Démocratie Liquide

Oui la force de Parlement et Citoyens c’est de se greffer sur le système Français actuel. Le projet de loi numérique d’Axelle Lemaire a été rédigé avec ça et c’était très intéressant.
Le point négatif c’est que pour l’instant rien n’oblige les élus à appliquer mot pour mot ce qui est définit sur la plateforme (c’est ce qui s’est passé avec ce dernier).

Mais au delà de ça (oublions la France), ça nous prouve surtout qu’il est possible légiférer de façon collective avec des mécanismes de démocratie directe.

Attention c’est ma conception de la démocratie liquide que j’avance ici, et ce point diverge notamment du papier que j’ai linké plus haut. J’aimerais être plus pertinent mais je n’ai trouvé / lu qu’un nombre limité de documents sur le sujet.

En prenant ça en compte je répondrais : la même chose que ce qui est avancé depuis le début, l’intérêt apparaît avec un grand nombre de projets de lois et leur spécialisation.

Franchement si tu viens de voter sur 12 lois dans la journée et que la treizième stipule que les agriculteurs qui travaillent dans la production de choux devront utiliser des machines de type B12-S345 au lieu des B12-S342 pour limiter les accidents, tu fais quoi ? Tu te renseignes sur les différents types de machine agricole, leurs dangers, tu cherches des chiffres pour bien comprendre le sujet ? Tu ne votes pas ?
En démocratie liquide, tu as en plus l’option de déléguer ta voix à quelqu’un avec qui tu partages des convictions et certaines valeurs, mais que tu sais avoir une compréhension plus technique du sujet que toi.

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Ce n’est pas confortable. C’est un peu comme si Il ne reste plus que l’étiquette, sans savoir sur quoi l’appliquer…

Je veux bien vous croire, mais je veux surtout comprendre. En l’état je comprends comment ça fonctionne pour les votations (je ne suis pas convaincu que c’est un avantage par rapport aux recommandations de vote dans une démocratie semi-directe, mais je reconnais que techniquement c’est fonctionnel). Par contre en l’état, je ne comprends pas encore comment ça peu fonctionner pour la négociation. Actuellement j’ai malheureusement plutôt identifié que ça ne fonctionne pas du fait qu’il n’y a aucun moyen pour légitimer un mandat de négociation. Ce point est critique à mon avis.

Dans cet exemple, parlez-vous de déléguer la voix du citoyen uniquement pour la votation, ou est-ce que la voix légitime aussi un mandat au délégué pour négocier le compromis qui sera voté ? La réalité est que l’essentiel du travail législatif consiste en de la négociation. La votation c’est un instant qui met un terme au travail législatif. Un nouveau concept de démocratie ne peut se résumer qu’à une originalité dans la méthode de votation.

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On est en train de partir dans des divergences et des spécificités d’implémentation et au final on tourne en rond.

Je pense qu’il serait plus rapide que tu lises le papier que j’ai linké plus haut (qui est l’un des premiers à ma connaissance à traiter du sujet) que je vais relire aussi puisque je dois admettre que j’en ai depuis oublié bien des détails : http://bford.info/deleg/deleg.pdf

La discussion sera beaucoup plus intéressante si on part de ce socle commun.

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Je passe le fait que le format du document est pour le moins étrange. Impossible d’y faire une recherche avec les lecteurs que j’ai testés.

Ce document commence assez mal en posant une situation de départ comme étant un choix à faire entre la principe de la démocratie direct et la démocratie représentative, et en prétendant que ces deux principes sont en conflit. C’est tout simplement ignorer qu’il existe déjà la démocratie semi-directe qui combine les deux principes de façon cohérente.

Il présente uniquement la démocratie directe pure de façon à pouvoir argumenter que cette voie n’est pas viable, en ignorant qu’il existe des alternatives qui fonctionnent. Cela permet à l’auteur de présenter la démocratie « délégative » (de délégation) comme une solution miracle au conflit volontairement mis en place en introduction.

