Le vote électronique

J’ouvre ici un débat sur le vote électronique, ses avantages, ses inconvénients, ses risques, etc.

Ce sujet est en lien avec le débat sur la démocratie liquide, dans lequel certaines discussions ont commencé à dériver sur le vote électronique (sujet très intéressant par ailleurs). Je mets le lien vers l’autre débat ici : Démocratie Liquide

Pour résumer, on se questionnait sur l’accessibilité, la compréhension, la transparence, l’anonymat mais surtout sur la sécurité du système de vote électronique.

Je remets les deux vidéos que j’ai trouvé très intéressantes sur le sujet de la sécurité :
Système du bitcoin et de la blockchain pour sécuriser le système vidéo proposée par @Betree
Les ordinateurs quantiques qui seraient capables de mettre à mal la sécurité vidéo proposée par @avatarsblanc

Bonne réflexion :slight_smile:

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Un peu en lien avec une « transition en douceur », pour les élections présidentielles certaines communes en France ont utilisé des machines à voter (non connectées à internet) où le votant avait juste à sélectionner sur l’écran le candidat pour qui il voulait voter et dont le calcul des votes s’effectuait par la machine elle-même. Après je ne sais pas ce que ça vaut et ce qu’il en est ressorti (bien ? pas bien ?)
Pour ceux que ça intéresse : Utilisation des machines à voter

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Un site intéressant traitant de la question:

La position développée est une certaine inquiétude vis à vis de cette méthode car « une élection doit être transparente et contrôlée par le citoyen, fut-il dépourvu de connaissances informatiques ».

Un résumé se trouve ici (des éléments pertinents pour poser des bases):

Intéressant, j’ai approfondi et Nedap (l’un de ceux qui fabriquent les machines en France) expliquent que leur sécurité vient principalement du fait que la machine est scellée et qu’on peut voir si elle a été ouverte / modifiée. Si c’est pas le cas ils considèrent que la machine est fiable.

En gros c’est une boite noire à laquelle on doit faire entièrement confiance mais y’a pas vraiment de moyens de vérifier les résultats sans eux.

Source : Wikipedia

Le lien de @TanMai montre d’ailleurs que l’Irlande a fait marche arrière sur ces machines

Le vote électronique a qui, d’une manière générale, on ferme la porte n’est-il pas entrain de s’invite par la fenêtre?
plusieurs candidat avait parler pendant la présidentielle de change.org pour des initiatives de loi citoyen.

Et du coup si on ne trouve pas une solution et qu’on laisse faire, on s’expose a différent problèmes:

  • la fracture numérique : les personnes qui ne sont pas (ou peux) présent sur Internet ne participations pas
  • dans la même idée des classe sociale sur-représenté (le milieu web start-up sera sûrement plus représenté que les artisan boulanger)
  • La fuite de donnée qui concerne le publique dans le privé

De manière générale, on dirait effectivement que le vote électronique génère une certaine méfiance vis à vis de l’opinion publique, mais ce problème, je pense, peut être résolu assez facilement en communiquant sur le sujet pour démystifier l’image du hacker.
De plus, au même titre que je trouve qu’il est aujourd’hui trop compliqué d’aller voter (une seule journée, un seul endroit etc) le vote électronique ne doit pas être vu comme en remplacement des urnes. Les deux peuvent bien entendu coexister. Il est invraisemblable d’imposer à une personne du troisième age ayant toujours connu l’intimité de l’isoloir de se connecter à un site gouvernemental pour donner sa voix, et l’assister dans cette démarche poserait des problèmes d’anonymat.

Il me parait clair par ailleurs que si nous voulons une démocratie plus directe, au sein de laquelle chaque citoyen peut donner régulièrement et efficacement son avis, la technologie est un allié dont nous ne pouvons nous passer.

