça se trouve sûrement dans l’idée de faire, comme en Suisse, des propositions de loi courtes et précises. Comme on peut déléguer facilement, mieux vaut 10 propositions courtes qu’une seule longue.

Il faut bien négocier avec les parties qui défendent leurs intérêts pour aboutir à un compromis de texte présentable pour une votation. SI ce ne sont pas les délégués, qui est censé faire ce travail dans une démocratie liquide ? (Ou alors je n’ai vraiment rien compris).

C’est l’une des approches possibles mais loin d’être la plus intéressante à mon goût.

La démocratie liquide pousse en général le vice du numérique jusqu’au bout en mettant en avant des systèmes comme https://www.parlement-et-citoyens.fr qui permettent de faire des consultations et de rédiger des lois collaborativement.
La partie démocratie liquide intervient alors lors du vote d’une loi qui aura été rédigée par des mécanismes de pure démocratie directe.

Sa force ici c’est qu’elle peut se passer de toute autorité centrale. Là dessus elle rejoint très bien les idées anarchistes - cf plus haut :

Très bien ce site https://www.parlement-et-citoyens.fr . Son fonctionnement et sa présentation sont largement plus convaincants que celui de la démocratie liquide. Il y a aussi un argument de poids qui manque à beaucoup d’autres proposition de sites: « À la prochaine élection, je donnerai max voix au candidat qui s’engagera vraiment, en toute transparence, sur Parlement et Citoyens. » Ça va vraiment dans le bon sens à mon avis, en particulier si cela permet in fine de changer la constitution pour aller dans le sens de la démocratie directe comme vous le dites. En fait comme nous avons vu que si c’est uniquement pour voter, la démocratie directe suffit et que pour négocier la plateforme Parlement, et Citoyens semble un bon début, que reste-t-il vraiment à la démocratie liquide puisque qu’elle ne permet pas la négociation vu que le représentant ne peut faire valoir une légitimité de son mandat ?

Ma compréhension est qu’un parlement législatif existe dans le modèle Parlement et Citoyens. Par extension il faudra bien un exécutif pour appliquer les lois adoptées, mais cela peut être fait par un gouvernement qui a moins de pouvoir (d’authorité ?) que celui du modèle actuellement utilisé en France.

Oui la force de Parlement et Citoyens c’est de se greffer sur le système Français actuel. Le projet de loi numérique d’Axelle Lemaire a été rédigé avec ça et c’était très intéressant.
Le point négatif c’est que pour l’instant rien n’oblige les élus à appliquer mot pour mot ce qui est définit sur la plateforme (c’est ce qui s’est passé avec ce dernier).

Mais au delà de ça (oublions la France), ça nous prouve surtout qu’il est possible légiférer de façon collective avec des mécanismes de démocratie directe.

Attention c’est ma conception de la démocratie liquide que j’avance ici, et ce point diverge notamment du papier que j’ai linké plus haut. J’aimerais être plus pertinent mais je n’ai trouvé / lu qu’un nombre limité de documents sur le sujet.

En prenant ça en compte je répondrais : la même chose que ce qui est avancé depuis le début, l’intérêt apparaît avec un grand nombre de projets de lois et leur spécialisation.

Franchement si tu viens de voter sur 12 lois dans la journée et que la treizième stipule que les agriculteurs qui travaillent dans la production de choux devront utiliser des machines de type B12-S345 au lieu des B12-S342 pour limiter les accidents, tu fais quoi ? Tu te renseignes sur les différents types de machine agricole, leurs dangers, tu cherches des chiffres pour bien comprendre le sujet ? Tu ne votes pas ?
En démocratie liquide, tu as en plus l’option de déléguer ta voix à quelqu’un avec qui tu partages des convictions et certaines valeurs, mais que tu sais avoir une compréhension plus technique du sujet que toi.

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Ce n’est pas confortable. C’est un peu comme si Il ne reste plus que l’étiquette, sans savoir sur quoi l’appliquer…

Je veux bien vous croire, mais je veux surtout comprendre. En l’état je comprends comment ça fonctionne pour les votations (je ne suis pas convaincu que c’est un avantage par rapport aux recommandations de vote dans une démocratie semi-directe, mais je reconnais que techniquement c’est fonctionnel). Par contre en l’état, je ne comprends pas encore comment ça peu fonctionner pour la négociation. Actuellement j’ai malheureusement plutôt identifié que ça ne fonctionne pas du fait qu’il n’y a aucun moyen pour légitimer un mandat de négociation. Ce point est critique à mon avis.