L’auteur indique que la démocratie de délégation devrait encourager à construire des relations personnelles avec les représentants. On est doc très loin de l’anonymat ! Il est même précisé que la force du délégué dépend du nombre de voix individuelles reçus, mais juste après il est indiqué que le délégué n’a aucun pouvoir de représentation (?).Plus loin l’auteur pose la question du problème de comment concevoir des processus de délibérations qui tiennent en compte les forces différentes des délégués. Il prévient que les solutions qu’il proposent ne sont que des suggestions, ce qui laisse présager qu’elles sont loin d’être parfaites…

Ensuite il y a essentiellement un discourt général sur les propriétés attendues ou pas, avec des prudences telles que des descriptions à haut niveau pour éviter toute critique possible des détails qui n’ont manifestement pas été étudier ou en tout les cas pas présentés. Encore une fois seule la démocratie directe pure est comparée et les formes semi-directe totalement ignorées: ça n’existe même pas. Sur le point totalement essentiel de comment organiser les délibérations, un problème identifié par l’auteur lui même comme important, il y a juste 6 lignes avec des buts et « des approches spécifiques [qui] sont décrites après à la section ?? » (je n’invente rien, il y a bien 2 points d’interrogation, c’est dire…)

La section sur les forums ouverts ne fait que compliquer les choses en allouant le droit aux délégués de distribuer ses votes à des personnes dans différent forums. Là je suis vraiment interrogatif sur la viabilité pratique d’un tel système, car cela veux dire que le citoyen ne sais finalement pas qui va utiliser son vote. C’est encore pire que la démocratie représentative sur ce point là. L’exemple est présenté plutôt comme une solution d’un partage des ressources optimal du point de vue des compétences dans une organisation dans laquelle les individus poursuivent un même but. Cet exemple n’est pas du tout réaliste dans le cadre d’un système politique composée de parties avec des intérêts opposés. L’auteur parle du reste de structure organisationnelle et non plus de politique et le mot démocratie est écrit entre parenthèses. A chaque fois que l’auteur identifie un problème, il dit simplement qu’une règle doit être ajoutée pour la résoudre, sans jamais analyser ses conséquences. L’auteur prétend que son modèle a des qualités pour résoudre certains problèmes sans même décrire les détails de son modèle et prouver son fonctionnement. Ça continue comme ça jusqu’à la fin et je n’ai pas identifié de section qui pourrait correspondre aux solutions que l’auteur avait promis de décrire dans la fameuse section « ?? ».

Bref, je suis très déçu par ce document qui est très loin de m’avoir convaincu autrement que dans le sens que c’est un bricolage de pensée sans suite (il date du reste de 2002). Le fait que l’auteur ne présente aucune solution à l’un des problèmes les plus grave qu’il a identifié remet très sérieusement en doute la viabilité de toute la démarche.

Absolument pas. C’est juste que ce que tu appelles une démocratie semi-directe, l’auteur le considère comme une démocratie représentative avec des éléments de démocratie directe (des contre-pouvoirs si tu préfères) :

On pourrait débattre de la sémantique, mais en réalité ton postulat de départ me donne juste le sentiment que tu as lu le texte en diagonale. Sentiment renforcé par le fait que tes critiques viennent majoritairement d’incompréhensions et de points du texte que tu déformes ou ne prend pas en compte.

Là c’est juste :slight_smile: ! Il s’agît d’une ébauche qui ne prétend pas apporter un système parfait mais qui a l’intérêt d’être arrivée tôt et donc d’être une des base commune aux différentes propositions de démocratie liquide qui ont suivies. Et oui, la démocratie liquide est encore un work in progress :wink:

J’espérais qu’on pourrait partir de là pour pour voir les façons dont les différentes problématiques (parce que oui, il y’en a) ont été adressées dans des discussions plus récentes et plus poussées, mais sans une plus grande volonté de ta part de réellement comprendre avant de juger je préfère arrêter cette conversation ici.