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On pourra toujours imaginer des solutions techniques pour renforcer la sécurité et éviter les failles, avec des certificats de sécurité etc., mais on ne pourra jamais garantir à 100% l’absence totale de faille (impossible).

En somme, il y a, avec le vote électronique, une incompatibilité congénitale entre la vérification de la sincérité du vote et le secret du vote. Même si des solutions informatiques répondaient au mieux aux différentes contestations sur le vote électronique, elles ne pourraient pas éliminer cette incompatibilité.

Le vote est donc bien une question d’éthique et de philosophie, et pas de technique.

Si le Conseil Constitutionnel a donné des avis plutôt favorables sur le sujet (le 31 mars 2007, il a considéré le vote électronique conforme à la Constitution et légal depuis 1969), aucun nouvel agrément n’a été délivré depuis 2007 et le nombre de communes utilisatrices du vote électronique a chuté de 82 en 2007 à 64 en 2012, faisant descendre le nombre d’électeurs concernés de 1,5 à 1 million.

Repris de « http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/le-vote-electronique-pour-ou-149999 »

Bonjour,

Après lecture des posts, j’ai quelques questions en suspens :

  1. Quel est le coût COMPLET(organisation, dépouillement, envoi des programmes par la poste, campagne financé par l’Etat, etc.) d’un référendum à l’échelle nationale? Je cherche désespérément des informations concernant le référendum sur la constitution européenne… Si quelqu’un a des infos je suis preneur !

  2. Quelle est la dépense liée uniquement à l’élection « papier » ? Autrement dit, quel serait l’impact « économique » sur l’intégration d’une machine de vote électronique? Quelle serait la réduction de la dépense si du jour au lendemain on remplace tous les dépouillements papiers par des machines de vote électronique?

Bien démocratiquement,

Botch.

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+1 pour les questions de @BotchDemocratique

et je rajouterai un point de vue écologique à avoir entre :

  • impression des bulletins papiers & registres d’électeurs etc…

  • consommation électrique des champs de serveurs liés à la blockchain etc…

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Salut à tous,
J’avais repéré quelques pistes sur le vote électronique :
Une vidéo de computerfile ou il explique pourquoi c’est le mal : Why Electronic Voting is a BAD Idea - Computerphile - YouTube Bon la vidéo est en anglais, mais les sous titres sont corrects.

Deux autres vidéos sur comment vérifier un vote :

Ce qui est sûr, c’est que de nombreuses recherches sont en cours sur ce sujet.
A plus

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Hmm, je viens de finir la vidéo, déjà que je n’étais pas fan du vote électronique après des premières lectures sur le forum. Mais là pour moi, la vidéo enterre clairement cette idée.

Malgré toutes les futures avancées technologiques qui pourraient venir, il y aura toujours des explications pour faire douter les gens.
Donc impossible d’obtenir la confiance sur le vote électronique.

Pour les question de sécurité des votes, il ne faut pas ce leurré la triche n’as pas attendu le numérique: en France il y a régulièrement la démonstration de fraude mais les élections ne sont pas refaite car négligeable dans le fonctionnement actuel.
Le danger du numérique c’est la fraude massive et discrète avec peu de ressource.

c’est la problématique de l’énergie grise et il dépendant énormément des usages mais aussi des mode de production:

  • La fréquence d’utilisation d’éventuelle machine à voté aurai de l’importance (il faudrait l’utilisé sauvant)
  • La technologie développer et l’évolution technique aurai leur importance (on peux imaginé que des puces qui ont 10 ans sont plus facile a hacker)

Est-ce qu’en définitive les avantages qu’apportent le vote électronique « valent le coup » en regard des nombreux défauts qu’il engendre ?
Parce que je n’ai même pas l’impression qu’ils soient nombreux au final ces avantages …

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Pour la seconde question, ce lien pose quelques chiffres pour la Suisse qui (à l’exception que quelques spécialités très localisées) utilise abondamment les votations par correspondance:

https://young.postfinance.ch/fr/combien-coute-vraiment-une-votation

"La Chancellerie fédérale estime que les coûts d’une de ces journées de votation tournent autour des 7,5 millions de francs en moyenne. Cela inclut les coûts pour l’organisation, la rédaction et l’impression du matériel de vote, les frais d’envoi et de port, ainsi que le dédommagement des bénévoles et des scrutateurs. Ce sont surtout les Communes à couvrir ces dépenses.