Dans cet exemple, parlez-vous de déléguer la voix du citoyen uniquement pour la votation, ou est-ce que la voix légitime aussi un mandat au délégué pour négocier le compromis qui sera voté ? La réalité est que l’essentiel du travail législatif consiste en de la négociation. La votation c’est un instant qui met un terme au travail législatif. Un nouveau concept de démocratie ne peut se résumer qu’à une originalité dans la méthode de votation.

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On est en train de partir dans des divergences et des spécificités d’implémentation et au final on tourne en rond.

Je pense qu’il serait plus rapide que tu lises le papier que j’ai linké plus haut (qui est l’un des premiers à ma connaissance à traiter du sujet) que je vais relire aussi puisque je dois admettre que j’en ai depuis oublié bien des détails : http://bford.info/deleg/deleg.pdf

La discussion sera beaucoup plus intéressante si on part de ce socle commun.

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Je passe le fait que le format du document est pour le moins étrange. Impossible d’y faire une recherche avec les lecteurs que j’ai testés.

Ce document commence assez mal en posant une situation de départ comme étant un choix à faire entre la principe de la démocratie direct et la démocratie représentative, et en prétendant que ces deux principes sont en conflit. C’est tout simplement ignorer qu’il existe déjà la démocratie semi-directe qui combine les deux principes de façon cohérente.

Il présente uniquement la démocratie directe pure de façon à pouvoir argumenter que cette voie n’est pas viable, en ignorant qu’il existe des alternatives qui fonctionnent. Cela permet à l’auteur de présenter la démocratie « délégative » (de délégation) comme une solution miracle au conflit volontairement mis en place en introduction.

L’auteur indique que la démocratie de délégation devrait encourager à construire des relations personnelles avec les représentants. On est doc très loin de l’anonymat ! Il est même précisé que la force du délégué dépend du nombre de voix individuelles reçus, mais juste après il est indiqué que le délégué n’a aucun pouvoir de représentation (?).Plus loin l’auteur pose la question du problème de comment concevoir des processus de délibérations qui tiennent en compte les forces différentes des délégués. Il prévient que les solutions qu’il proposent ne sont que des suggestions, ce qui laisse présager qu’elles sont loin d’être parfaites…

Ensuite il y a essentiellement un discourt général sur les propriétés attendues ou pas, avec des prudences telles que des descriptions à haut niveau pour éviter toute critique possible des détails qui n’ont manifestement pas été étudier ou en tout les cas pas présentés. Encore une fois seule la démocratie directe pure est comparée et les formes semi-directe totalement ignorées: ça n’existe même pas. Sur le point totalement essentiel de comment organiser les délibérations, un problème identifié par l’auteur lui même comme important, il y a juste 6 lignes avec des buts et « des approches spécifiques [qui] sont décrites après à la section ?? » (je n’invente rien, il y a bien 2 points d’interrogation, c’est dire…)

La section sur les forums ouverts ne fait que compliquer les choses en allouant le droit aux délégués de distribuer ses votes à des personnes dans différent forums. Là je suis vraiment interrogatif sur la viabilité pratique d’un tel système, car cela veux dire que le citoyen ne sais finalement pas qui va utiliser son vote. C’est encore pire que la démocratie représentative sur ce point là. L’exemple est présenté plutôt comme une solution d’un partage des ressources optimal du point de vue des compétences dans une organisation dans laquelle les individus poursuivent un même but. Cet exemple n’est pas du tout réaliste dans le cadre d’un système politique composée de parties avec des intérêts opposés. L’auteur parle du reste de structure organisationnelle et non plus de politique et le mot démocratie est écrit entre parenthèses. A chaque fois que l’auteur identifie un problème, il dit simplement qu’une règle doit être ajoutée pour la résoudre, sans jamais analyser ses conséquences. L’auteur prétend que son modèle a des qualités pour résoudre certains problèmes sans même décrire les détails de son modèle et prouver son fonctionnement. Ça continue comme ça jusqu’à la fin et je n’ai pas identifié de section qui pourrait correspondre aux solutions que l’auteur avait promis de décrire dans la fameuse section « ?? ».