Si tu souhaites réellement intégrer les constats et idées derrière la démocratie liquide, je t’invite à relire ce texte et à consulter les éléments suivants :

  • Une mise à jour de l’auteur que tu viens de lire précedemment. Il y intègre des liens vers des ressources qui sont apparues entre 2002 et 2014 (à noter que beaucoup de points ont encore évolué depuis) et une section assez rigolote sur quelques failles que le système tel qu’il le propose traîne encore avec lui.
    Et tu vas être content, il parle même de la Suisse :stuck_out_tongue: où il s’est depuis installé en tant que professeur à l’université polytechnique de Lausanne
  • Une vidéo qui est très très générale mais a le mérite d’être claire sur le fonctionnement
  • Et pour rentrer plus en profondeur, tu peux te rendre sur le chat Slack de democraty.earth sur lequel tu trouveras des conversations délicieuses

Je maintiens que ce n’est pas un bon document, précisément du fait que l’auteur classe la démocratie semi-direct dans la démocratie représentative. C’est inverser toute la construction pour ne pas avoir à comparer la démocratie de délégation à la démocratie semi-directe. A aucun moment l’auteur ne démontre que les critiques qu’il formules contre la démocratie semi-directe sont écartées dans une démocratie de délégation. Il ne fait que donner son avis personnel sans preuves des qualités qu’il attribue à la démocratie de délégation. Un bon document devrait définir un modèle de fonctionnement permettant de tester ce qui se passe avec la démocratie de délégation dans une situation où il critique le résultat de la démocratie semi-directe.

Dans la page web de 2014 de votre premier lien, l’auteur avoue clairement ne rien savoir de la démocratie semi-directe pratiquée en Suisse puisqu’il se réjouit de l’apprendre. Cela confirme bien que son document de 2002 n’est pas bon puisqu’il y ignore de confronter son idée de démocratie à une bien réelle qui est pratiquée depuis plus d’un siècle avec succès et stabilité. Pour un travail de recherche, je suis désolé c’est largement insuffisant. Dans la même page l’auteur décrit la démocratie liquide ainsi, je cite « This process may be viewed as a mechanized equivalent of seeking advice from a friend and voting based on that advice. » C’est pourtant très exactement la qualité de la démocratie directe (j’avais mentionné ce point plusieurs fois). Ensuite il décrit une situation de délibération, mais n’explique toujours pas (c’est dans la fameuse section « ?? ») comment les différentes forces des délégués ont des impactes proportionnels sur les débats (le point le plus obscure de l’idée). Finalement les exemples données de fonctionnement réels sont des systèmes électronique de vote direct de son propre point de vue, ou du système utilisé notamment par le partir pirate. Mais attention, comme je l’avais remarqué dans son papier de 2002, ce système n’es en aucun cas adapté à la politique d’une nation car sa destination est ici de répartir de façon optimale les spécialisations de personnes poursuivant un même but (celui du parti).

La vidéo n’apporte aucune information de plus et fait les mêmes erreurs. Les délibérations avec des délégués de force différentes reste un mystère.

Après 15 années de gestion, si l’état de la démocratie liquide est celle-là, alors elle n’est pas prête pour être utilisée comme le système politique d’une nation. Je veux bien que mon avis soit critiqué, pas de problème, mais si vous ne pouvez répondre aux quelques points critiques que j’ai évoqués, c’est que vous n’en savez pas plus que moi.

Ok je vais du coup faire une dernière clarification qui permettra d’alimenter le Wiki et pour qu’on arrête de ramener en permanence des points qui ont déjà été écartés plusieurs fois :

  • La démocratie liquide n’est pas prête pour gérer une nation car :

    1. Elle requiert une plateforme numérique (cf le sujet sur le vote électronique)
    2. Elle est encore au stade d’élaboration et d’expérimentation (cf. democracy.earth, DemocracyOs, LiquidFeedback, Adhocracy)
  • Elle est par contre tout à fait adaptée quand il s’agît de sa mise en place dans des associations ou au sein de petites communes dans le cadre de décisions non critiques où elle apportera des outils numériques puissants pour la prise de décision collective

  • Elle s’appuie aujourd’hui nécessairement sur une plateforme numérique qui doit permettre à tous de voter, déléguer, potentiellement débattre et légiférer (bien qu’il ait existé des formes de démocratie liquide dans le passé qui ne respectent pas cette condition).