Selon Urs Paul Engeler, ancien rédacteur responsable des affaires fédérales pour l’hebdomadaire Weltwoche, le coût d’une votation serait le double de ce chiffre. Si l’on tient compte de ces deux estimations, une votation revient entre 1.65 et 3.30 francs par votant.

En partant d’une moyenne de quatre rendez-vous aux urnes par an, l’investissement dans la démocratie se situe tout au plus à 13.20 francs. En comparaison, les dépenses militaires suisses par personne se situent autour des 500 francs par an."

Bref, une démocratie directe avec vote par correspondance en moyenne 4 fois par année ne coûte qu’environ 12 Euro par année pour chaque citoyen. Le vote électronique pourrait faire encore baisser ce coût, mais est-ce bien là une priorité vu le coût somme tout modique du vote par correspondance ?

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Cette première vidéo reprend au moins l’élément clé en défaveur du vote électronique: la confiance.
Si on veut effectuer un vote démocratique, il faut avoir confiance au résultat qui s’affiche, sinon le résultat n’est pas légitime (dans certains pays, c’est le cas). Ainsi tous les citoyens doivent pouvoir avoir confiance au résultat et pas seulement les experts en informatique.
Vote papier:

  • Chacun peut participer au dépouillement. Soit tu fais confiance et tu ne participes pas au dépouillement, soit tu vois par toi-même.
    Vote électronique:
    -Il faut avoir: Confiance en la technologie, en la société qui l’a conçu, confiance au logiciel, confiance à la société qui a agrée la machine, confiance au vote dématérialisé (jamais fiable à 100%), etc…
    Si on enlève la confiance des citoyens dans leur vote, on enlève la légitimité du pouvoir: aucune base démocratique ne peut naître à partir de là.
    Certains pourront faire analogie avec la confiance au système bancaire électronique: on lui donne bien notre confiance (même si multiples fraudes). Le vote est différent: il doit être anonyme pour éviter les moyens de pression, donc toute preuve pour un vote donné est antidémocratique. L’analogie avec le système bancaire est donc faux car dans ce cas on s’identifie à nos données.
    Enfin, les autres questions tel que le coût, la rapidité, l’écologie ne peuvent être vues qu’au second plan: On peut voter rapidement, presque sans énergie, etc …mais si on a pas confiance au vote, ça ne sert à rien.
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C’est exactement là où je voulais en venir :wink: . Même si le système de vote par correspondance est loin d’être parfait… Mais c’est un autre débat.

Je mets ma main à couper que le coût environnemental est plus élevé pour les machines à voter.

Bien Démocratiquement,

Botch.

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En tant que concepteur de systèmes électroniques, j’ai tendance à être d’accord avec vous concernant l’aspect écologique des machines de vote électroniques, et ceci pour les raisons suivantes:

  1. Le bois c’est renouvelable, ce n’est pas le cas de quasiment la totalité des composants d’une machine de vote.
  2. En utilisant du papier recyclé, le coût écologique du papier est encore diminué.
  3. Si le papier se recycle ou se revalorise très bien partout en grande quantité, ce n’est de très loin pas aussi simple pour l’électronique.

Plutôt qu’une machine de vote électronique, la solution la plus efficiente du point de vue écologique me semble une application de vote qui fonctionne sur un terminal que possède déjà le votant (smartphone, tablette, ordinateur, TV, etc…), ce qui pose toutefois de nouveaux défis en terme de fiabilité et de sécurité.