Bref, je suis très déçu par ce document qui est très loin de m’avoir convaincu autrement que dans le sens que c’est un bricolage de pensée sans suite (il date du reste de 2002). Le fait que l’auteur ne présente aucune solution à l’un des problèmes les plus grave qu’il a identifié remet très sérieusement en doute la viabilité de toute la démarche.

Absolument pas. C’est juste que ce que tu appelles une démocratie semi-directe, l’auteur le considère comme une démocratie représentative avec des éléments de démocratie directe (des contre-pouvoirs si tu préfères) :

On pourrait débattre de la sémantique, mais en réalité ton postulat de départ me donne juste le sentiment que tu as lu le texte en diagonale. Sentiment renforcé par le fait que tes critiques viennent majoritairement d’incompréhensions et de points du texte que tu déformes ou ne prend pas en compte.

Là c’est juste :slight_smile: ! Il s’agît d’une ébauche qui ne prétend pas apporter un système parfait mais qui a l’intérêt d’être arrivée tôt et donc d’être une des base commune aux différentes propositions de démocratie liquide qui ont suivies. Et oui, la démocratie liquide est encore un work in progress :wink:

J’espérais qu’on pourrait partir de là pour pour voir les façons dont les différentes problématiques (parce que oui, il y’en a) ont été adressées dans des discussions plus récentes et plus poussées, mais sans une plus grande volonté de ta part de réellement comprendre avant de juger je préfère arrêter cette conversation ici.

Si tu souhaites réellement intégrer les constats et idées derrière la démocratie liquide, je t’invite à relire ce texte et à consulter les éléments suivants :

  • Une mise à jour de l’auteur que tu viens de lire précedemment. Il y intègre des liens vers des ressources qui sont apparues entre 2002 et 2014 (à noter que beaucoup de points ont encore évolué depuis) et une section assez rigolote sur quelques failles que le système tel qu’il le propose traîne encore avec lui.
    Et tu vas être content, il parle même de la Suisse :stuck_out_tongue: où il s’est depuis installé en tant que professeur à l’université polytechnique de Lausanne
  • Une vidéo qui est très très générale mais a le mérite d’être claire sur le fonctionnement
  • Et pour rentrer plus en profondeur, tu peux te rendre sur le chat Slack de democraty.earth sur lequel tu trouveras des conversations délicieuses

Je maintiens que ce n’est pas un bon document, précisément du fait que l’auteur classe la démocratie semi-direct dans la démocratie représentative. C’est inverser toute la construction pour ne pas avoir à comparer la démocratie de délégation à la démocratie semi-directe. A aucun moment l’auteur ne démontre que les critiques qu’il formules contre la démocratie semi-directe sont écartées dans une démocratie de délégation. Il ne fait que donner son avis personnel sans preuves des qualités qu’il attribue à la démocratie de délégation. Un bon document devrait définir un modèle de fonctionnement permettant de tester ce qui se passe avec la démocratie de délégation dans une situation où il critique le résultat de la démocratie semi-directe.

Dans la page web de 2014 de votre premier lien, l’auteur avoue clairement ne rien savoir de la démocratie semi-directe pratiquée en Suisse puisqu’il se réjouit de l’apprendre. Cela confirme bien que son document de 2002 n’est pas bon puisqu’il y ignore de confronter son idée de démocratie à une bien réelle qui est pratiquée depuis plus d’un siècle avec succès et stabilité. Pour un travail de recherche, je suis désolé c’est largement insuffisant. Dans la même page l’auteur décrit la démocratie liquide ainsi, je cite « This process may be viewed as a mechanized equivalent of seeking advice from a friend and voting based on that advice. » C’est pourtant très exactement la qualité de la démocratie directe (j’avais mentionné ce point plusieurs fois). Ensuite il décrit une situation de délibération, mais n’explique toujours pas (c’est dans la fameuse section « ?? ») comment les différentes forces des délégués ont des impactes proportionnels sur les débats (le point le plus obscure de l’idée). Finalement les exemples données de fonctionnement réels sont des systèmes électronique de vote direct de son propre point de vue, ou du système utilisé notamment par le partir pirate. Mais attention, comme je l’avais remarqué dans son papier de 2002, ce système n’es en aucun cas adapté à la politique d’une nation car sa destination est ici de répartir de façon optimale les spécialisations de personnes poursuivant un même but (celui du parti).