  • Le socle commun définit principalement la possibilité de pouvoir soit voter directement sur les propositions, soit de déléguer son vote à une personne ou une organisation pour une proposition ou une thématique. Cette délégation doit être très facilement révocable.
    N’importe qui doit pouvoir devenir un délégué - avec certaines réserves sur ce point : certains estiment qu’un examen ou autre moyen d’attester des qualifications sur le sujet ou la thématique votée doit d’abord être mis en place.
    La rencontre avec les délégués est encouragée (mais en rien obligatoire) afin de construire une confiance et de confirmer la convergence idéologique entre le délégant et son délégué. L’acte de délégation reste toutefois anonyme.
    Le délégué peut lui-même déléguer son vote.

  • Le rôle du délégué n’est pas définit dans le socle commun, mais des idées sont proposées. Selon les implémentations et la taille des groupes dans lesquels la démocratie liquide est mise en place, il peut être soit une simple procuration soit un délégué actif en charge de rédiger et débattre les propositions.

  • N’est pas définie non plus dans le socle commun la méthode de délibération. Les principales plateformes (democraty.earth, DemocracyOS) s’accordent à appliquer des mécanismes de démocratie directe sur ce point : la proposition peut être éditée, sourcée et débattue par tout le monde en ligne. Quand la majorité (ou le porteur de la proposition selon la plateforme) l’estime prête, elle est soumise au vote de tous

  • Comparée à la démocratie représentative, elle permet principalement :

    • De permettre à chacun de pouvoir rédiger et soumettre des propositions
    • De voter directement sur toutes les propositions
    • De pouvoir se passer d’une autorité centrale (auto-détermination des groupes et des individus)
  • Comparée à la démocratie directe, elle adresse le problème de la montée en charge qui rend impossible le fait de prendre des décisions informées quand il y a trop de propositions en ajoutant la possibilité de déléguer ses décisions sans avoir besoin de demander l’avis de notre tiers de confiance - le transfert de voix est automatique.
    Elle adresse dans une certaine mesure le problème de l’abstention inhérent aux votations directes, en particulier sur les sujets techniques et précis

  • Comparée à la démocratie semi-directe (Suisse) elle permet :

    • De consulter les citoyens pour toutes les décisions
      Le référendum facultatif n’a donc plus raison d’être puisqu’une loi sera toujours adoptée avec l’approbation populaire
    • De pouvoir se passer d’une autorité centrale (auto-détermination des groupes et des individus)
    • Elle adresse dans une certaine mesure le problème de l’abstention inhérent aux votations directes

En somme le système Suisse auquel tu ajoutes la possibilité de changer tes élus en un clic et de voter directement sur les propositions du parlement, ça devient une forme de démocratie liquide.

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Merci beaucoup pour toutes ces clarifications.

Concernant la comparaison avec la démocratie semi-direct Suisse, j’attire votre attention sur votre toute première clarification « La démocratie liquide n’est pas prête pour gérer une nation » qui détruit de fait votre argumentation, car la démocratie semi-directe est prête elle, et depuis longtemps.

Le système politique suisse n’as pas d’autorité centrale, bien le contraire.

Il n’y a aucun mécanisme dans la démocratie liquide qui permet d’assurer que les citoyens vont voter plus. Si un citoyen ne sais pas quoi voter, il ne saura pas à qui déléguer non plus.

Changer dynamiquement la force d’un délégué en un click est une très mauvaise idée dans le cadre d’une négociation. Cela va provoquer inévitablement une course à la force qui sera plus essentielle que la qualité des négociations. Cela fera vivre tout le peuple dans une sorte d’ambiance de campagne permanente de tous les délégués. A éviter.

Cordialement

Mais on est pas dans une compétition de « qui a la plus grosse démocratie » :laughing: On peut parler de la démocratie liquide sur un plan purement intellectuel et la comparer à d’autres systèmes pour étudier ses avantages et ses limites (théoriques). Le système Suisse est-il si génial qu’on aurait plus le droit de réfléchir et d’étudier d’autre modèles ?

