Conseil fédéral Suisse: 3 élections en une matinée

Peut-être que la fascinante émergence du mouvement des gilets jaunes va développer de la curiosité pour d’autres système démocratiques que celui de l’hyper-président. En Suisse, l’exécutif est constitué de 7 membres élus par le législatif. En clair, ce sont ceux qui créent les lois qui décident de qui va les faire appliquer.

Un exemple avec cette exceptionnelle matinée au palais fédéral où tout les membres du législatif, les représentants du peuple (conseil national) et les représentants des cantons (conseil des états) réunis dans la même salle, ont votés sur les membres de l’exécutif: les 7 conseillers fédéraux. 2 femmes ont été élues conseillères fédérales pour remplacer 2 démissionnaires, et le président de la confédération a été choisi parmi les 7 membres. Les 3 élus l’on été chacun au premier tour, ce qui démontre une très bonne communication entre les principaux partis politiques. Bon, pour le prédisent c’est rarement une surprise, car il est traditionnellement élu pour une années à tour de rôle par ordre d’ancienneté, mais avec 201 voix sur 209 il égalise le record en la matière. Ce n’était pas si évident pour Ueli Maurer, fils d’agriculteur, apprenti commercial devenu comptable, représentant du parti de droite UDC (que la presse étrangère qualifie volontiers d’extrême droite populiste) d’être ainsi élu à nouveau président.

Le dernier lien contient une courte vidéo de Ueli Maurer qui résume les 2 principales « missions impossibles » actuelles du conseil fédéral… Ce qui faut noter ici c’est que le projet fiscal 17 a été refusé par le peuple et que malgré cet échec personne ne demande sa démission même si il est le ministre des finances. Au contraire, les parlementaires ont montrés leur confiance en sa capacité à promouvoir des compromis acceptables pour le peuple. Je relève ceci car ce système démontre qu’il n’y a pas besoin de révoquer un élu pour résoudre un problème. Je pense même que, sauf cas grave, la révocation est un peu de la poudre aux yeux. Le fait que le peuple vote directement sur les objets constitue en cas de refus une sanction suffisante et surtout efficace. Très loin de la position d’hyper-président, le président de la confédération suisse est, comme les 6 autres conseiller fédéraux, pris entre le législatif qui l’a élu, et le peuple souverain de la constitution.