La consommation des serveurs est par contre très négligeable pour une telle application, en particulier en comparaison de la consommation de l’infrastructure de toute façon existante pour transporter les informations entre les serveurs et les terminaux.

Tu as mis le doigt sur un point qui me pose le plus de problèmes : impossible d’avoir une solution fiable, sécurisée et fonctionnelle sur un terminal déjà possédé et utilisé par l’utilisateur, avec toute la diversité des appareils et des systèmes disponibles sur le marché.

Je ne suis pas personnellement favorable à ce mode de scrutin, mais il y aurait des possibilités de le rendre le plus fiable et sécurisé possible

Ce ne sont que des propositions après quelques minutes de réflexions, mais voilà ce qu’on pourrait imaginer :

  • Des ordinateurs strictement identiques dans tous les bureaux afin de pouvoir avoir un comportement le plus prévisible possible.
  • Un logiciel installé le matin du vote après vérification de sa signature (Signature numérique — Wikipédia) avec un système de type blockchain pour vérifier chacunes des transactions (ici, des votes)
  • Des ordinateurs identiques fournis à toute personne en faisant la demande afin de vérifier le fonctionnement correct et sécurisé du système
  • Un système totalement ouvert et intégralement vérifiable (la sécurité par obfuscation ayant démontré ses failles)

Il faut également prévoir un système de secours capable de répondre aux problèmes suivants :

  • Coupure réseau / Coupure de courant
  • Défaillance matérielle sur une machine
  • Faille découverte après mise en place du vote

Éventuellement, il faudrait également fournir à l’utilisateur un reçu indiquant son vote, reçu qu’il s’agirait de déposer dans une urne (la meilleure preuve étant le dédoublement du système, ce qui perd un peu son intéret). On pourrait imaginer proposer au dernier moment un ensemble de bureaux témoins où tous les votes sont dédoublés pour garantir la fiabilité du système. En cas d’erreur dans un seul des bureaux témoins, on refait l’élection (avec un système ne permettant pas de diffuser les résultats tant que les bureaux témoins n’ont pas rendu leur verdict).

(Je sais, le système est plutôt complexe et je suis un peu en train de l’inventer au fur et à mesure, mais bon…)

Concernant la validation du système, je ne pense pas que les citoyens auront des problèmes à accepter le système s’il est validé par un ensemble d’organismes indépendants et d’associations.

Concernant la question écologique, l’argument du coût environnemental est pertinant d’autant que le système que je viens de proposer demandera un renouvellement du matériel à chaque élections (des PC toujours plus puissants pour valiser des calculs toujours plus complexes et permettre un système toujours plus fiable) et donc consommerait une quantité de ressources (trop) importante.

Ayant l’occasion de travailler quotidiennement sur des systèmes informatiques, et ayant eu l’occasion d’en voir de nombreuses dérives, je pense que les conditions que je propose plus haut sont nécessaires à mon adhésion au système du vote électronique. Si le vote électronique s’impose en France, je pense que de nombreuses personnes (moi inclus), vont très vite aller déposer un recours afin d’avoir accès à toutes les preuves de fiabilité et de sécurité du système, quitte à inviter à boycotter les bureaux de vote et à manifester notre mécontentement tant que la fiabilité n’est pas assurée.

PS : Désolé pour le pavé

Pour la question du reçu, on connait une méthode pour vérifier que notre vote à bien été pris en compte sans pour autant avoir un papier « Vous avez voté pour Alice ».

Pour la question de la vérification qu’il n’y a pas eu d’anomalie tout en gardant l’anonymat, c’est justement l’utilité de la blockchain : chaque machine de vote peut vérifier l’ensemble des autres machines, mais chacun peut le faire aussi chez soi. La blockchain doit pas nature être accessible à chacun!

Bravo pour le pavé :slight_smile: A ce stade il serait plus constructif de parler directement avec des gens qui ont déjà de l’expérience sur ces questions.