Si tu préfères :

  • De pouvoir se passer d’un parlement (physique) et de réduire l’exécutif à son strict minimum (par exemple le budget peut, en démocratie liquide, être décidé et voté par la masse)

Il est beaucoup plus facile de déléguer à une personne ou une entité avec qui tu partages des convictions que de te prononcer sur des sujets techniques. Cf mon exemple plus haut, remplacer les machines agricoles BS-463 par des BS-462 :

  • Tu te renseignes
  • Tu votes pas
  • Tu délègues toutes les questions de la thématique agriculture à ton pote agriculteur avec qui tu partages l’amour des bons produits, du respect de la terre et de l’humain

Hypothèse possible qui demande à être testée dans des modèles de plus petite taille.

J’approuve votre proposition pour rester dans le cadre de la comparaison, et de l’étude des avantages et des limites. C’est dans ce cadre que je me permet d’attirer votre attention sur ce que je perçois comme des contradictions.

Ok, pour commencer simplement, développons votre exemple pratique sur le budget. 12 délégués en tous, dont 2 avec 100’000 voix réunies par un lobby et 10 avec 10 voix de citoyens attentifs qui ont repérer un nouveau sujet de dépense de budget, ont des propositions différentes, dont certains points à priori inconciliables. Comment vont-t-ils aboutir à un budget prêt à être voté et qui va décider quand le vote aura lieu ?

Ok, imaginons que je n’ai pas le temps de me renseigner sur cette préoccupation de technique agricole, je ne voterai donc pas sur ce sujet car j’ai déjà déléguer ma voix à une autre personne qui partage mes convictions en matière de gestion migratoire. Donc en sélectionnant ma délégation, je m’exclus de tout les autres sujets pour lesquels ne n’ai pas le temps de me renseigner et de voter moi-même.

SI au contraire je peux déléguer des voix pour plusieurs sujets, alors le problème du cumul de vois apparaît chez les délégués. Un lobby pourrait lancer 1000 sujets différents pour multiplier par autant les voix de ses promoteurs lorsque les 1000 délégués de chacun des sujets bidons délèguent tous ensemble leur cumul de voix à un unique délégué sur un seul sujet important.

Si encore au contraire le système interdit le cumul des voix provenant de plusieurs sujets, alors aucun délégué ne peux participer à plus d’un sujet à la fois, et donc le citoyens doit systématiquement décider de son action pour absolument tous les sujets.

Je n’arrive pas à trouver une solution à ce type de paradoxe.

Tout à fait d’accord, et c’est bien pour cela que je pose autant de questions: pouvoir disposer d’un modèle testable.

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Tu pars du principe que les délégués sont des représentants. Comme évoqué à plusieurs reprises, ça n’est pas un fondement de la démocratie liquide et c’est même une idée à ma connaissance minoritaire; en tous cas ce n’est pas celle que je trouve la plus intéressante.

La réponse se trouve donc déjà au dessus :

What ? C’est quoi le délire de déléguer ta voix sur les sujets agricoles à quelqu’un qui partages juste tes convictions sur le plan migratoire ? On a jamais parlé de délégation globale.

Cumuler les voix n’est pas une solution viable.

On est pas face à un paradoxe mais une spécificité d’implémentation. Envisageons en une possibilité :
Lorsqu’une proposition recoupe plusieurs thématiques (phénomène limité par la rédaction de textes courts) et que ta délégation entre ces différentes thématiques n’est pas la même, tu reçois une petite notification :

Le sujet « Réinsérer les jeunes délinquants en les faisant travailler dans des fermes » regroupe plusieurs thématiques pour lesquelles vos délégations ne se recoupent pas (sécurité, agriculture).
Souhaitez vous :

  • Donner votre voix à Tata, votre déléguée pour les questions de sécurité
  • Donner votre voix à Toto, votre délégué pour les questions agricoles
  • Voter directement

En fait c’est même en général plus poussé que ça puisque sur democracy.earth par exemple tu peux déléguer ta voix entre plusieurs délégués - chaque participant a 100 points pour chaque vote; ce qui rajoute la possibilité d’un slider pour répartir tes voix entre tes délégués (pour par exemple, donner 30% à un acteur social et 70% à un acteur agricole).