La vidéo n’apporte aucune information de plus et fait les mêmes erreurs. Les délibérations avec des délégués de force différentes reste un mystère.

Après 15 années de gestion, si l’état de la démocratie liquide est celle-là, alors elle n’est pas prête pour être utilisée comme le système politique d’une nation. Je veux bien que mon avis soit critiqué, pas de problème, mais si vous ne pouvez répondre aux quelques points critiques que j’ai évoqués, c’est que vous n’en savez pas plus que moi.

Ok je vais du coup faire une dernière clarification qui permettra d’alimenter le Wiki et pour qu’on arrête de ramener en permanence des points qui ont déjà été écartés plusieurs fois :

  • La démocratie liquide n’est pas prête pour gérer une nation car :

    1. Elle requiert une plateforme numérique (cf le sujet sur le vote électronique)
    2. Elle est encore au stade d’élaboration et d’expérimentation (cf. democracy.earth, DemocracyOs, LiquidFeedback, Adhocracy)
  • Elle est par contre tout à fait adaptée quand il s’agît de sa mise en place dans des associations ou au sein de petites communes dans le cadre de décisions non critiques où elle apportera des outils numériques puissants pour la prise de décision collective

  • Elle s’appuie aujourd’hui nécessairement sur une plateforme numérique qui doit permettre à tous de voter, déléguer, potentiellement débattre et légiférer (bien qu’il ait existé des formes de démocratie liquide dans le passé qui ne respectent pas cette condition).

  • Le socle commun définit principalement la possibilité de pouvoir soit voter directement sur les propositions, soit de déléguer son vote à une personne ou une organisation pour une proposition ou une thématique. Cette délégation doit être très facilement révocable.
    N’importe qui doit pouvoir devenir un délégué - avec certaines réserves sur ce point : certains estiment qu’un examen ou autre moyen d’attester des qualifications sur le sujet ou la thématique votée doit d’abord être mis en place.
    La rencontre avec les délégués est encouragée (mais en rien obligatoire) afin de construire une confiance et de confirmer la convergence idéologique entre le délégant et son délégué. L’acte de délégation reste toutefois anonyme.
    Le délégué peut lui-même déléguer son vote.

  • Le rôle du délégué n’est pas définit dans le socle commun, mais des idées sont proposées. Selon les implémentations et la taille des groupes dans lesquels la démocratie liquide est mise en place, il peut être soit une simple procuration soit un délégué actif en charge de rédiger et débattre les propositions.

  • N’est pas définie non plus dans le socle commun la méthode de délibération. Les principales plateformes (democraty.earth, DemocracyOS) s’accordent à appliquer des mécanismes de démocratie directe sur ce point : la proposition peut être éditée, sourcée et débattue par tout le monde en ligne. Quand la majorité (ou le porteur de la proposition selon la plateforme) l’estime prête, elle est soumise au vote de tous

  • Comparée à la démocratie représentative, elle permet principalement :

    • De permettre à chacun de pouvoir rédiger et soumettre des propositions
    • De voter directement sur toutes les propositions
    • De pouvoir se passer d’une autorité centrale (auto-détermination des groupes et des individus)
  • Comparée à la démocratie directe, elle adresse le problème de la montée en charge qui rend impossible le fait de prendre des décisions informées quand il y a trop de propositions en ajoutant la possibilité de déléguer ses décisions sans avoir besoin de demander l’avis de notre tiers de confiance - le transfert de voix est automatique.
    Elle adresse dans une certaine mesure le problème de l’abstention inhérent aux votations directes, en particulier sur les sujets techniques et précis

  • Comparée à la démocratie semi-directe (Suisse) elle permet :

    • De consulter les citoyens pour toutes les décisions
      Le référendum facultatif n’a donc plus raison d’être puisqu’une loi sera toujours adoptée avec l’approbation populaire
    • De pouvoir se passer d’une autorité centrale (auto-détermination des groupes et des individus)
    • Elle adresse dans une certaine mesure le problème de l’abstention inhérent aux votations directes

En somme le système Suisse auquel tu ajoutes la possibilité de changer tes élus en un clic et de voter directement sur les propositions du parlement, ça devient une forme de démocratie liquide.