Libre à toi d’imaginer d’autres façons de procéder, il y en a des tas :slight_smile:

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C’est absurde, je n’ai à aucun moment parlé de représentants. Je pars d’une situation très pragmatique de délégation sur un sujet, en accord avec ce qui a été décrit à propose de la délégation. Pourquoi refusez-vous d’étudier cette situation avec moi ? Merci de préciser à quelle réponse vous faite référence « au dessus ».

Ok, donc selon vous dans la situation « délire » j’ai bien une unique voix que je peux déléguer sur les sujets agricoles. Si maintenant au contraire je suis impliqué dans différents sujets agricoles, comment est-ce que je vais pouvoir utiliser mon unique voix sur plusieurs sujets ? Vous serez d’accord avec moi pour constater que cet autre raisonnement démontre que ça ne peut pas fonctionner avec une unique voix. Que l’on analyse la situation entre « les sujets agricoles et le sujet de la gestion migratoire » ou « les différents sujets agricoles », le problème que l’on rencontre est le même: comment peut-on utiliser une unique voix sur plusieurs sujets, la réponse est pour l’instant « on ne peut pas ».

La conséquence découlant de la plus élémentaire logique est que chaque citoyen a plusieurs voix, vraisemblablement une voix par sujet, mais indiquez-moi si c’est autrement. Ce premier cas exclu par nos analyses communes, passons au cas suivant qui découle de l’exclusion de ce premier cas.

SI le cumul des voix n’est pas possible,alors aucune délégation n’est possible puisque chaque délégué dispose déjà de sa propre voix. Ce que vous dites là transforme tout le principe de la démocratie liquide en une impossibilité mathématique de base.

J’ai relus beaucoup de fois votre phrase « Lorsqu’une proposition recoupe plusieurs thématiques et que ta délégation entre ces différentes thématiques n’est pas la même, tu reçois une petite notification ». Et désolé, je ne parviens pas à la comprendre. Quelle caractéristique de ma délégation est comparée et à quoi ?

Encore une fois votre analyse ne porte ensuite que sur la votation en ignorant totalement le processus de délibération qui est pourtant un requis indispensable pour présenter un texte valide à une votation. Il est tout de même troublant que vous refusiez systématiquement d’entrer dans l’analyse des délibérations et qu’en plus vous me charger d’imaginer des solutions en prétendant qu’il y en a des tas. Mon but est de comprendre au moins une solution, pas de résoudre à leur place les problèmes que les adeptes de la démocratie liquide ne semblent pas avoir résolus depuis 15 années.

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Je t’ai quoté la réponse, relis le message…

Je comprend vraiment pas où tu pars là. Tu as une voix par sujet, ton frère aussi. Si tu lui délègues tes décisions dans la catégorie Économie, il aura deux voix (la sienne et la tienne) pour tous les sujets qui apparaîtront avec la thématique Économie.

C’est expliqué comme ça dans le document que tu as lu, la vidéo que tu as regardé et tous les posts de ce thread.

On s’est peut-être mal compris ici : le délégué accumule les voix de ses délégants, c’est son rôle. Mais l’équation du 1 sujet = 1 voix par personne ne change pas, même quand le sujet touche plusieurs thématiques.

Pour reprendre l’exemple précédent « Réinsérer les jeunes délinquants en les faisant travailler dans des fermes » qui recoupe deux thématiques (agriculture, sécurité), tu peux imaginer que si ton délégué est Toto pour ces deux thématiques alors il n’y a pas besoin de t’envoyer une notification, tu peux rester sur une délégation automatique.

Non, je t’ai répondu précédemment mais en m’auto-citant parce que ça me soûle un peu de réécrire à chaque fois la même chose :worried: :

Tu auras remarqué que comme pour la démocratie directe ou indirecte beaucoup de points majeurs restent indéfinis, notamment car ils dépendent du groupe dans lequel elle est mise en place (sa taille, sa culture, ses besoins…etc)

De la même façon qu’il y a 1000 façons de mettre en place une démocratie indirecte (les systèmes Français, US et le fonctionnement d’une mairie n’ont tous les trois rien à voir par exemple) il y a aussi 1000 façons de mettre en place une démocratie liquide.

La démocratie liquide, c’est juste un concept qui énonce que tout le monde devrait avoir le choix entre voter directement des propositions (comme en démocratie directe) ou déléguer sa voix (comme en démocratie représentative).

Tu as tous les éléments pour te forger ta propre opinion là dessus, et creuser le sujet si tu veux étudier les réponses que d’autres y ont apportées. Je préfère personnellement m’arrêter ici, nos messages m’ont aidé à mieux cerner les similitudes et différences entre les implémentations mais dérivent un peu trop sur des points déjà traités ou hors-sujet.

Merci pour ce débat :slight_smile:

Et je crois que l’on ne peut pas attendre de tous les citoyens d’être au point sur les experts de ces différentes thématiques. Je pense notamment aux questions épineuses et très techniques de fiscalité, de droit, d’économie…
Deux problèmes se présentent :

  • Je n’ai personne dans mon entourage qui soit spécialiste de ces questions.
  • Les seuls personnes s’y connaissant dans ce domaine (ou prétendant s’y connaître) ont tous les mêmes discours.

En fait ce que je veux dire c’est que le citoyen « lambda » connaît rarement les experts ou ne connaît qu’un type d’experts… Je parle de ceux qui monopolisent la parole médiatique (les Jacques Attali, Alain Minc, Eric Zemmour et j’en passe). En effet ils ont la notoriété, ils semblent s’y connaître car utilisent des mots très compliqués mais tous tiennent les mêmes discours qui sont en réalité très controversés dans les milieux intellectuels et universitaires où se trouvent les vrais experts… que l’on entend jamais. :rage:

Donc la question est : comment faire connaître l’ensemble du panel des experts pour permettre aux citoyens de faire leurs choix quand la parole médiatique est monopolisée par une poignée ?

Sur cette question empreint de dépression, bisou :kissing_heart:

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Quand tu organises des votations sur ces plateformes, tu accompagnes en général le texte du pour et du contre en citant potentiellement les grands acteurs (associations, militants) qui défendent ces positions.

Mais c’est un vrai sujet, qui m’intéresse beaucoup puisque je travaille dessus au quotidien. Toutefois la médiacratie est une dérive commune à toutes les formes de démocratie et le débat trouvera plus sa place dans Médias et démocratie et Des outils pour prendre du recul sur les médias

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J’ai lus et relus encore vos réponses. A un moment vous parlez de certaines plateformes qui appliquent la démocratie directe. Je ne vois pas ce que cela a encore à voir avec la démocratie liquide. Vous dites aussi « la proposition peut être éditée, sourcée et débattue par tout le monde en ligne. Quand la majorité (ou le porteur de la proposition selon la plateforme) l’estime prête, elle est soumise au vote de tous » Je ne vois pas non plus ce que cette description a à voir avec la démocratie liquide, ça semble plutôt à un forum anarchique.

Comment pouvez-vous imaginez qu’un tel fonctionnement produise un résultat utilisable quand on constate la difficulté pour analyser des situations concrètes dans cette suite de messages. En particulier, si tout ceux qui sont en ligne peuvent éditer et débattre les propositions, il devient évident que les personnes qui le feront professionnellement (par exemple les lobbys) ont un énorme avantage par rapport aux personnes qui tentent de contribuer sans être rémunérées.

Là on est bien d’accord :slight_smile: Ca ne fonctionne que si les voix sont cumulables. J’ai lourdement insisté sur cette démonstration précisément du faite que vous avez affirmé « Cumuler les voix n’est pas une solution viable. ».

Ok, alors la question suivant est: est-ce qu’un délégué peut lui-même déléguer ses voix cumulées à un autre délégué ? Je me demande aussi qui vérifie que les sujets correspondent bien aux thématiques.

Ok, mais qui va décider quelles thématiques sont concernées pour chaque sujet ? Pragmatiquement, la thématique « finance » va certainement inclure la quasi totalité des sujets. Rarement vu un débat où il n’y a pas un aspect financier.