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Merci beaucoup pour toutes ces clarifications.

Concernant la comparaison avec la démocratie semi-direct Suisse, j’attire votre attention sur votre toute première clarification « La démocratie liquide n’est pas prête pour gérer une nation » qui détruit de fait votre argumentation, car la démocratie semi-directe est prête elle, et depuis longtemps.

Le système politique suisse n’as pas d’autorité centrale, bien le contraire.

Il n’y a aucun mécanisme dans la démocratie liquide qui permet d’assurer que les citoyens vont voter plus. Si un citoyen ne sais pas quoi voter, il ne saura pas à qui déléguer non plus.

Changer dynamiquement la force d’un délégué en un click est une très mauvaise idée dans le cadre d’une négociation. Cela va provoquer inévitablement une course à la force qui sera plus essentielle que la qualité des négociations. Cela fera vivre tout le peuple dans une sorte d’ambiance de campagne permanente de tous les délégués. A éviter.

Cordialement

Mais on est pas dans une compétition de « qui a la plus grosse démocratie » :laughing: On peut parler de la démocratie liquide sur un plan purement intellectuel et la comparer à d’autres systèmes pour étudier ses avantages et ses limites (théoriques). Le système Suisse est-il si génial qu’on aurait plus le droit de réfléchir et d’étudier d’autre modèles ?

Si tu préfères :

  • De pouvoir se passer d’un parlement (physique) et de réduire l’exécutif à son strict minimum (par exemple le budget peut, en démocratie liquide, être décidé et voté par la masse)

Il est beaucoup plus facile de déléguer à une personne ou une entité avec qui tu partages des convictions que de te prononcer sur des sujets techniques. Cf mon exemple plus haut, remplacer les machines agricoles BS-463 par des BS-462 :

  • Tu te renseignes
  • Tu votes pas
  • Tu délègues toutes les questions de la thématique agriculture à ton pote agriculteur avec qui tu partages l’amour des bons produits, du respect de la terre et de l’humain

Hypothèse possible qui demande à être testée dans des modèles de plus petite taille.

J’approuve votre proposition pour rester dans le cadre de la comparaison, et de l’étude des avantages et des limites. C’est dans ce cadre que je me permet d’attirer votre attention sur ce que je perçois comme des contradictions.

Ok, pour commencer simplement, développons votre exemple pratique sur le budget. 12 délégués en tous, dont 2 avec 100’000 voix réunies par un lobby et 10 avec 10 voix de citoyens attentifs qui ont repérer un nouveau sujet de dépense de budget, ont des propositions différentes, dont certains points à priori inconciliables. Comment vont-t-ils aboutir à un budget prêt à être voté et qui va décider quand le vote aura lieu ?

Ok, imaginons que je n’ai pas le temps de me renseigner sur cette préoccupation de technique agricole, je ne voterai donc pas sur ce sujet car j’ai déjà déléguer ma voix à une autre personne qui partage mes convictions en matière de gestion migratoire. Donc en sélectionnant ma délégation, je m’exclus de tout les autres sujets pour lesquels ne n’ai pas le temps de me renseigner et de voter moi-même.

SI au contraire je peux déléguer des voix pour plusieurs sujets, alors le problème du cumul de vois apparaît chez les délégués. Un lobby pourrait lancer 1000 sujets différents pour multiplier par autant les voix de ses promoteurs lorsque les 1000 délégués de chacun des sujets bidons délèguent tous ensemble leur cumul de voix à un unique délégué sur un seul sujet important.

Si encore au contraire le système interdit le cumul des voix provenant de plusieurs sujets, alors aucun délégué ne peux participer à plus d’un sujet à la fois, et donc le citoyens doit systématiquement décider de son action pour absolument tous les sujets.

Je n’arrive pas à trouver une solution à ce type de paradoxe.

Tout à fait d’accord, et c’est bien pour cela que je pose autant de questions: pouvoir disposer d’un modèle testable.