Vous ne semblez par réaliser que votre réponse ne comporte aucun élément de la démocratie liquide. Faut-il comprendre que la démocratie liquide ne s’applique qu’à la votation ?

Refuser d’étudier les points majeurs d’un concept tout en lui attribuant des qualités revient à faire de l’obscurantisme. Les démocraties existantes sont étudiées et c’est ainsi qu’on peut attribuer des qualités à chacune d’entre elles. Tant qu’il n’existera pas un modèle ou un exemple pratique de démocratie liquide à étudier, aucune qualité ne peut lui être attribuée, ce ne sont que des hypothèses, des espoirs, des suppositions… Prétendre dans ces conditions que j’ai tout les éléments pour étudier la démocratie liquide est par conséquent vraiment très faux.

Je vous remercie pour tout vos efforts.

Je viens de voir que les taux de participation aux scrutins suisses étaient de l’ordre de 50% en moyenne, avec une justification de Slate :

il y a une forme d’autocensure des citoyens. S’ils ne se sentent pas compétents ou s’ils n’ont pas le temps de s’informer sur un sujet, ils ne vont pas voter

Et dans ce cas là, pour moi, c’est un point majeur à l’avantage des délégués mis en avant par la démocratie liquide (modulo les complications technologiques etc… débattues auparavant).

La démocratie semi-directe suisse est très séduisante et la plus avancée, mais ajouter une once de délégation pour diminuer cette forte abstention pourrait être une idée.

Ceux qui n’ont pas la motivation de voter sur chaque sujets dans une démocratie directe, même en utilisant les recommandations de vote, ne vont certainement pas être plus motivés à déléguer chaque sujets dans une démocratie liquide.

Et pourquoi donc un taux d’abstention bas serait un problème ? Un citoyen peut très bien décider de ne pas avoir de préférence sur un sujet et de s’accommoder aux 2 issues possibles. C’est un raisonnement d’autant plus valide que le système politique est dynamique en permettant de voter une modification une fois une expérience acquise.

perso ça serait plutôt le vote au jugement majoritaire :

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Par contre, tu peux organiser des débats et rencontres, et les communes d’inviter ses experts locaux, demander les avis de ses chercheurs et experts cantonaux (régionaux), ils sont payés pour creuser ! Et de nous exposer leurs analyses. Surtout si nous y associons des « Data journalistes » comme nos amis de #DataGueule pour vulgariser et rendre « accessible » à tous !

Et un DataGueule par semaine dans ma commune en projection communale, un !

J’organise 1 fois par mois dans mon quartier http://intergen.digital
Afin de connecter les générations, ceux qui savent, avec ceux qui ne savent pas, car les mettre ensemble et en discuter, est le seul moyen de créer de l’intelligence, même avec rhétoriques, surtout avec !
On peut faire la même chose, et le samedi matin dans les collectifs de quartier, les écoles, amphis à remplir de débat, sur le modèle Barcamp ou autres ! Et avec les jeunes, dans leur propre école, de réfléchir à leurs libertés et leurs devoirs, avec les adultes, voir de chahuter les adultes même, avec leurs idées pré-conçues, mais quel jeux ce serait… C’est aboutir à un modèle où même les jeunes peuvent être impliqués et passer de bon moments ensembles, et devenir impatients de voter à leur tour, et nous abaisserions le droit de vote à la sortie de l’école obligatoire, 15 ou 16 ans !

Même si cela donnerait aussi lieu à des « gueulées » probables, le public sert de garde-fou, quand toutes les pensées sont présentes, et ont le droit de s’exprimer, pour combattre simplement l’idée d’une pensée unique ! Il nous faut juste apprendre à le faire !

Et si comme d’habitude, tu n’as que 20% de la population qui y participera, c’est pas grave! Les autres suivront. On pourra directement donner le ton, au 80% de mouton, grâce aux résultats de ceux qui auront voté samedi midi, et que les autres s’empresseront d’imiter avant dimanche midi (en Suisse)… Et qui sait, si petit à petit, ce ne deviendrait pas 80% à participer, et 20% à suivre, après 2 générations ?

La Démocratie Bordel !