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Tu pars du principe que les délégués sont des représentants. Comme évoqué à plusieurs reprises, ça n’est pas un fondement de la démocratie liquide et c’est même une idée à ma connaissance minoritaire; en tous cas ce n’est pas celle que je trouve la plus intéressante.

La réponse se trouve donc déjà au dessus :

What ? C’est quoi le délire de déléguer ta voix sur les sujets agricoles à quelqu’un qui partages juste tes convictions sur le plan migratoire ? On a jamais parlé de délégation globale.

Cumuler les voix n’est pas une solution viable.

On est pas face à un paradoxe mais une spécificité d’implémentation. Envisageons en une possibilité :
Lorsqu’une proposition recoupe plusieurs thématiques (phénomène limité par la rédaction de textes courts) et que ta délégation entre ces différentes thématiques n’est pas la même, tu reçois une petite notification :

Le sujet « Réinsérer les jeunes délinquants en les faisant travailler dans des fermes » regroupe plusieurs thématiques pour lesquelles vos délégations ne se recoupent pas (sécurité, agriculture).
Souhaitez vous :

  • Donner votre voix à Tata, votre déléguée pour les questions de sécurité
  • Donner votre voix à Toto, votre délégué pour les questions agricoles
  • Voter directement

En fait c’est même en général plus poussé que ça puisque sur democracy.earth par exemple tu peux déléguer ta voix entre plusieurs délégués - chaque participant a 100 points pour chaque vote; ce qui rajoute la possibilité d’un slider pour répartir tes voix entre tes délégués (pour par exemple, donner 30% à un acteur social et 70% à un acteur agricole).

Libre à toi d’imaginer d’autres façons de procéder, il y en a des tas :slight_smile:

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C’est absurde, je n’ai à aucun moment parlé de représentants. Je pars d’une situation très pragmatique de délégation sur un sujet, en accord avec ce qui a été décrit à propose de la délégation. Pourquoi refusez-vous d’étudier cette situation avec moi ? Merci de préciser à quelle réponse vous faite référence « au dessus ».

Ok, donc selon vous dans la situation « délire » j’ai bien une unique voix que je peux déléguer sur les sujets agricoles. Si maintenant au contraire je suis impliqué dans différents sujets agricoles, comment est-ce que je vais pouvoir utiliser mon unique voix sur plusieurs sujets ? Vous serez d’accord avec moi pour constater que cet autre raisonnement démontre que ça ne peut pas fonctionner avec une unique voix. Que l’on analyse la situation entre « les sujets agricoles et le sujet de la gestion migratoire » ou « les différents sujets agricoles », le problème que l’on rencontre est le même: comment peut-on utiliser une unique voix sur plusieurs sujets, la réponse est pour l’instant « on ne peut pas ».

La conséquence découlant de la plus élémentaire logique est que chaque citoyen a plusieurs voix, vraisemblablement une voix par sujet, mais indiquez-moi si c’est autrement. Ce premier cas exclu par nos analyses communes, passons au cas suivant qui découle de l’exclusion de ce premier cas.

SI le cumul des voix n’est pas possible,alors aucune délégation n’est possible puisque chaque délégué dispose déjà de sa propre voix. Ce que vous dites là transforme tout le principe de la démocratie liquide en une impossibilité mathématique de base.

J’ai relus beaucoup de fois votre phrase « Lorsqu’une proposition recoupe plusieurs thématiques et que ta délégation entre ces différentes thématiques n’est pas la même, tu reçois une petite notification ». Et désolé, je ne parviens pas à la comprendre. Quelle caractéristique de ma délégation est comparée et à quoi ?

Encore une fois votre analyse ne porte ensuite que sur la votation en ignorant totalement le processus de délibération qui est pourtant un requis indispensable pour présenter un texte valide à une votation. Il est tout de même troublant que vous refusiez systématiquement d’entrer dans l’analyse des délibérations et qu’en plus vous me charger d’imaginer des solutions en prétendant qu’il y en a des tas. Mon but est de comprendre au moins une solution, pas de résoudre à leur place les problèmes que les adeptes de la démocratie liquide ne semblent pas avoir résolus depuis 15 années.

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